tag:blogger.com,1999:blog-36617648018282428492024-03-13T22:29:48.464+01:00Carpe DiemPensées tunisiennesSelimhttp://www.blogger.com/profile/13761812746309856871noreply@blogger.comBlogger422125tag:blogger.com,1999:blog-3661764801828242849.post-42663457711993134272013-07-09T20:10:00.002+02:002013-07-09T21:39:40.480+02:00L'esprit de Ramadan<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<span style="font-size: large;">C'est l'histoire d'une couturière qui, après 30 ans d'expérience dans une usine textile allemande basée en Tunisie, se fait virer sans compensations lors d'un plan social.<br /><br />Après 4 mois de chômage, elle accepte bon gré mal gré de faire le ménage dans une clinique. Elle devait absolument gagner sa vie. Mais elle renonce dès son premier jour de travail. "<i>Mes mains qui cou<span style="font-size: large;">s</span>ent ne sont pas faites pour le Javel</i>", s'est-elle excusée auprès de son employeur. Elle avait du mal à gâcher tout le savoir-faire acquis en 30 ans...Et puis, elle aimait bien coudre.<br /><br />Son patron lui propose alors de travailler dans la buanderie de la clinique, pour retoucher les blouses des médecins. Il lui achète une machine à coudre neuve, la teste pendant 6 mois avant de la recruter. Femme aimable et digne, elle a toujours refusé les billets discrètement tendus par les médecins de la clinique pour la remercier des bons services rendus. Elle leur répondait à chaque fois qu'elle ne faisait que son travail, et qu'elle était déjà payée pour le faire. Elle avait pourtant besoin de cet argent. Avec son mari chauffeur d'un taxi qui ne lui appartient pas, ils avaient du mal à élever leurs 3 enfants et à rembourser les dettes. <br /><br />6 ans après, elle tombe gravement malade. Il lui faut 2 opérations et suivre une chimiothérapie. La clinique lui a alors accordé 7 mois de congé maladie <span style="font-size: large;"><span style="font-size: large;">t</span>out en lui payant l'intégralité de son salaire</span>,<span style="font-size: large;"> </span>les médecins, aux blouses impeccables, l'ont vite prise en charge. Elle a été opérée et soignée gratuitement. Elle reprend son travail<span style="font-size: large;"> dans 20 jours, no<span style="font-size: large;">n sans joie. </span></span>Elle aurait accepté tous les billets tendus en 6 ans, elle n'aurait probablement pas ramassé suffisamment d'argent pour payer <span style="font-size: large;">l</span>es soins qu'il <span style="font-size: large;">lui fallait</span>.<br /><br />Finalement, qu'on jeûne ou pas, n'est ce pas cela l'esprit de Ramadan? <br /><br />Bon mois à tous!</span></div>
Selimhttp://www.blogger.com/profile/13761812746309856871noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-3661764801828242849.post-80101992012081586342013-07-03T13:28:00.001+02:002013-07-09T20:13:58.821+02:00Glissement sécuritaire<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div style="text-align: center;">
<i>Ce billet a été initialement <a href="http://www.huffpostmaghreb.com/selim-kharrat/glissement-securitaire_b_3485656.html" target="_blank">publié</a> sur Al Huffington Post le 24/06/2013</i></div>
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtaR2rd4LmnW7ZYWJIJiSEnRh3S1nSkH8xGA4LwqvSLe-DNyjYyvxOdAYBN9YolcVJcUgycJw9d3CEDKLim8ZOLv-cYdlgEwyAd02rOR76lBWmdsjfPgrI6FY2BhhEZo18rmiNKhyaRbQ/s960/481423_469557206452317_1890037307_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="64" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtaR2rd4LmnW7ZYWJIJiSEnRh3S1nSkH8xGA4LwqvSLe-DNyjYyvxOdAYBN9YolcVJcUgycJw9d3CEDKLim8ZOLv-cYdlgEwyAd02rOR76lBWmdsjfPgrI6FY2BhhEZo18rmiNKhyaRbQ/s320/481423_469557206452317_1890037307_n.jpg" width="320" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgPtw__Yxg1DeUBdWB6POiinmEi3ExLN9tRrOAWbtA_1rGTNzGLKKZsp5f0Tr1p4nmDM9N5ufffBejkertV08dkw68GrckgHmifXkywom-jc0vyrNfBOgy_adQykoCntyoFCLEocWeHkGw/s960/10168_484861374921900_1210813617_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><br /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;"> <span style="font-size: x-small;"><i>Crédit photo : </i></span></span><span style="font-size: x-small;"><i><br /><a href="http://jabeurghazifree.blogspot.com/p/ecrire-la-presidence.html">http://jabeurghazifree.blogspot.com</a></i></span></div>
<br />
<span style="font-size: large;">En Tunisie, l'actualité des derniers jours n'a rien à envier à celle
des pires périodes de la dictature de Ben Ali : un jeune réfugié
politique obtient l'asile en France après avoir fui la justice
tunisienne, un rappeur emprisonné pour les paroles de sa chanson, une
activiste Femen poursuivie pour sa folie ou sa différence, c'est selon
les perceptions... </span><br />
<br />
<span style="font-size: large;">
</span><span style="font-size: large;">Les Jabeur, Ghazi, Amina, et Weld el 15 d'aujourd'hui sont-ils les Abbou et
Ben Brik d'hier ? Ont-ils, au fond, été punis pour leurs opinions
politiques ? </span><br />
<br />
<span style="font-size: large;">
</span><span style="font-size: large;">Si la fuite de Ben Ali a nourri chez tous l'espoir de vivre enfin
dans une société libre et plus juste, les libertés ne sont guère plus
garanties deux ans après. On dit souvent que le seul acquis de la
révolution est la liberté d'expression. Mais celle-ci est régulièrement
remise en question par des décisions de justice dont la sévérité
rappelle les décisions rendues dans de nombreux procès iniques sous Ben
Ali. </span><br />
<br />
<span style="font-size: large;">
</span><span style="font-size: large;">C'est qu'on a tendance à oublier l'essentiel : faute de réforme de la
police et de la justice, deux principaux mécanismes de domination et de
contrôle en dictature, le système qui nous gouverne aujourd'hui reste
le même qui permit à Ben Ali d'étouffer toute voix discordante, ou même
déplaisante, durant 23 ans. Seuls les hommes à la tête de ce système
ont changé. </span><br />
<br />
<span style="font-size: large;">
</span><span style="font-size: large;">La justice tunisienne, qu'on dit « indépendante », dispose d'un
arsenal de lois conçues pour rétrécir au maximum l'espace des libertés
et être au service du despote. Elle continue à subir la domination
policière, l'influence de l'exécutif, et à être rendue selon la nature
des procès et des accusés. Une justice « deux poids, deux mesures »,
dit-on souvent.</span><br />
<br />
<span style="font-size: large;">
</span><span style="font-size: large;">Quant à la police, première institution répressive sous Ben Ali, elle
est désormais qualifiée de « Républicaine » pour rassurer les masses et
laisser croire qu'elle ne représente plus ce corps « à part » qui
n'obéit pas aux règles de la République. Pourtant, le rapport de la
Police avec le citoyen continue d'être entaché de violence arbitraire,
verbale et physique, de bavures, et d'abus de pouvoir. La violence des
policiers envers les soutiens du rappeur lors de son procès témoigne
parfaitement de la supériorité du pouvoir policier, et de son impunité
qui perdure. En pourchassant et en agressant d'autres rappeurs et
journalistes venus soutenir Weld El 15, la Police a voulu imposer sa
propre loi, et ce même dans les couloirs du tribunal de Ben Arous...</span><br />
<br />
<span style="font-size: large;">
</span><span style="font-size: large;">Et pourtant ! Dans le projet de constitution, l'Etat garantit la
liberté de conscience dans l'article 6, les libertés d'opinion, de
pensée, d'expression, d'information et de publication dans l'article 30,
et la liberté de création dans l'article 41. Au moment même où le
projet de constitution va être discuté en plénière, les mêmes droits
qu'elle est sensée défendre sont bafoués quotidiennement par la justice.
Que vaudront ces garanties constitutionnelles face à la machine
répressive toujours en place ? Pas grand-chose en l'absence de trois
prérequis fondamentaux : des mécanismes efficaces et indépendants pour
faire respecter la loi fondamentale et l'imposer sur les lois en
vigueur. Des réformes en profondeur de la police et de la justice. Et
enfin un consensus authentique sur la nécessité de garantir ces droits
et libertés, à tous les tunisiens, sans exceptions ni limites. </span><br />
<br />
<span style="font-size: large;">
</span><span style="font-size: large;">Adopter une constitution protectrice des droits et libertés est
nécessaire mais insuffisant. S'assurer de sa supériorité, de son respect
et de sa bonne application est encore plus important. Sur ce dernier
point, le projet de constitution est limpide et dangereux à la fois dans
son dernier article : « N'entrent en vigueur les dispositions relatives
à la compétence de contrôle de constitutionnalité par voie d'exception
qu'après trois ans d'exercice par la Cour constitutionnelle de ses
autres attributions. Les autres juridictions sont considérées
incompétentes en matière de contrôle de constitutionnalité des lois ». A
quoi bon alors écrire une constitution si c'est pour la ranger dans un
placard durant trois ans ?<br /> </span><br />
<span style="font-size: large;">A croire que le véritable trésor de Ben Ali n'est ni dans les paradis
fiscaux, ni dans son palais en Arabie-Saoudite, mais plutôt dans la
redoutable machine de captation du pouvoir qu'il a forgé et légué à ses
successeurs.</span><br />
<br />
<span style="font-size: large;"><i><span style="font-size: small;">Mise à jour : Si l'on peut se réjouir de <a href="http://www.huffpostmaghreb.com/2013/07/02/weld-el-15-libere_n_3532403.html?utm_hp_ref=maghreb" target="_blank">la libération de Wel el 15</a> le 1er Juillet 2013, le sort de Jabeur, Ghazi, Amina et les autres prisonniers d'opinion ne sont toujours pas tranchés. Affaires à suivre..</span></i> </span></div>
Selimhttp://www.blogger.com/profile/13761812746309856871noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3661764801828242849.post-31805922870432653822013-03-08T12:00:00.000+01:002013-03-08T12:00:08.806+01:00ANC : déni de réalité et mauvaise foi<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
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<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUJ9BM_ZAHpiF46Wng_iIrRhlnCmskiZPQVqR7S0TN8H8mzHcKCo_LK9r7mCHVBwTQyqbphQTUBbw7zIPDZ2kca76J-nXiUFU9XZwAksJ_79TNJ7b48aEjDFdcImpI0_ncGvtdVv8Qn34/s1600/audition_albawsala_ri.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUJ9BM_ZAHpiF46Wng_iIrRhlnCmskiZPQVqR7S0TN8H8mzHcKCo_LK9r7mCHVBwTQyqbphQTUBbw7zIPDZ2kca76J-nXiUFU9XZwAksJ_79TNJ7b48aEjDFdcImpI0_ncGvtdVv8Qn34/s320/audition_albawsala_ri.png" width="320" /></a></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"> <span style="font-size: x-small;"><i> Audition d'Al Bawsala </i></span><span style="font-size: large;"><span style="font-size: x-small;"><i>par la </i></span><span style="font-size: large;"><span style="font-size: x-small;"><i>commission du RI</i></span> </span></span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Les derniers chiffres révélés par <a href="http://www.albawsala.com/fr/">Al Bawsala</a> sur l’absentéisme élevé lors
des votes à l’Assemblée Nationale Constituante (ANC) et sur le faible rendement des plénières nous ont valu des
réactions d’une agressivité et d’une hostilité rares de la part de certains
élus. Jusqu’hier en plénière et dans les couloirs de l’assemblée, des élus ont
continué à nous interpeller, parfois avec énervement, pour remettre en question
notre travail sans chercher à le comprendre. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Alors que nos chiffres sont venus étayer des recommandations
que nous avons formulé à la commission du Règlement <span> </span>Intérieur lors de notre audition du 5 mars
2013 en vue de pallier à des <span style="font-size: large;">dysfonctionnements</span> qui expliquent, en partie, le
retard pris par la Constituante dans ses travaux et l’image dégradée dont elle souffre
auprès de l’opinion, certains élus n’ont rien trouvé de mieux comme réponse à
nos propositions que de nous accuser « <i>d’ingérence dans les affaires
internes de la plus haute autorité en Tunisie</i> », de « <i>dépassement
de nos prérogatives</i> » et « <i>d’atteinte à la légitimité des élus</i> ». Rien que cela!</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">D’autres nous ont reproché notre « <i>manque de
précision</i> » dans notre communication des chiffres, sans avoir pris la
peine de lire le rapport d’audition <a href="http://www.marsad.tn/docs/513865abb197de5f5e1caa50">que nous avons publié</a>
et où nous affirmons, noir sur blanc, que nous nous basons <b>uniquement</b> sur
la présence des élus lors des votes en plénière pour déduire les taux de
présence. Nous ne cessons depuis 3 jours d’apporter <span style="font-size: large;">c</span>es précisions, et d’expliquer
notre méthodologie, auprès des élus, dans nos différentes <a href="http://www.albawsala.com/fr/actu/513895f3b197de5f5e1caa51">communications</a>
