20 juillet 2007

Le drame de l'immigration

L'été venu, nos côtes tunisiennes deviennent le théâtre de la détente, de la joie, des baignades et des réjouissances. Mais l'été est aussi la saison des drames et des catastrophes humaines qui se produisent au large de nos côtes. C'est en effet la saison où les immigrés clandestins se jettent en mer à leurs risques et périls à la recherche de l'eldorado rêvé. Les côtes tunisiennes sont un point de départ privilégié pour des centaines d'embarquations de fortunes remplies d'hommes, de femmes et d'enfants, qui traversent déserts et frontières et dépensent des fortunes pour s'acheter une place qui, si elle ne les conduit pas à la mort certaine, les emmène directement entre les mains des gardes côtes européens.


Rien que ces quatre des derniers jours, près de 700 candidats à l'immigration clandestine ont été repêchés au large de l'île italienne de Lampedusa, qui se trouve à quelques dizaines de kilomètres des côtes tunisiennes.

Le pire, c'est les conditions dans lesquelles ces immigrés voyagent et échouent : entassés les uns sur les autres dans des barques fragiles, épuisés physiquement et moralement et déshydratés.

Ils sont aussi généralement dépouillés de toutes ressources et de toutes leurs économies, puisqu'ils auront payés dans les 1500 dollars aux chacals de passeurs pour tenter d'accéder à leurs rêves, ou plutôt d'accélérer leur mort...


Fuire la misère, le chômage, les dictatures et les guerres sont les principales causes de ces tentatives d'immigration. Il y a aussi le mythe de la vie aisée, des paradis du "Nord" qui motivent encore plus ces départs.



Voici un passage d'un article décrivant le sort des ces clandestins une fois arrivés sur les côtes italiennes:

" Ce sont les forces de l'ordre qui "accueillent" les immigrés. Direction le premier centre d'accueil pour les premiers secours (...) et le contrôle d'identité. Construit pour accueillir 190 personnes au maximum, ce centre en accueille parfois des centaines. (...) C'est alors que commencent les procédures juridiques avec des surprises. La douche froide: c'est le rapatriement ou l'expulsion. Cela concerne les candidats qui ne proviennent pas de zones de conflits ou dont les pays ont signé des accords en ce sens avec l'Italie. C'est le cas des Egyptiens, Tunisiens et Marocains. (...) "Certains immigrés tenaillés par le désespoir, se retrouvent dans la drogue et aux mains des malfrats. Il y en a qui ont perdu raison" (...)" Source: rfi.fr


La Tunisie n'est pas qu'un point de passage, elle est aussi considérée comme un pays pourvoyeur de candidats. Un nombre de familles tunisiennes ont perdu un parent ou un fils qui a tenté "sa chance".

Tant que le gap des richesses entre le Nord et le Sud persistera, ces flux de clandestins seront inévitables. De tous temps, les exodes des hommes ont été motivées par la recherche de meilleures conditions socio-économiques. Dans un monde où les pays riches continuent de s'enrichir alors que d'autres s'apauvrissent, le nombre de candidats à l'immigration ne fera qu'augmenter. Certains pays comme les USA ont employé des solutions plus que radicales pour stopper ces flux de clandestins: pour stopper l'arrivée des clandestins, les USA prévoient de construire un mur de séparation de 1100 km le long de sa frontière avec le Mexique. Décidemment, la mondialisation ne supprime pas les frontières entre les pays, elle semble plutôt les marquer davantage!


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Le scandale c'est la collusion des autorités des pays de distination et ceux des pays de départ au détriment des régles minimales des droits humains, le marchandage mercantile et éhonté que se livrent ceux ci avec ceux là n'a pas du tout l'air d'émouvoir qui que ce soit seules les voix perdus des organisations humanitaires des alter mondialistes ou de citoyens du monde qui se sentent à la longue négligés et presque inutiles tant l'acharnement de l'occident est de plus en plus avéré à ignorer et occulter l'une des plus grandes detresses de l'histoire de l'humanité.Bravo pour ton post.

Selim a dit…

Merci azwaw! Le malheur, c'est que ces clandestins "ne valent rien" aux yeux des dirigeants politiques, ils sont pour eux plutôt "des problèmes", des "parasites" dont il faut se débarasser par n'importe quel moyen, quitte à occulter le drame humain que constitue cette immigration!