et dans les médias. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Il faut dire que ces derniers ne nous ont pas aidé, bien au
contraire. Dans leur écrasante majorité, ils ont soit mal compris, soit déformé
les chiffres que nous avons présenté, ou alors omis d’apporter les précisons
nécessaires pour expliquer notre méthodologie de travail. Un exemple parmi tant
d’autre, le fait de laisser croire que les taux de présence communiqués englobent
toutes les activités des élus à l’assemblée (plénières, commissions, réunions,
etc.), ce qui est faux. Comme à leur habitude, les médias ont voulu surfer sur
un sujet « chaud et vendeur » auprès d’une opinion remontée depuis
des mois contre l’ANC et dans un traitement de l’information plus
sensationnaliste qu’objectif. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Nous avons également eu droit à quelques démonstrations
magistrales de mauvaise foi, à l’exemple de l’élu Mahmoud El May pour qui nos
chiffres sont corrects concernant ses votes pour la loi de finances (où il est
présent à 80%) mais faux en ce qui concerne ses votes pour l'ISIE (présence à
2%). Ou encore Samia Abou, toujours prompte à vanter « l’intelligence du
peuple tunisien », mais qui considère dans ce cas précis que beaucoup de
citoyens, qui peuvent se montrer « simples dans leur compréhension »,
pourraient mal interpréter nos chiffres… Faut-il alors qu’on cache nos
statistiques, sur lesquels toute une équipe travaille depuis des mois, de peur
qu’ils soient mal interprétés? Certainement pas. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Plus affligeante encore est la réaction des différents partis
politiques à nos chiffres et leur récupération de ces données pour singer le
camp adverse, quand notre but était d’appeler à une prise de conscience de<span style="font-size: large;">s </span>élus de tous bords de la nécessité de revoir leur mode de fonctionnement. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Finalement, le plus important dans cette histoire est que
nous avons accompli notre mission, celle d’alerter aussi bien les élus que les
citoyens sur la gravité de ces <span style="font-size: large;">dysfonctionnements</span>, au moment juste où l’amendement
du règlement intérieur est en cours de discussion à l’ANC. Et nous ne le
répèterons jamais assez, demander des comptes à nos élus n’est pas un abus de
pouvoir, mais bien un droit sacré dont nous comptons user. Que nos chiffres
dérangent certains élus est une très bonne chose , car ça a le mérite de les
sortir de leur déni de la réalité, celle de l’absence de sens de responsabilité
chez beaucoup d’élus, et celle du mécontentement d’une large partie de l’opinion
sur le faible rendement de l’ANC. </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="MsoNormal">
<br /></div>
</div>
Selimhttp://www.blogger.com/profile/13761812746309856871noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-3661764801828242849.post-64973110003472173162013-02-18T09:47:00.000+01:002013-07-09T20:14:49.259+02:00Qui a tué Chokri Belaid? <div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFFbpZt1hhzBziSxr0XF1Imk8CQ1Fj0JAEayRoiS-5dXW9FLonibaWm3y_BMpm-O2Zg2q9y5rzz-OHYb98k6ntKpAO8lbS_UL1eKwFsxK1w_Yf344iPDbo0jlmlk7tqO6aN_qExPNjfnA/s1600/photo+(6).JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFFbpZt1hhzBziSxr0XF1Imk8CQ1Fj0JAEayRoiS-5dXW9FLonibaWm3y_BMpm-O2Zg2q9y5rzz-OHYb98k6ntKpAO8lbS_UL1eKwFsxK1w_Yf344iPDbo0jlmlk7tqO6aN_qExPNjfnA/s320/photo+(6).JPG" width="240" /></a></div>
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<br />
<br />
<br />
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<br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">La Troïka, cette coalition tripartite entre islamistes et séculiers,
présentée par ses défenseurs comme le seul recours pour ne pas tomber dans la
bipolarisation idéologique, et comme une expérience unique en son genre à
même de représenter un modèle pour toute transition démocratique, n’est plus.
Elle n’aura pas survécu aux velléités hégémoniques d’Ennahdha et à l’absence de
vision et de projet fédérateur, à part peut-être celui de partager le pouvoir
sur la base des résultats des urnes et du nombre d’années passées en priso<span style="font-size: large;">n par les militants des différents <span style="font-size: large;">partis. </span></span> </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">La crise en son sein couvait depuis des mois, elle est allée
crescendo jusqu’à l’implosion de la coalition, précipitée par l’assassinat
politique de Chokri Belaid. La logique de l’inaction adoptée par les partis qui
la composent, plus soucieux de se maintenir au pouvoir et de survivre que
d’agir, est l’une des causes de cet échec. Nous attendions des ministres de la volonté et du courage politique, nous avons eu droit à un
gouvernement pléthorique composé de ministres incompétents et qui se sont
distingué par leur comportement rentier et leur allégeance partisane. Toute
tentative de reformer une coalition politique, à l’image de la Troïka mourante,
ne changera probablement pas la donne. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">« <i>Mais nous sommes légitimes</i> », affirment-ils à
chaque fois pour justifier leur immobilisme et l’absence de bilan. Sauf que la
légitimité ne réside pas uniquement dans le simple exercice du pouvoir, mais
surtout dans la capacité de ceux qui gouvernent à relever les défis politiques,
économiques et sociaux du pays. Ben Ali et son RCD, aussi, ne cessaient de
revendiquer leur légitimité pour s’accrocher au pouvoir, ils furent finalement
chassés par la rue. Cette même rue qui n’a pas manqué de signer l’arrêt de mort
de la légitimité de la Troika, suite aux manifestations de colère massives qui
ont marqué les jours qui ont suivi la mort de Belaid et surtout, le jour même de son
enterrement. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Tout au long des mois précédents, nous n’avons eu droit qu’à
de la surenchère populiste de la part de ministres beaucoup plus présents sur
les plateaux de télé et de radio que dans leurs ministères. Toute opposition à
leur politique était automatiquement taxée de trahison. La distinction « avec
ou contre l’intérêt national » dans le discours dominant des partis au
pouvoir nous rappelle fortement la dualité « pour ou contre la Patrie »
qui était omniprésente dans le langage RCDiste. L’exclusion comme principal
moyen de gouvernement, telle était la priorité des partis de la Troika pour
contrer leur marginalisation politique, et tuer ainsi tout embryon de
pluralisme dans la scène politique. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">La légitimité n’étant pas définitivement acquise, et ils
l’ont bien compris, ces mêmes partis tentent depuis des jours d’appeler au
sacro-saint « consensus national ». Mais de quel consensus
parlent-ils ? Le seul choix consensuel auquel ils sont arrivés en 7 mois
de négociations interminables pour un simple remaniement est celui de ne pas
trouver d’accord ! Toute initiative dans ce sens a été sabotée par les partis au pouvoir et s’est
soldée par l’échec. Sans véritable envie de faire des concessions, de
reconnaitre les échecs et de partager le pouvoir, le consensus ne restera qu’un
mot vide de sens<span style="font-size: large;">, et sa recherche, de la perte de temps. </span> </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Chokri Belaid est mort assassiné, ne tombons pas dans l’oubli,
dans le silence et dans la peur qu’un tel évènement dramatique peut susciter. Il
nous faut absolument maintenir la pression en manifestant notre refus des
faux-consensus qui viendraient gommer cet acte<span style="font-size: large;"> </span>qui représente la véritable
trahison à la Nation. Que le prochain gouvernement soit technocratique,
politique ou mixte, là n’est pas la question la plus importante. La seule
interrogation qui devrait nous occuper les esprits jusqu’à trouver une réponse satisfaisante
est : qui a tué Chokri Belaid ? </span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><br />
<br />
<br /></div>
Selimhttp://www.blogger.com/profile/13761812746309856871noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3661764801828242849.post-63109044960335011122012-09-23T20:52:00.000+02:002013-07-09T20:15:21.967+02:00Un mal, dans tous les cas...<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
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<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgknESd7LAhumyortA0gTanMXwJ8SRn66XAPDPTGIZ7bOfEmWwTAq8GdCg82k20jzDMVP5nxg7oT1n-kyenDNw2Dwc3oBRp3aEo3fyl9TV_tROCDGATocvrkJ9E30kY82mPUUjmCMJ7y1o/s1600/Ghannouchi-Sebsi.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="180" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgknESd7LAhumyortA0gTanMXwJ8SRn66XAPDPTGIZ7bOfEmWwTAq8GdCg82k20jzDMVP5nxg7oT1n-kyenDNw2Dwc3oBRp3aEo3fyl9TV_tROCDGATocvrkJ9E30kY82mPUUjmCMJ7y1o/s320/Ghannouchi-Sebsi.jpg" width="320" /></a></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Il n'est pas facile de voir clair dans l’évolution de la transition en Tunisie, et de prédire l’avenir proche du pays, tant la crise
socio-économique et les tensions politiques sont fortes, persistantes, et tant les évènements se succèdent à grande
vitesse et dans la cacophonie la plus totale. La Tunisie peut encore s’en
sortir, comme échouer à traverser la zone de turbulences actuelle. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Et pourtant, à les écouter parler et exprimer leurs pensées,
les tunisiens semblent détenir la vérité absolue sur l’avenir du pays. Ou plutôt les
vérités, car il n'existerait que deux scénarios possibles. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Il y a ceux qui pensent que la Tunisie a déjà échoué, et qu’elle
est en train de sombrer sous l’effet du nouveau diktat vert des islamistes,
toutes tendances confondues. Ceux-là savent déjà pour qui voter, « <i>si
élections il y a</i> » : Nida Tounes, le parti de l’expérience et des
compétences, qui saura se montrer ferme face aux fondamentalistes religieux pour assurer ordre, sécurité
et sérénité…quitte à réinventer l’autoritarisme destourien s’il le faut. Pour
ceux d’entre eux qui expriment, malgré tout, des doutes sur la cohérence de ce
parti, et sur l’honnêteté de certains de ses responsables, voter Nidaa Tounes
serait un « moindre mal », ou un mal nécessaire pour dépasser la
crise. Un « mal », dans tous les cas… Que ce « mal » s’occupe
d’abord d’éradiquer les islamistes, par exemple en provoquant une crise de
légitimité institutionnelle </span><span style="font-size: large;">à partir du 23 Octobre 2012 et </span><span style="font-size: large;">qui déstabiliserait davantage le pays. On demandera ensuite
à nos sauveurs des gages sur nos droits et libertés, ou, au pire, on négociera le prix à payer…
Comme on l’a bien fait sous Bourguiba et Ben Ali. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">D’autres te prédiront le retour invasif des RCDistes, de l’Etat
policier et l’échec de la révolution si on ne fait pas tout pour maintenir,
coute que coute, le gouvernement de la Troïka au pouvoir tel qu’il est, même s’il
est composé en majorité de gens incapables de mener à bien leur mission. Leur seul
mot d’ordre : la légitimité de ce gouvernement tirée des urnes est inébranlable,
intouchable, malgré les erreurs et les errements répétitifs de ses membres
actuels. Ceux-là sont persuadés qu’il y aura des élections prochainement (mais
ne sauront pas vous dire quand exactement..) et savent qu’ils voteront pour le
mouvement Ennahdha ou pour l’un de ses alliés futurs. Pour ceux d’entre eux qui
expriment, malgré tout, leur déception du bilan gouvernemental ou leurs doutes
sur les intentions démocratiques d’Ennahdha et de ses responsables, voter pour
eux serait un « moindre mal », ou un mal nécessaire pour dépasser la
crise. Un mal, dans tous les cas… Que ce « mal » s’occupe d’abord d’éradiquer
les RCDistes, les bourguibiens, les destouriens
et toute la gauche avec, par exemple en votant une loi d’exclusion de leurs adversaires politiques ou en les menaçant de peine de mort s’ils touchaient à la
légitimité gouvernementale. On demandera ensuite à nos sauveurs des gages sur nos droits et
libertés, ou, au pire, on négociera le prix à payer…Comme on l’a bien fait sous
Bourguiba et Ben Ali. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Et les autres alors ? Ceux qui ne se reconnaissent ni
dans les uns, ni dans les autres ? Qui continuent à croire en cette
révolution et qui appellent de leurs vœux à <a href="http://www.carpediem-selim.blogspot.com/2012/07/tunisie-mais-ou-est-le-changement.html" target="_blank">un vrai changement</a> ? Qui sont
persuadés que ni les destouriens ni la Troîka n’ont quelque chose de bien à
offrir à la Tunisie ? Qui n’adhèrent pas à la stratégie « éradicatrice »
dans la politique, mais qui veulent plutôt construire de nouvelles choses ?
Finiront-ils par choisir un camp ? Ou s’abstiendront-ils, ce qui serait
synonyme de renoncement ? </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Ceux-là sont les orphelins de la politique tunisienne. Certains
d’entre eux ont bien essayé, </span><span style="font-size: large;">à un moment, </span><span style="font-size: large;">de se réfugier dans des familles politiques d’accueil,
croyant pouvoir « <i>changer les choses de l’intérieur </i>», mais la
greffe n’a pas pris. Ou alors ils ont été vite rejetés, reniés, parce qu’ils ne
rentraient pas assez dans le moule du militant-disciple et s'opposaient au statu quo, si cher à nos partis politiques. Ils se retrouvent aujourd’hui, et de
nouveau, coincés entre les deux vieux démons de la politique tunisienne :
les éternels ennemis destouriens et islamistes. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Un jour, peut-être, ceux qui rejettent
cette bipolarité sauront s’affirmer et se structurer en une force politique capable d'offrir une vraie alternative. Et parmi eux figurent peut-être de futurs grands leaders
tunisiens. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><i>Source image : <a href="http://www.tunisienumerique.com/apres-le-retrait-dennahdha-de-la-haute-instance-ghannouchi-rencontre-caid-essebsi/51331" target="_blank">ici</a>. </i></span></div>
</div>
Selimhttp://www.blogger.com/profile/13761812746309856871noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-3661764801828242849.post-83749952448542515922012-07-22T12:51:00.001+02:002012-07-25T09:55:22.201+02:00Tunisie : mais où est le changement?<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjq-bh_dNTGhFgzYmp1AZKk3-O97s0y6XZP9MEB8sSx6pUBtYCasTGYsfJDQglLSZn_xTPkdpclMmijggfmryfTOj0z8LZB3HROpP_tmakFJVWLro5p2vWjnStG1ysDlRz2vAF4OUruQRY/s1600/Troika+Rached+Ghannouchi.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="199" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjq-bh_dNTGhFgzYmp1AZKk3-O97s0y6XZP9MEB8sSx6pUBtYCasTGYsfJDQglLSZn_xTPkdpclMmijggfmryfTOj0z8LZB3HROpP_tmakFJVWLro5p2vWjnStG1ysDlRz2vAF4OUruQRY/s320/Troika+Rached+Ghannouchi.jpg" width="320" /></a></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Ce qui frappe le plus dans l’évolution de la scène politique
tunisienne post 14 janvier est l’absence de réel changement dans les pratiques,
dans les propositions et dans le fonctionnement des différents acteurs en place.
Un an et demi après la chute de la dictature, n’entendez-vous pas dire autour
de vous, sur le ton de la déception, que «<i> rien n’a véritablement changé</i> »,
et qu’il « <i>nous faudrait désormais une autre révolution, un autre séisme</i> »
pour provoquer un changement politique et social qui soient à la hauteur des
espoirs nés après la chute du régime de Ben Ali ?</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Et pour cause ! Si la révolution a profondément bouleversé
le contexte et l’environnement dans lequel évolue la scène politique
tunisienne, en favorisant l’engagement politique, en autorisant le pluralisme, et
en libérant l’opinion, la parole et l’action, l’offre politique reste désespérément
la même : pauvre en idées, en propositions, en création et en renouvellement.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Nous sommes toujours face à un grand déséquilibre des forces
en action, avec un parti aux commandes, dominant et organisé, et qu’on ne cesse
de dénoncer pour ses visées monopolistiques et pour sa volonté, plus ou moins
affirmée, de substituer le parti-Etat destourien par un parti-Etat islamiste.
Face à cette force hégémonique et de moins en moins encline à la concertation,
des partis d’opposition petits et marginaux subsistent tant bien que mal, avec
des stratégies qui oscillent de l’alliance (ou la soumission ?) avec
Ennahdha (CPR, Ettakatol) à l’opposition agitée, désorganisée et stérile à ce
mouvement et ses alliés (Al Jomhouri, Al Massar, PTT, etc.) </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">On nous dit que ce qui marque la transition tunisienne, et pourrait
représenter un modèle pour le reste du monde arabe en révolte, c’est l’originalité
d’une coalition au pouvoir qui a su rassembler islamistes conservateurs et
gauche séculariste et progressiste, au-delà des divergences idéologiques. Mais
la théorie du front démocratique hétéroclite, qui est à l’origine de la Troïka
d’aujourd’hui, est loin d’être une idée originale, et encore moins le fruit de
la révolution. Cette idée était déjà proposée aux premières années de la répression
Benalienne, quand Ghannouchi appelait de son exil à la collaboration entre
islamistes et opposition séculariste, qualifiant ce choix, s’il était
concrétisé, « <i>d’expérience unique dans le monde arabe</i> » et de « <i>modèle
de coexistence démocratique</i> » à même de venir à bout du régime autoritaire.
Depuis la fin des années 90, époque à laquelle ces déclarations ont été faites,
ni le Président d’Ennahdha n’a changé, ni son discours sur « <i>l’exception
du modèle tunisien </i>»… Ne serait-il pas plus honnête intellectuellement d’arrêter
d’affirmer que cette Troïka est le fruit de la révolution? Et ne
serait-il pas temps de tirer le bilan de cette coalition et d’ajuster l’équilibre
des forces en son sein pour mieux convaincre les tunisiens de son utilité et de son authenticité? </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Quelques années après, au début des années 2000, le Chef d’Ennahdha,
toujours le même, appelait déjà à un régime parlementaire décentralisé, avec
une présidence symbolique aux pouvoirs limités : « <i>Peut-il exister
en Tunisie une démocratie sans une large distribution du pouvoir, reposant sur
un pouvoir central à caractère symbolique ?</i> » s’interrogeait alors
le Cheikh dans un article intitulé « <i>comment expliquer la supériorité
de l’expérience marocaine ?</i> ». A l’époque, ce positionnement
visait surtout à rassurer, à la fois, une opposition séculariste récalcitrante
à la participation des islamistes au jeu politique, et un parti-Etat RCD
farouchement opposé à cette option… Ne sommes-nous pas </span><span style="font-size: large;">toujours </span><span style="font-size: large;">aujourd’hui dans cette même configuration, avec des constituants islamistes fervents
défenseurs d’un régime parlementaire pur et le reste des forces politiques,
gauche et destouriens compris, pour un régime mixte à fort pouvoir présidentiel ?
Les difficultés de l’expérience que nous vivons actuellement - celle d’un régime
d’assemblée avec une présidence aux prérogatives limitées - auraient dû pousser
les différents partis à réviser leurs propositions et à tirer la leçon des
erreurs constatées. Vont-ils vraiment le faire ou persister aveuglement dans la
défense partisane de leurs positions respectives, au risque d’imposer à la Tunisie
un régime qui ne lui sied guère ? </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Nous pouvons aussi
voir une autre forme de continuité avec le passé, dans l’impuissance politique persistante des
partis d’opposition actuels, toujours englués dans leurs conflits internes
entre défenseurs du compromis avec le mouvement destourien, représenté aujourd’hui
par BCE et son mouvement « Nida Tounes », et les tenants d’une plus
grande indépendance à leur égard. Conséquence de ce débat qui dure depuis l’ère
Ben Ali et qui n’est manifestement toujours pas tranché : ces partis n’arrivent
même pas à stabiliser leurs faibles bases militantes pour commencer à
construire une vraie alternative. Les conflits internes qui les traversent ne font
que renforcer leur précarité et brouiller leur image aux yeux des populations,
qui voient en ces ralliements circonstanciels avec les survivants des précédents
régimes autoritaires, au mieux de la maladresse, au pire du pur opportunisme. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Il est quand même étrange, et désolant, de voir les
différentes forces politiques incapables d'appréhender les causes profondes de la révolution, de s’adapter au
nouveau contexte de la Tunisie post 14 janvier, et de profiter de la
dynamique du changement profond qui touche notre pays pour changer et évoluer eux-mêmes.
Ils se sont jusque-là montrés incapables de renouveler leurs dirigeants,
reproduisant toujours les mêmes erreurs tactiques, proposant les mêmes
solutions inefficaces et perpétuant les mêmes discours. Alors que les partis au pouvoir
sont entrain de <a href="http://www.carpediem-selim.blogspot.fr/2012/05/tunisie-persistance-du-corps-et-de.html" target="_blank">calquer les mêmes dysfonctionnements du parti-Etat</a>, les partis
d’opposition, qui n’ont pas réussi leur mue, restent marqués par une forte personnalisation
du pouvoir dans leurs structures internes, et complètement déconnectés de la
réalité des populations, surtout en région. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Il est évident que les défis auxquels font face toutes les
forces vives du pays sont colossaux, et qu’il est illusoire d’espérer voir un
changement significatif en si peu de temps. Mais il est aussi légitime de
douter, aujourd’hui et avec le peu de changements positifs constatés, de la
capacité et de la volonté des forces politiques présentes à réformer le pays
et ses institutions vers le meilleur. </span></div>
</div>Selimhttp://www.blogger.com/profile/13761812746309856871noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-3661764801828242849.post-57514012344419463062012-05-18T13:43:00.002+02:002012-05-19T18:29:49.088+02:00Tunisie : persistance du corps et de l’esprit du Benalisme<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEinZXuR86ppYlgHVjqC0i0m9H8c4EVPWnVJGJI45UQg1aLe1Ky038sHkrq8dWoh9MR91kSpprz6Pu2VpbytppLI_N5ZMeqhNiq7M5-HjZ1slYtdZtUimukbbgYDeRzKjJ5DF4fKrLyJ6GE/s1600/61105704.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEinZXuR86ppYlgHVjqC0i0m9H8c4EVPWnVJGJI45UQg1aLe1Ky038sHkrq8dWoh9MR91kSpprz6Pu2VpbytppLI_N5ZMeqhNiq7M5-HjZ1slYtdZtUimukbbgYDeRzKjJ5DF4fKrLyJ6GE/s320/61105704.jpg" width="320" /></a></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Le gouvernement tunisien a hérité du
système étatique Benaliste. C’est-à-dire
d’un État hyper-centralisé, policier et désengagé; d’institutions corrompues, dépossédées de
leurs prérogatives et court-circuitées par des réseaux de clientélisme très actifs
et puissants ; d’une administration déresponsabilisée et longtemps fondue dans
le système du parti unique ; et d’une société souffrant d’une situation de
<a href="http://carpediem-selim.blogspot.fr/2009/02/lurgence-de-retablir-le-modele-social.html" target="_blank">profonde injustice sociale</a>, conséquence directe de ce système étatique Benaliste
et de la mauvaise gouvernance qu’il génère. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Plus d’un an après la révolution, l'État et ses institutions
<a href="http://nawaat.org/portail/2012/05/15/le-peuple-tunisien-veut-la-chute-du-regime/">dysfonctionnent
toujours</a> ; le corps et l’esprit du Benalisme persistent. Cet État, qui
a longtemps méprisé et corrompu le peuple, continue à l’instrumentaliser et à
détourner la loi et l’éthique pour servir les intérêts politiques, économiques
et idéologiques d’une minorité au pouvoir et de ses clans satellites. La
justice, toujours sous contrôle gouvernemental direct, est malléable et
corvéable à souhait. Les médias, publics et privés, manquent d’indépendance et
d’objectivité. La police, se croyant toujours au-dessus de la loi, <a href="http://www.carpediem-selim.blogspot.fr/2012/04/tunisie-recit-dune-matinee-de-violences.html">bénéficie
encore d’une impunité totale</a>. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">En s’accommodant de ces dysfonctionnements, en reproduisant les mêmes mécanismes et
pratiques étatiques et en recyclant en partie les caciques de l’ancien régime,
l’actuel gouvernement tunisien ne fait que perpétuer, voire renforcer, l’injustice
sociale dont souffre les tunisiens dans leur majorité. Il avoue par ailleurs
son échec à réaliser l’un des objectifs primordiaux qu’il s’est lui-même fixé :
instaurer la bonne gouvernance. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Rendues complètement dépendantes de l'État et de ses
structures, les populations défavorisées, surtout en région, sont en conflit
ouvert avec l'État et le gouvernement qui le pilote et le représente, et ce malgré
sa fameuse « légitimité » tirée des urnes, pour réclamer moins de
négligence et plus de justice. Ce conflit se traduit par les grèves, les sit-in
et les violences récurrentes et persistantes qui marquent la transition
tunisienne, et que les élections et les changements de gouvernements n’ont pas
réussi à atténuer.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Au lieu de s’attaquer de front à la réforme de l'État et de
ses institutions pour casser cette logique d’injustice sociale institutionnalisée,
le gouvernement tunisien, frileux et inexpérimenté qu’il est, a préféré
détourner l’attention sur d’autres <a href="http://www.carpediem-selim.blogspot.fr/2012/03/tunisie-debat-fausse-opposition-effacee.html">sujets
futiles</a> pour gagner du temps et éviter un éventuel échec coûteux sur le
plan électoral. L’absence de volontarisme politique pour porter des réformes urgentes
et prioritaires laisse croire que les partis au pouvoir -comme d’ailleurs ceux de
l’opposition qui brillent par la faiblesse de leurs propositions- n’ont fait
que mentir aux tunisiens durant tout ce temps post-révolutionnaire sur leur réelle
volonté de réforme et de rupture avec le système et les pratiques d’antan. Leur
accès et leur maintien au pouvoir demeure leur principal objectif. Et ça, les
tunisiens, dans leur majorité, l’ont compris, ce qui explique la déception et
le manque de confiance persistant de l’opinion publique envers la classe
politique dans son ensemble. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Qu’on ne s’y trompe
pas : le mal tunisien ne s’atténuera et la tension ne s’apaisera qu’avec
une rupture nette avec les vieilles habitudes, ainsi qu’une répartition plus
équitable des richesses, des droits et des devoirs dans notre société. Ni la
religion, ni l’identité, et encore moins la morale et les débats idéologiques stériles
ne sont des solutions efficaces à ce problème fondamental qui fut, est-il utile
de le rappeler, à l’origine de la révolution tunisienne : celle de la
dignité, de l’égalité, du travail et de la citoyenneté. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">L’hégémonisme des partis politiques au pouvoir et le
népotisme de leurs responsables ; <a href="http://www.tunisia-live.net/2012/05/11/constituent-assembly-opposition-members-accused-of-vote-fraud/">la
tricherie de certains élus</a>, leur manque de transparence et de
responsabilité ; les abus de
pouvoirs et <a href="http://www.rfi.fr/afrique/20120518-corruption--tunisie-taoufik-chammari-mohamed-adou-malversations-ben-ali">la
corruption</a> dans la fonction publique et en dehors de celle-ci ; la
désinformation et la manipulation de l’opinion publique ; etc. toutes ces
pratiques qui ont tellement fait de mal à la Tunisie sous la dictature et qui
sont perpétuées aujourd’hui par la nouvelle classe politique ne sont
acceptables et ne seront acceptées. Les politiciens, aveuglés par leur course
au pouvoir et embourbés dans leur crise d’identité, feraient mieux de se
ressaisir au plus vite et de <a href="http://www.jeuneafrique.com/Article/JA2678p040-043.xml0/?utm_source=feedburner&utm_medium=twitter&utm_campaign=Feed%3A+jeune_afrique_Societe+%28Jeune+Afrique+Soci%C3%A9t%C3%A9%29">s’occuper
des vrais problèmes</a>, au risque d’être emportés, eux aussi et plus vite qu’ils
ne le croient, par une colère populaire toujours très vive. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<i>Source illustration : <a href="http://www.samialamine.net/article-caricature-et-sourire3-le-benalisme-en-tunisie-68396098.html">ici </a></i></div>
</div>Selimhttp://www.blogger.com/profile/13761812746309856871noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-3661764801828242849.post-73901475217797440452012-04-09T23:45:00.000+02:002012-04-10T17:53:23.451+02:00Tunisie : récit d'une matinée de violences<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjdNNZrj9tX09ecSjQ64pu5TxehLRsE82j2BMQ_oiFR6Kp9UfXUQst33beATuww_AVXQQjdImpAWkoTj_uJ0wFTY8bDRD8XlwO_vkjm0XNQOglJjthOORNgo0phfkB__kTraupiKY_b8v8/s1600/577407_279069115509439_190796097670075_668352_697750428_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="236" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjdNNZrj9tX09ecSjQ64pu5TxehLRsE82j2BMQ_oiFR6Kp9UfXUQst33beATuww_AVXQQjdImpAWkoTj_uJ0wFTY8bDRD8XlwO_vkjm0XNQOglJjthOORNgo0phfkB__kTraupiKY_b8v8/s320/577407_279069115509439_190796097670075_668352_697750428_n.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<span style="font-size: large;">Pour une fois que j'étais à Tunis et que j'avais la possibilité d'assister à une manifestation, celle de la fête des martyrs en l’occurrence, je me suis dis que je n'allais pas rater cette occasion.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">A dix heure du matin, j'étais déjà au centre ville, sur mon chemin vers l'avenue Habib Bourguiba. J'ai croisé sur la route plusieurs groupes de manifestants, drapeaux en mains, se dirigeant tranquillement dans la même direction. L'ambiance était détendue et pacifique. Les slogans scandés honoraient la mémoire des martyrs. </span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Arrivé à l'Avenue, l'ambiance y était différente, électrique. J'y ai trouvé plus de policiers que de manifestants. Les passants étaient dubitatifs, ne comprenant pas réellement ce qui s'y tramait. Ils pressaient le pas, craignant probablement que la situation ne dégénère. Les rares voitures qui circulaient roulaient vite. Des groupes de policiers étaient placés au niveau de toutes les entrées principales de l'Avenue, particulièrement vers la Rue de Rome, l'Avenue de Paris et l'Avenue Mohamed V.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Très vite, j'ai aperçu du mouvement à l'intersection de la Rue de Rome. Des dizaines de policiers, dont certains étaient cagoulés, bloquaient l'issue, scrutant de loin un premier groupe de manifestants qui tentaient d'accéder à l'Avenue H.B. Les gens commençaient à se rassembler autour des policiers, qui laissaient paraitre des signes d'extrême nervosité. Les journalistes aussi ont accouru. Au bout de quelques minutes, sans aucun avertissement préalable, une dizaine de policiers a chargé en direction des manifestants qui se rapprochaient lentement, après avoir lancé une ou deux bombes lacrymogènes. Leurs collègues restés derrières eux ont commencé à nous disperser aussi, en tapant avec leurs matraques dans leurs casques de protection et nous sommant de rentrer chez nous : "barra raoua7" criaient-ils (rentrez chez vous). </span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Il était 10h30 du matin, et j'avais compris que les policiers n’envisageaient pas du tout de laisser les manifestants atteindre l'Avenue. Il était clair que leur consigne était de ne permettre en aucun cas les rassemblements de manifestants. Je me suis alors rapproché de l'Avenue de Paris, d'où on entendaient de loin des slogans criés par d'autres manifestants qui avançaient. Ils étaient beaucoup plus nombreux et se rapprochaient lentement. Un groupe de quelques dizaines de policiers entouraient leur Chef, qui leur donnait manifestement de nouvelles consignes. Très vite, ils lancent la première charge. Une première rangée de policiers couraient vers les manifestants, suivis d'un camion chargé d'autres agents. Le gaz saturait l'air, et les foules venues assister au spectacle étaient dispersées par les flics restés sur place.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Un premier jeune manifestant a été trainé par 4 flics. Ses amis ont accouru à son secours, et ont été spontanément suivis par des dizaines de personnes qui assistaient à la scène. Les policiers, surpris par un tel mouvement de foule et de solidarité, ont vite relâché le manifestant. Les gens ont commencé à applaudir cette libération, quand le gaz nous a obligé de courir dans tous les sens et de nous disperser.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Ce jeu du chat et de la souris a duré quelques dizaines de minutes, quand les renforts de flics sont arrivés et ont décidé de charger, cette fois dans toutes les directions et simultanément dans toutes les rues perpendiculaires à l'Avenue. J'ai été emporté par la foule dans l'Avenue de France. C'est là qu'on a compris que les policiers nous cernaient, par devant et par derrière, ce qui nous a obligé à prendre les premières ruelles qu'on croisait.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Les flics nous poursuivaient toujours en lançant du gaz. Je me suis alors réfugié avec une quinzaine de manifestants dans une cage d'escalier, ayant de plus en plus de mal à courir et respirer à cause du gaz. Nous avons pris les escaliers et étions tous dans un sale état. Certains n'arrivaient plus à bouger au bout de quelques marches, tellement ils suffoquaient. J'ai essayé d'ouvrir la fenêtre du premier étage de l'immeuble, mais elle était condamnée. L'air était de plus en plus concentré en gaz. J'ai réussi à monter au deuxième étage où la fenêtre était ouverte. J'ai respiré un peu d'air frais, les gens toussaient et pleuraient autour de moi. Une habitante de l'immeuble a ouvert sa porte et nous a proposé de l'aide. Je lui ai demandé de nous filer du citron pour nous soulager un peu. </span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Après avoir repris mes esprits, j'ai quitté l'immeuble. Les policiers étaient partout, bloquant surtout les issues vers l'Avenue HB et poursuivant toujours les gens. J'ai rencontré des gens affolés, entrain de tousser et de suffoquer. J'ai aperçu les premiers blessés secourus par leurs amis. J'ai réussi à me faufiler en direction du "Passage" où une bataille rangée opposait policiers et jeteurs de pierres. Je me suis dirigé vers l'avenue de Londres avec d'autres manifestants, quand 3 fourgons remplis de policiers nous ont poursuivi en zigzaguant et en percutant les voitures stationnées et celles qui circulaient. La scène était invraisemblable. C'est là où ils ont cerné un groupe de jeunes, sont sortis de leurs véhicules et les ont matraqué avec une violence inouïe. Ils ont emporté deux jeunes, le troisième était à terre et ne bougeait plus. Il était apparemment gravement blessé. Quelques minutes après, une ambulance est venue le chercher.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Je n'ai jamais de ma vie assisté à autant de violence et de déchainement de la part des policiers. Ils n'avaient aucune considération pour les gens qu'ils poursuivaient, leur seul objectif était de frapper, de leur faire mal. Il est vrai que j'ai vu des jeunes jeter des pierres sur les flics, mais ils étaient minoritaires et isolés du reste des manifestants pacifiques. Je n'ai vu aucun cocktail Molotov. Je n'ai pas non plu aperçu de milices accompagnant les policiers. </span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Ce qui devait être une manifestation pacifique s'est transformée en une véritable chasse à l'homme. Les gens avaient peur, les passants rebroussaient chemin en courant, les voitures faisaient demi-tour. Les policiers ne se contentaient pas seulement de faire respecter l'interdiction de manifester à l'Avenue HB, ils pourchassaient les gens dans tout le quartier. On lisait la terreur dans le visage des manifestants et des passants. Aujourd'hui, j'ai mesuré à sa juste valeur la violence de l’État tunisien, et réalisé que l'État policier de Ben Ali est encore debout et en pleine forme. </span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<br /></div>Selimhttp://www.blogger.com/profile/13761812746309856871noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-3661764801828242849.post-6996866034643670402012-04-03T22:12:00.001+02:002012-04-03T22:33:34.068+02:00Tunisie : la politique, une histoire de mots..<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<br />
<span style="font-size: large;">Comprendre les discours des dirigeants politiques et décoder leurs messages à travers la logorrhée qui nous est régulièrement servie dans la presse est un exercice difficile en ces temps de cacophonie médiatique.<br /><br />Nous avons essayé par un moyen simple, et plutôt ludique, d’y voir un peu plus clair. L’exercice consiste à dessiner un nuage de mots-clés à partir des déclarations récentes tenues par des personnalités publiques afin de voir les termes et les thèmes qui ressortent le plus dans leurs discours respectifs :</span><span style="font-size: large;"><b> </b></span><br />
<br />
<br />
<span style="font-size: large;"><b>Moncef Marzouki</b>, Président de la République, dans deux entretiens récents accordés aux médias français :</span> <span style="font-size: large;"><a href="http://www.bordeaux.indigne-e-s.fr/forum/ressources-groupes-de-travail/international/moncef-marzouki-le-chef-c-est-le-peuple"> ici</a> et<a href="http://www.france24.com/fr/20111216-tunisie-moncef-marzouki-president-republique-constituante-interview-exclusive"> ici</a></span><span style="font-size: large;"> </span><span style="font-size: large;"> </span><br />
<br />
<a href="http://cahiersdelaliberte.org/blog/wp-content/uploads/2012/04/mm_bis.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img src="http://cahiersdelaliberte.org/blog/wp-content/uploads/2012/04/mm_bis-300x98.jpg" /></a><span style="font-size: large;">Si le temps de l’exil semble lointain depuis qu’il multiplie les visites guidées pour ses invités au "<i>Palais</i>" de Carthage, le Président Marzouki ne rompt pas complètement avec le passé avec le mot "<i>dictature</i>" qui revient dans son discours. Marzouki semble vraiment insister sur le fait que "<i>maintenant</i>" , le "<i>pays</i>" est en "<i>révolution</i>" grâce au "<i>peuple</i>". "<i>Justice</i>" et "<i>droits</i>" sont aussi des éléments centraux d'un discours qui tourne autour de sa propre personne avec le «<i> j’ai</i> » répétitif. Mots les plus récurrents : « <b><i>j'ai</i></b> » et « <b><i>pays</i></b> ».<br /><br /><br /><br /><b>Hamadi Jebali</b>, Chef du Gouvernement, dans </span> <span style="font-size: large;"><a href="http://www.lapresse.tn/28032012/47543/le-combat-du-tunisien-nest-pas-de-savoir-sil-est-musulman-ou-non.html">un entretien accordé à La Presse</a> le 28 Avril 2012</span><span style="font-size: large; margin-left: 1em; margin-right: 1em;"></span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><a href="http://cahiersdelaliberte.org/blog/wp-content/uploads/2012/04/hj3-300x109.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://cahiersdelaliberte.org/blog/wp-content/uploads/2012/04/hj3-300x109.jpg" /></a><span style="font-size: large;">Jebali, quant à lui, parle principalement de son «<i> gouvernement</i> ». Contrairement au « <i>j’ai</i> » de Marzouki, ce sont les « <i>avons</i> » et «<i> sommes</i> » qui sont le plus souvent employés par Jebali. Tout comme pour Marzouki, le « <i>peuple</i> » est omniprésent dans son discours. Le chef du gouvernement se montre ouvert à la « concertation » et se donne un cadre : la « <i>loi </i>» et la « <i>morale</i> ». Il insiste aussi beaucoup sur les notions de « <i>compétences</i> » et « <i>d’expérience</i> »… Mots les plus récurrents : « <b><i>avons</i></b> » et « <b><i>gouvernement</i></b> ».<br /><br /><br /><br /><b>Mostpha Ben Jaafar,</b> Président de l’Assemblée Constituante, dans </span> <span style="font-size: large;"><a href="http://www.ettakatol.org/fr/328-mustapha-ben-jaafar-rien-au-monde-ne-pourra-arr%C3%AAter-le-processus-d%C3%A9mocratique-en-tunisie.html#.T3WcB5jAriZ">un entretien</a> publié dans La Presse du 30 mars 2012</span><br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjDt8R42WqULjn-8s7Kzy4XePdnyx8x0GtZsNojG_axh9gVl8oLAeLtTvS6_a6oiwqCwKIImUfVmgnR0eSfwvJPNJDZmr4DlXB05igFsN15CwEBYJFq8yMaXdP0HdByvhCgqVAappHy1rc/s1600/mbj.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="150" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjDt8R42WqULjn-8s7Kzy4XePdnyx8x0GtZsNojG_axh9gVl8oLAeLtTvS6_a6oiwqCwKIImUfVmgnR0eSfwvJPNJDZmr4DlXB05igFsN15CwEBYJFq8yMaXdP0HdByvhCgqVAappHy1rc/s320/mbj.jpg" width="320" /></a></div>
<span style="font-size: large;">Il semblerait que le Président de l’ANC « <i>pense</i> »
beaucoup... « <i>Évidemment</i> », la « <i>constitution</i> » revient souvent dans son
discours. Ben Jaafar se montre à la fois pressant avec les « <i>faut</i> », «
<i>absolument</i> » « <i>temps</i> » ; et poli avec des « <i>concensus</i> », « <i>mesure</i> </span><span style="font-size: large;">» et « <i>manière</i> ». Mots les plus récurrents : « <b><i>pense</i></b> » et «<b><i> constitution</i></b> »</span> <br />
<a href="http://cahiersdelaliberte.org/blog/wp-content/uploads/2012/04/yba.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"></a><span style="font-size: large;"><br /></span><span style="font-size: large;"><b> </b></span><br />
<span style="font-size: large;"><b>Béji Caïd Essebssi</b>, ancien premier ministre, dans </span> <span style="font-size: large;"><a href="http://www.lapresse.tn/27012012/44253/un-engagement-politique-et-moral.html">un entretien</a> publié dans la Presse le 27 janvier 2012 :</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><a href="http://cahiersdelaliberte.org/blog/wp-content/uploads/2012/04/bce.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img src="http://cahiersdelaliberte.org/blog/wp-content/uploads/2012/04/bce-300x113.jpg" /></a><span style="font-size: large;">BCE évoque principalement ses réalisations : «<i> gouvernement</i> » et </span><span style="font-size: large;">« <i>constituante </i>». Il se positionne non seulement comme un observateur aguerri qui « <i>estime</i> » et « <i>trouve</i> », mais aussi comme dirigeant qui « <i>dirige</i> ». Tout comme Ben Jaafar, il évoque la «<i> </i></span><span style="font-size: large;"><i>situation</i> » du pays mais contrairement à ses prédécesseurs, on ne retrouve pas dans son discours la « <i>Tunisie</i> »… Mots les plus récurrents : « <b><i>gouvernement</i></b> » et « <i><b>constituante</b></i> »</span> <span style="font-size: large;"><br /><br /><br /><br /><b>Yaadh Ben Achour</b>, dans </span> <span style="font-size: large;"><a href="http://www.amnesty.fr/AI-en-action/Crises/Afrique-du-Nord-Moyen-Orient/Actualites/Tunisie-entretien-avec-Yiadh-Ben-Achour-4722">un entretien</a> accordé à Amnesty International début mars 2012 :<br /><br /><a href="http://cahiersdelaliberte.org/blog/wp-content/uploads/2012/04/yba.jpg"></a></span><a href="http://cahiersdelaliberte.org/blog/wp-content/uploads/2012/04/yba.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img src="http://cahiersdelaliberte.org/blog/wp-content/uploads/2012/04/yba-300x108.jpg" /></a><span style="font-size: large;">C’est Yaadh Ben Achour qui évoque le plus la religion avec l'« </span><span style="font-size: large;"><i>islam</i> » au centre de ses paroles. Il tient un discours universaliste avec des mots comme « <i>démocratie</i> », « <i>droits</i> », « <i>homme</i> », « <i>liberté</i> », « <i>société</i> ». « <i>Esprit </i>» et « <i>révolution</i> » sont des mots centraux dans un discours plutôt réaliste avec l’emploi de « <i>misère</i> », « <i>violence</i> » ou « <i>contradictions</i> ». Il évoque aussi le « <i>XIXème siècle</i> », probablement en référence à la tradition tunisienne. Mots les plus récurrents : « <i><b>islam</b></i> » et « <i><b>révolution</b></i> ». </span><br />
<br />
<br />
<span style="font-size: large;">Post initialement publié dans le <a href="http://cahiersdelaliberte.org/blog/">blog des Cahiers de la Liberté</a>.</span><br />
<br />
<br />
<span style="font-size: large;"> </span> </div>Selimhttp://www.blogger.com/profile/13761812746309856871noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-3661764801828242849.post-6422138001595369582012-03-04T21:24:00.002+01:002012-03-05T19:47:19.252+01:00Tunisie : débat faussé, opposition effacée<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEikAuWicN4yyj2H6MyTber0XGpf1mcc91HKM6pgYQWTuijCH-XlTmbbTmmJI8DIouezsYJ7QJrVMUyTxR0t0lf53mljaK3Q8_3gk15saYC4qioSzrPirkKJGmb9z5ywQ-anN7hpNiPYkVw/s1600/images+%281%29.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="212" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEikAuWicN4yyj2H6MyTber0XGpf1mcc91HKM6pgYQWTuijCH-XlTmbbTmmJI8DIouezsYJ7QJrVMUyTxR0t0lf53mljaK3Q8_3gk15saYC4qioSzrPirkKJGmb9z5ywQ-anN7hpNiPYkVw/s320/images+%281%29.jpg" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">[AFP/Fethi Belaid]</td></tr>
</tbody></table>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Un débat faussé </b></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Plus le temps passe, plus le gouvernement semble dans l’incapacité
de faire face <a href="http://carpediem-selim.blogspot.com/2012/01/tunisie-les-difficultes-du-gouvernement.html">aux
difficultés</a> qu’il rencontre pour redresser la situation économique et sociale du pays.
Fortement critiqué pour son laisser-faire sur la question des salafistes, pour
son incompétence sur le dossier de l’emploi, ou encore pour sa mauvaise gestion
des conséquences des intempéries qui ont touché récemment le Nord-Ouest du
pays, le gouvernement refuse la critique, se replie sur lui-même, <a href="http://www.twitlonger.com/show/g94h0c">crie au complot</a> et fait diversion. Des signes d’agitation qui ne font que traduire une situation d'échec et d'incompétence. L'absence de Jebali lors des questions aux gouvernement renforce cette impression. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">S’éloignant des <a href="http://www.maghrebemergent.com/actualite/fil-maghreb/9269-tunisie-le-taux-de-chomage-a-189-au-4eme-trimestre-2011-ins.html">vrais
problèmes du pays</a> et des <a href="http://www.kapitalis.com/afkar/68-tribune/8557-adieu-la-revolution-et-nous-le-meriterions.html">vrais
enjeux</a> de la révolution, le débat est déplacé sur d’autres sujets de nature
à déchainer les passions et à diviser l’opinion, comme la religion ou l’identité.
On veut nous faire croire qu’aujourd’hui notre « identité arabo-musulmane » est en danger et que la gauche « <i>athée</i> » et « <i>occidentalisée</i> »
en est la cause principale. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Cette gauche <a href="http://nawaat.org/portail/2012/03/01/lopposition-est-pointee-du-doigt/">serait
d’ailleurs en passe de confisquer le pouvoir</a> par la force, selon les dernières déclarations sans preuves des ministres de Jebali. Ce coup d’Etat imminent serait bien entendu appuyé
de l’étranger et fomenté avec le mouvement syndical, considéré comme perverti
par les idées de la gauche et <a href="http://www.maghrebemergent.info/actualite/maghrebine/9541-tunisie-ennahda-et-lugtt-a-couteaux-tires.html">manipulé</a>
par les mouvements destouriens contre-révolutionnaires. Opposition et médias
affiliés (c'est à dire 90% des médias tunisiens selon le chef du gouvernement!) représenteraient le plus grand danger pour le pays, et le gouvernement, qui est « légitime » faut-il le rappeler, en serait la première victime. On accuse donc « les
ennemis du gouvernement » d’être derrière la baisse des investissements, derrière l’absence
de touristes, derrière la colère des marginalisés, etc. Une
stratégie qui permet de détourner le débat des vraies priorités, de diviser l'opinion, et qui consiste à répondre par une démagogie passionnelle à des problèmes
qui appellent à la plus grande rationalité et responsabilité !</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Le débat polémique basé sur la religion et entretenu volontairement
par certains responsables d’Ennahdha montre aussi qu’une frange de ce mouvement
n’a pas renoncé à son projet originel d’islamisation de l’Etat, des
lois et de la société. La démocratie semble représenter pour eux juste un moyen légal
pour réaliser ce projet, plutôt qu’un esprit de gouvernance favorisant les
libertés, l’émancipation de l’individu, le pluralisme politique, l’alternance au pouvoir, et où nulle loi, quelque sacrée qu'elle soit, n'est supérieure à la loi de la République. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Effet direct de cette diversion : alors qu’avant les
élections, les partis affichaient un consensus large autour de l’article 1 de la première constitution, évacuant par l'occasion le débat identitaire, les élus se retrouvent aujourd’hui à discuter, et ce dès le préambule du texte fondamental, de <a href="http://blogs.rue89.com/tunisie-libre/2012/03/02/tunisie-la-charia-inscrite-dans-la-future-constitution-226772">l’inscription
de la Charia</a> dans la nouvelle constitution. Une constitution censée s’inspirer avant tout des principes
de liberté, de dignité, de travail, de justice... </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Sur l’opposition tu ne pourras compter ?</b></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">De leur part, les partis d’opposition tendent à se regrouper en coalitions pour augmenter leur poids électoral, dans une logique purement quantitative, et sans veiller au préalable à se réformer et à chercher un minimum de cohérence. Fragilisés par des démissions et des guéguerres internes, ces partis n'arrivent pas à renforcer leurs bases militantes pour mieux promouvoir
leurs idées, et convaincre les tunisiens du bien-fondé de leurs programmes
politiques. La plupart d’entre eux n’ont toujours pas renouvelé leurs dirigeants,
ni passé le stade de « <i>partis de personnalités</i> », basé sur le culte de la personne fondatrice du parti. Les conflits de personnes et d’égos qui les
fragilisent ne cèderont la place aux débats d’idées que lorsque ces
partis décideront enfin de faire leurs propres révolutions internes, et réfléchiront
sérieusement à de vrais projets politiques qui rassemblent plutôt que divisent,
et qui donnent du sens à notre avenir. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Plutôt que de s’adresser aux populations et se rapprocher
d’elles pour les reconquérir, on a plutôt le sentiment que l’opposition cherche
avant tout à convaincre la majorité de son existence, en reproduisant des réflexes
d’opposition pré-révolutionnaires. Par son boycott de la séance des questions au
gouvernement pour temps de parole insuffisant, l’opposition a préféré marquer
sa présence en brillant par son absence, plutôt que de participer au débat par des
contre- propositions convaincantes et efficaces qui lui feraient gagner des points dans l'opinion. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Pire encore, certains de ces partis d’opposition n’hésitent
pas à mimer la stratégie des partis au pouvoir dans l’espoir d’égaler leur
performance électorale, en ayant notamment recours au registre islamique pour
légitimer leur action aux yeux des masses. L’UPL qui <a href="http://www.babnet.net/cadredetail-46582.asp">appelle</a> à inscrire la
Charia dans la constitution ou le PDP qui défend l’inscription de la référence
aux valeurs islamiques dans le préambule de la constitution, après avoir dénoncé
pendant toute la campagne électorale le projet islamiste d’Ennahdha, sont de
parfaits exemples de cet opportunisme politique qui décrédibilise l’opposition,
brouille son image et rend incrédule son message.. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
</div>Selimhttp://www.blogger.com/profile/13761812746309856871noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-3661764801828242849.post-82776940883764020512012-02-16T00:06:00.001+01:002012-02-16T00:06:56.299+01:00Tunisie : cachez-moi ce sein...<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEimRIXekgeXbFUpmqIw_arPnqd7xQwPxrkSCSEuA6aGGRMS31B2xLF2H7TKSn2Ll1G1QPbAKuBrwZm-mup599UihZZiQa5UBBQ0H8J9tA7iAmIIFgwkUaczJVdz0J1ukCPWI9Uuj9XO0Qo/s1600/421425_10150679093747457_276364692456_11511455_1085792656_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEimRIXekgeXbFUpmqIw_arPnqd7xQwPxrkSCSEuA6aGGRMS31B2xLF2H7TKSn2Ll1G1QPbAKuBrwZm-mup599UihZZiQa5UBBQ0H8J9tA7iAmIIFgwkUaczJVdz0J1ukCPWI9Uuj9XO0Qo/s320/421425_10150679093747457_276364692456_11511455_1085792656_n.jpg" width="212" /></a></div>
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">La publication de la photo d'un corps nu serait-elle plus heurtante, condamnable et passible de poursuites judiciaires que la tournée de prédication haineuse qu'un défenseur farouche de l'excision féminine vient de réaliser dans plusieurs villes du pays?</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">La morale et la vertu, qu'on pense vouloir faire respecter par la censure et par l'action en justice, vaut-elle mieux que la paix sociale, qui elle est bien mise en danger par le radicalisme religieux des prédicateurs importés?</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">La violence des propos tenus par le faussaire religieux est telle que le ministère de la santé a cru bon de lancer un message de prévention sur les dangers de l'excision. Pourtant, personne ne l'a empêché de tenir ses discours, au nom de la liberté d'expression...</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Par contre, la gêne qu'aurait pu causer cette photo et la provocation qu'elle pourrait représenter aux yeux des plus pieux sont suffisantes pour justifier l'arrestation de journalistes et leur poursuite en justice...</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Par cette politique du deux poids deux mesures, on ne cherche certainement pas à garantir notre liberté d'expression. Mais plutôt à la halal-iser, en réduisant son champ et son application, petit à petit, sous couvert de puritanisme. Hier, on s'est battu contre la censure politique. Aujourd'hui, c'est la censure morale qui nous guette et qui menace de nouveau nos libertés. </span><br />
<br />
<br />
<br />
<br /></div>Selimhttp://www.blogger.com/profile/04655443074845392155noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3661764801828242849.post-48162441568848461002012-01-29T23:25:00.002+01:002012-01-30T07:20:08.079+01:00Tunisie : les difficultés du gouvernement Jebali<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="http://www.youtube.com/embed/N1ikUOTQ--A" width="560"></iframe>
<br />
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Évoquant la situation délicate que traverse le pays sur les
plans économique social et sécuritaire, le premier ministre tunisien,
interviewé par une journaliste à Davos, avoue sa difficulté à gouverner le
pays dans les conditions actuelles. Le jour même, l’appel de l’opposition pour une marche des libertés dans la capitale a drainé une foule dense de milliers de personnes, un nombre de manifestants probablement supérieur aux attentes des organisateurs, reflétant l'état de mécontentement et la crise de
confiance actuelle qui touche le gouvernement Jebali pour des raisons diverses et variées. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Avec la crise économique internationale, d'autres conditions étaient réunies pour que la situation se
corse rapidement après les élections. </span><span style="font-size: large;">La forte mobilisation des populations pendant la campagne
électorale à coups de promesses irréalistes et irréalisables s'est vite retournée contre le gouvernement une fois constitué. L‘effet
inflationniste des promesses électorales a exacerbé les attentes; la déception post-électorale et la colère qui est montée partout dans le pays en sont la conséquence directe.</span><span style="font-size: large;"> Une colère
restée intacte un an après la révolution. </span><span style="font-size: large;">Le temps mis pour négocier les
modalités et les conditions de partage du pouvoir,</span><span style="font-size: large;"> et pour constituer un
gouvernement qui se révèle finalement peu expérimenté et opérationnel, n’a
fait qu'augmenter l'insatisfaction. Le mois de janvier a ainsi été marqué par la recrudescence
des contestations sociales et politiques partout dans le pays. Le nombre
élevé de grèves, de manifestations, de tentatives d’immolations et de
routes coupées paralyse partiellement l’activité économique depuis le début
de l’année. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Ne sachant dans l'immédiat que </span><span style="font-size: large;">répondre</span><span style="font-size: large;"> aux revendications, le gouvernement ne trouve pas mieux, pour gagner du temps, que de
crier au complot, et dénoncer la responsabilité d’une gauche "minoritaire" et "contre-révolutionnaire", qu’il convient aujourd’hui de désigner par la « gauche
zéro », en référence aux faibles scores électoraux qu’elle a obtenus. Autre
complot que le gouvernement ne cesse de dénoncer : le parti-pris d’une grande majorité
des médias et journaux qui, par leur critique obsessionnelle et peu objective du gouvernement, sont
accusés de rouler pour l’ancien régime et d’agir à l’encontre de la « volonté
du peuple ». Sans parler de l’UGTT, accusée de rouler pour la gauche zéro,
ou du gouvernement sortant accusé d’avoir pourri la situation avant de partir… </span><span style="font-size: large;"> </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Certes, tout le monde ne veut pas que du bien
pour Ennahdha et ses alliés. Mais de là à crier au complot généralisé, le pas est vite franchi par un gouvernement qui se complaît dans la victimisation, en attendant de trouver de vraies solutions..</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Faute de pouvoir susciter l’adhésion autour d’un vrai projet de
relance et de réforme qui soit clair et affiché, le gouvernement cherchera
pendant ce temps à exister sur la scène internationale. Non sans agacer, là encore.
Réception en grandes pompes du leader du Hamas accueilli avec
ferveur et … quelques slogans anti-juifs ; tapis rouge pour une brochette de
dictateurs venus fêter l’an I d’une révolution qui a chassé pas mal de leurs
voisins dans le monde arabe et qui les menacent encore, etc. La stratégie qui consiste
à repositionner la Tunisie sur le plan géopolitique en favorisant ses riches alliés
arabo-musulmans laisse sceptique. Comment accorder confiance sans mot dire à ces monarques autoritaires qui refusent de coopérer et de renvoyer Ben Ali, sa famille et leurs avoirs, qu'ils protègent chez eux? Là encore, la position du gouvernement n'a jamais été tout à fait claire, ni ferme. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Les liens se tendent aussi avec la société civile sur la
question des libertés et sur le débat identitaire, qu' Ennahdha et ses alliés ont cru bon de poursuivre après les élections. Le gouvernement est perçu d’un côté comme trop laxiste face aux comportements bruyants et agressifs d’une minorité
salafiste; et de l’autre côté comme trop autoritaire avec des médias et des
critiques qui, il est vrai, se montrent souvent
partiaux et parfois malhonnêtes dans leur traitement de l’information. Les positions
se radicalisent de part et d’autres, les uns dénonçant une quasi « nouvelle dictature islamiste »,
quand les autres accusent leurs opposants d’être « des mécréants » et
des contre-révolutionnaires. Cet attitude partagée de rejet de l’autre partie s’accompagne parfois
d’une intention </span><span style="font-size: large;">de nuire,</span><span style="font-size: large;"> </span><span style="font-size: large;">latente ou affichée, comme en témoignent l’affaire de la vidéo du ministre
de l’intérieur ou la violence des propos tenus par Chourou
envers les manifestants. Comme à chaque fois, la réponse du gouvernement a été soit molle, soit tardive...</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Le gouvernement Jebali va-t-il persévérer dans sa politique de
l’accommodement, en agissant au gré de la pression de la rue, au
risque d’être perçu comme refusant d'assumer des décisions difficiles,
comme celle de se désolidariser nettement de la tendance salafiste? </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Et quel
meilleur moyen pour asseoir sa légitimité et faire taire les critiques que de
prouver par les actes, plutôt que par les discours partisans et populistes, que ce gouvernement mérite la confiance de tous les tunisiens, et pas uniquement celle de ses
partisans? </span><o:p></o:p><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Enfin, quelle sera la position du gouvernement face au rassemblement récent et au retour en force des néo-destouriens, un an après la dissolution du RCD? Va-t-on de nouveau crier au complot contre-révolutionnaire ou va-t-on plutôt travailler à créer une vraie alternative à ce qui reste d'un courant politique</span><span style="font-size: large;"> qui a déjà servi deux dictatures? </span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">La balle est maintenant dans le camp de Jebali et de son gouvernement de la Troîka. A eux de se rattraper et de nous convaincre qu'ils sont meilleurs que l'opposition de gauche et que les destouriens, comme ils le prétendent. Pour y arriver, ils gagneront certainement à unir les tunisiens, toutes tendances confondues, autour d'un vrai projet qui rassemble, plutôt qu'à les diviser. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
</div>
</div>Selimhttp://www.blogger.com/profile/13761812746309856871noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-3661764801828242849.post-32768072292550116532012-01-10T12:04:00.000+01:002012-01-10T20:08:17.717+01:00La société civile dans la Tunisie post-révolutionnaire<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjQQ-MhOfXqmj7-OaKEGtbU_GRjXJax5CPjjSQgBZJXrwwH1nATMJ8TRpcG8IHENqXS9QifSplL2OYTwAoLHXQ7wvk88e5nAaDDrwc9oz4OEaKf4Gk1y_XsQmeWJv9BKiR00wqabOkcwUo/s1600/Photo1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="232" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjQQ-MhOfXqmj7-OaKEGtbU_GRjXJax5CPjjSQgBZJXrwwH1nATMJ8TRpcG8IHENqXS9QifSplL2OYTwAoLHXQ7wvk88e5nAaDDrwc9oz4OEaKf4Gk1y_XsQmeWJv9BKiR00wqabOkcwUo/s320/Photo1.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<i>“Liberté” - Medina de Tunis, eté 2011</i></div>
<div style="text-align: center;">
<i>Crédit Photo : Fouad Hamdan</i></div>
<br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">En l’absence de réelle alternative politique au régime policier de Ben Ali, beaucoup ont longtemps misé sur la société civile et sur sa capacité à former un contrepouvoir à l’autoritarisme de l’Etat. On attendait alors beaucoup des rares acteurs de la société civile tunisienne tolérés par le régime de Ben Ali pour peser sur le gouvernement et réguler son pouvoir devenu avec le temps de plus en plus autoritaire, inégalitaire et liberticide.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Mais l’histoire nous a démontré les limites de la société civile tunisienne comme moyen de démocratisation sous Ben Ali. Sans liberté d’association, et de débat politique ouvert, la société civile restait marginale.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Puis, la révolution populaire de Décembre 2010 qui a conduit au départ de Ben Ali le 14 Janvier 2011 a extirpé, en quelques semaines, la société civile de sa torpeur de 23 ans.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Pendant le soulèvement qui s’est propagé à travers le pays, de nombreux militants, des syndicats et des associations ont soutenu les grévistes en relayant leur colère. Le rôle sur le terrain de certains militants a été fondamental pour fédérer les foules et parfois même, les protéger de la répression policière. La pression exercée par les avocats et par les syndicats d’enseignants tout au long du soulèvement a précipité la chute du régime.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Un an plus tard, nous avons vu naître un nombre d’associations et d’actions civiles, toutes imaginées dans la fougue révolutionnaire de ceux qui souhaitaient s’engager et profiter de la liberté retrouvée. Le bus citoyen fait probablement partie des actions les plus emblématiques qui ont marqué ce printemps associatif. La société civile tunisienne semble enfin renaître.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Son rôle, aujourd’hui et demain, est primordial pour la réussite de la transition démocratique et pour le développement du pays. Il est surtout de peser dans le débat politique et sur les réformes que le nouveau gouvernement est prié de mettre en oeuvre. Les tunisiens ont plus que jamais besoin d’une société civile forte qui puisse porter leurs voix et leurs revendications. Une société civile qui ne se limite pas qu’au soutien social et humanitaire sur le terrain, mais qui accomplit également son rôle de contre-pouvoir en participant au débat public et politique et en plaidant pour les causes qu’elles défendent. Une manière de donner du sens et de la légitimité à cette vigilance citoyenne qui ne cesse de surprendre les politiques, et de remporter des victoires (Kasbah, Bardo).</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Une des leçons principales tirées des élections du 23 Octobre est l’échec de l’Etat et des nouveaux acteurs politiques dans la Tunisie continentale, y compris la Troïka actuellement au pouvoir. La société civile doit soutenir avant tout ces régions im-populaires et sous-développées, là où il y a tant à faire sur le plan social et économique. L’Etat doit soutenir ces actions qui, en agissant localement, pourraient venir combler son absence. Et la société civile doit s’y investir dès maintenant, car le nouvel exécutif mettra encore du temps pour réformer en profondeur le système de distribution des richesses en faveur de cette « autre Tunisie », s’il y arrive un jour.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;"><i><b>Article paru dans le premier numéro du bimestriel de l'association <a href="http://cahiersdelaliberte.org/">Cahiers de la Liberté</a> téléchargeable <a href="http://www.facebook.com/l.php?u=http%3A%2F%2Ft.co%2FfryElHM9&h=7AQGgccmsAQFbBu2dr02ZYUgC9CMd__pGusL5SsRSCr2nlA">ici</a>. </b></i></span></div>Selimhttp://www.blogger.com/profile/13761812746309856871noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3661764801828242849.post-53366340156239208632011-12-28T19:07:00.000+01:002012-01-01T16:45:34.591+01:00Tunisie : Ennahdha affine son positionnement<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-ACZyea_cYr4/TvtZVU8WjyI/AAAAAAAAALw/28IEgRWbPgw/s1600/images.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-ACZyea_cYr4/TvtZVU8WjyI/AAAAAAAAALw/28IEgRWbPgw/s1600/images.jpg" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<span style="font-size: large;">Ennahdha, qui dirige le nouveau gouvernement et le domine
grâce aux portefeuilles régaliens qui lui reviennent, va devoir sortir
rapidement du flou, des généralités dans le discours et des déclarations d’intentions
pour préciser ses orientations en matière de politique </span><span style="font-size: large;">internationale, </span><span style="font-size: large;">sociale et économique. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b><br /></b></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>Une diplomatie d’« affaires »</b><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Sur la scène internationale, Ennahdha semble avoir une
priorité : séduire les monarchies arabes, le Qatar, les E.A.U. et l’Arabie
Saoudite, pour obtenir leur soutien économique dans une transition marquée par
une crise économique et sociale sévères. Fortes de leur rente pétrolière, ces monarchies
comptent bien peser de leurs richesses sur le destin du pays qui été à l’origine
des soulèvements en cours à travers le monde arabe, et qui menacent de fait
leurs propres régimes par effet de contagion. Soutenir le parti islamiste au
pouvoir, vecteur fort d’un islam sunnite, va aussi naturellement dans le sens
de leurs propres intérêts géopolitiques. Les bonnes relations économiques étant
étroitement liés aux bonnes relations politiques, ils ont de leur côté tout
intérêt à se montrer généreux et à faire d’Ennahdha un allié privilégié. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Du côté tunisien, l’opération de séduction n’a pas tardé à démarrer. A peine
le gouvernement Jebali formé, ses premières mesures en disent long sur ses
priorités : suppression de l’obligation de Visa pour les ressortissants de
ces pays, l’<a href="http://www.tunisia-live.net/2011/12/28/report-of-qatari-emirs-visit-to-tunisia-unconfirmed/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=report-of-qatari-emirs-visit-to-tunisia-unconfirmed">évocation</a> du nom de l’Emir du Qatar comme invité à la première fête
nationale de la révolution, l’annonce de <a href="http://www.tunisia-live.net/2011/12/27/new-islamic-tunisian-tv-channel/">la création</a> d’une télé islamique dirigée
par le nouveau ministre des affaires religieuses tunisien, réputé proche et
adepte de l’orthodoxie saoudienne, etc. Ennahdha multiplie les signaux, plus ou
moins habiles, envers ses nouveaux alliés, espérant avoir en retour leurs
investissements et l’offre de contrats de travail à un vivier
de chômeurs tunisiens qui ne cesse de s‘élargir. En nommant un ex-directeur d’Aljazira
aux affaires étrangères, Ennahdha compte bien sur ce genre de passerelles pour
bâtir des liens plus solides avec ses nouveaux alliés. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Mais c’est probablement
avec l’Arabie Saoudite qu’elle aura le plus de fil à retordre. Coincée entre une
opinion publique nationale hostile à l’idée de céder à l’intention du Royaume
Saoudien de ne pas délivrer le président déchu, et la nécessité de <a href="http://www.businessnews.com.tn/Ghannouchi-cr%C3%83%A9e-la-pol%C3%83%A9mique-en-Arabie-Saoudite,520,28182,3">ménager les susceptibilités </a>des autorités saoudiennes, Ennahdha semble chercher sa voix et
multiplie les déclarations contradictoires à ce sujet. Avec le temps, les
responsables du parti apprendront bien à arbitrer entre la pression sociale et les
exigences, pour ne pas dire l’ingérence, de leurs donateurs. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Pour autant, Ennahdha ne souhaite pas s’éloigner des anciens
alliés de la Tunisie, ni mettre tous ses œufs dans le même panier. L’Europe, et
la France au premier rang, demeurent des partenaires privilégiés, qu’Ennahdha s’est
empressé de rassurer pour qu’ils maintiennent leurs investissements et qu’ils
avancent dans les négociations pour le statut de « partenaire avancé »
avec l’U.E. Il s’agit là moins d’une rupture que d’une recomposition des partenariats
économiques et d’un déplacement du centre de gravité de la politique étrangère
de la Tunisie envers le Moyen-Orient, là où les fonds abondent malgré la crise
économique internationale. La Turquie semble aussi être <a href="http://www.businessnews.com.tn/details_article.php?a=28399&temp=3&lang=fr&t=520">une autre cible</a> pour Ennahdha. D’abord pour son mode de gouvernance érigé comme modèle par le parti islamiste tunisien, et probablement aussi pour son potentiel d’investissement au vu des performances économiques du pays. Quant aux Etats-Unis, dont le
président s’est empressé de féliciter le nouveau gouvernement de Jebali, ils
ont tout intérêt à soutenir un parti dont la vision économique libérale répond aux standards américains, et dont le poids dans la transition démocratique du
pays et de la région en fait un interlocuteur de premier choix. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b><br /></b></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><b>La question sociale : réforme des âmes plutôt que réforme
politique ? </b><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Sur la question sociale, M. Jebali n’annonce pas, dans <a href="http://touensa.org/2011/12/23/discours-du-premier-ministre-hamadi-jebali/">son discours de politique générale</a>, de changements profonds, hormis le renforcement
de l’assistance sociale pour les catégories les plus démunies et l’encouragement
de quelques alternatives comme la finance islamique et l’économie solidaire. N’y
voyez pas un virage à gauche d'un parti islamiste qui se dit centriste, mais plutôt un attachement à des valeurs de
solidarité et d’entraide compatibles avec le référentiel spirituel du parti. Ennahdha
semble avoir délégué la mission sociale du gouvernement au parti Ettakatol, le
plus à gauche des membres de la Troïka gouvernementale, en lui confiant le
ministère compétent, tout en prenant ses distances avec les mouvements sociaux
qui agitent le pays depuis des années, bien avant l'arrivée du parti sur la scène politique, comme <a href="http://carpediem-selim.blogspot.com/2008/05/la-situation-dans-le-bassin-minier-de.html">le mouvement du bassin minier</a>. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Pour
lutter contre la pauvreté, améliorer le pouvoir d’achat et les conditions
sociales, le chef du gouvernement propose avant tout la prise en charge nationale.
L’option sécuritaire n’est pas non plus écartée. Pourtant, il n’échappe désormais
à personne que la crise sociale qui touche les populations du bassin minier, et
d’autres comme elles, prend ses racines dans les déséquilibres du modèle de
développement et de redistribution des richesses nationales, ce qui appelle à des
réformes urgentes. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">M. Jebali voit l’urgence ailleurs : dans le besoin d’un
« <i>nouveau système de valeurs pour notre société</i> » pour pallier
à la « <i>profonde et inquiétante détérioration des mœurs et la baisse
flagrante des valeurs</i> » dans la société tunisienne. La lutte contre la
corruption et les malversations sont aussi pointées comme des priorités. M. Jebali
place habilement le curseur de l’urgence dans le sens de la morale, un terrain
qui lui est beaucoup plus favorable que la question sociale. Un sujet, aussi, qui
est lié à une vision particulière du rôle fondamental des valeurs dans le
développement, comme le rappelle ce point du programme électoral d’Ennahdha :
<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"> « <i>Revivifier
le modèle de développement humain en puisant dans les valeurs authentiques de
l’héritage culturel et civilisationnel de la société tunisienne et de son
identité arabo musulmane. Ces valeurs qui prônent l’effort et l’excellence dans
l’accomplissement du travail ; qui valorisent la créativité et l’esprit
d’initiative ; qui récompensent les créateurs et favorisent l’entraide et la
solidarité sociale</i> » <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Cela traduit la vision d’une société solidaire par
responsabilité morale plutôt que par devoir citoyen. Une vision respectable,
bien qu’idéaliste et inefficace face aux problèmes actuels de chômage, de
pouvoir d’achat, d’accès aux soins, etc. pour lesquels il faudrait plutôt de l’action
politique qui répond aux attentes des populations. </span><o:p></o:p></div>
</div>Selimhttp://www.blogger.com/profile/13761812746309856871noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-3661764801828242849.post-10546735736640217722011-12-24T13:43:00.000+01:002012-01-01T16:46:57.215+01:00Tunisie : premiers pas trébuchants d'un nouveau gouvernement<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-xsjLp-QwG_4/TvW9cpiRefI/AAAAAAAAALY/BdlYSns7IQg/s1600/hamadi-jebali-le-20-decembre-2011.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="268" src="http://2.bp.blogspot.com/-xsjLp-QwG_4/TvW9cpiRefI/AAAAAAAAALY/BdlYSns7IQg/s320/hamadi-jebali-le-20-decembre-2011.jpg" width="320" /></a></div>
<div class="MsoNormal">
<i><a href="http://www.tunisienumerique.com/wp-content/uploads/hamadi-jebali-le-20-decembre-2011.jpg">Hamadi Jebali, chef du gouvernement</a></i></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Malgré le vote de confiance de l’assemblée constituante obtenu hier soir, le gouvernement Jebali, à peine formé, est accueilli avec<a href="http://www.gnet.tn/temps-fort/tunisie-lopposition-pointe-les-faiblesses-du-programme-du-gouvernement/id-menu-325.html?utm_source=GlobalNet&utm_medium=twitter&utm_campaign=GnetTunisie&utm_content=GnetTunisie&utm_term=GnetTunisie"> les critiques de l’opposition</a> et les <a href="http://www.rfi.fr/afrique/20111224-societe-civile-syndicats-s-inquietent-nouveau-gouvernement-tunisien">suspicions de la société civile</a>.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Beaucoup pointent l’inexpérience des membres de la nouvelle
équipe gouvernementale, composée essentiellement d’anciens militants et prisonniers
politiques, ainsi que le mode de distribution des portefeuilles ministériels, qui repose davantage sur un système de prime à l’opposition
au régime de Ben Ali que sur des critères de compétences.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Le résultat final s’en ressent fortement : nous voila avec une équipe pléthorique dont la finalité était manifestement de récompenser les sacrifices consentis par les grandes figures des partis de la Troïka plutôt que
de répondre aux défis d’une transition qui se corse avec la crise économique. <o:p></o:p>Nos politiques se sont montrés aussi impatients que leurs concitoyens pour récolter le fruit, pourtant encore peu mûr, de la révolution. Et les grands opposants de Ben Ali se sont rués vers les postes et les titres, négligeant au passage leurs propres formations politiques.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Les deux mois de <a href="http://www.alternatives-citoyennes.sgdg.org/2011-12/221211-w.html">batailles partisanes et de tractations serrées</a> qui ont précédé la formation du gouvernement causent pas mal de dégâts dans les partis
qui ont accepté de faire partie du gouvernement, le CPR et Ettakatol en
premier, avec des démissions et des dissidences fortes en leur sein. Les partis de la Troïka, désormais privés de leurs dirigeants historiques, se retrouvent extrêmement fragilisés après ces premières élections. Ils sont aujourd’hui obligés de faire leur mutation, pour se transformer de clubs politiques qui tournent autour de la personne du grand dirigeant vers de véritables formations bâties sur la base d’un projet
clair, à même de rapprocher la base militante de ses instances gouvernantes plutôt que de les
séparer, comme nous pouvons le constater aujourd'hui. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"> <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">La formation du gouvernement révèle surtout les difficultés que
rencontre cette coalition hétérogène qui va des socialistes aux islamistes en
passant par la gauche nationale. Son Chef, M. Jebali, a de fait été incapable
de proposer des actions concrètes et un programme précis, en l’absence de
vision commune aux membres qui forment la Troïka. Il s’est simplement contenté d’une
déclaration de bonnes intentions en guise de feuille de route gouvernementale. Insuffisant, au regard de la situation de crise dans laquelle se trouve le pays. Ainsi, tout le
temps passé, depuis le vote du 23 Octobre, à négocier la composition de l’équipe
peut être considéré comme du temps perdu sur l’agenda des réformes urgentes et nécessaires pour redresser le pays. Le pays s'apprête à affronter une année 2012 difficile, sans budget arrêté...<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Difficile dans ces conditions de ne pas comprendre la
déception et le blues des tunisiens qui découvrent, ébahis devant cette tragi-comédie politique, une nouvelle équipe gouvernementale dont la formation est entachée de zones d'ombre. Soupçons de copinage sur certaines nominations, soupçons d’interventionnisme
étranger pour d’autres, de nouveaux ministres qui mettent en avant leur
appartenance partisane plutôt que leur appartenance gouvernementale,
etc. les polémiques ne cessent de fragiliser le nouveau gouvernement avant même
qu’il ne soit entré en action. Ce qui n’aide pas à rassurer les tunisiens, perdus dans la confusion actuelle. Une confusion aggravée par un
climat social toujours tendu, et par des performances économiques dans le rouge. Une crise sociale profonde remue le pays entier, sur fond de régionalisme, de<a href="http://www.debatunisie.com/tag/simpsons"> lutte des classes </a>de <a href="http://blogs.rue89.com/tunisie-libre/2011/12/06/tunisie-de-la-revolution-la-fracture-225930">fracture identitaire</a>. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Pendant ce temps, institutions, comportements et habitudes n’ont
pas changé. Le nouveau gouvernement hérite d’une administration centralisée et
inféodée au pouvoir, et d’un système verrouillé, aux mécanismes de clientélisme
et de népotisme bien huilés, et dont les réseaux d’influence résistent toujours
à l’onde de choc révolutionnaire. De quoi donner des tentations d’hégémonisme
au nouveau pouvoir en place, faute de réforme institutionnelle et
administrative de fond. Il suffit, pour s’en convaincre, d’<a href="http://www.pinklemonblog.com/2011/12/medias-tunisiens-ya-t-il-encore-un.html">observer le comportement de nos journalistes</a> pour comprendre que <a href="http://nawaat.org/portail/2011/12/21/le-systeme-rcd-recycle/">les réflexes mauves sont durs à changer</a>. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;">Comment le gouvernement de Jebali va-t-il redresser la barre
pour gagner la confiance des populations ? Ses premières actions seront déterminantes pour y arriver.
L’opposition arrivera-t-elle, avec le temps, à s’imposer comme une alternative
crédible ? Rien n’est encore sûr, tant elle peine à tirer les leçons de sa défaite électorale. Ainsi, les premiers pas de la Tunisie vers la
démocratie sont pour le moins chaotiques. Il est évident que la tâche ne sera pas facile, et que le risque d'un retour en arrière n'est pas complètement écarté. La vigilance citoyenne reste donc de mise. </span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;"><i><br /></i></span></div>
<div class="MsoNormal">
<o:p></o:p></div>
</div>Selimhttp://www.blogger.com/profile/13761812746309856871noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-3661764801828242849.post-36391822545749335222011-11-13T15:52:00.001+01:002011-11-13T17:33:43.422+01:00Tunisie : et après les élections?<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZ3aoUSzGCA4N4WyZPF62nRXKF5yrk_wO0W9522AsWQ1XuAwb-GFOim_uygo7QP9MNnaDcxg3Jt4Zd-aenuHquwTM6DK4CIMJLPSqIyeixwUjS6z9KIdWRfsVLF6dYmFZQY0vVB7y6hWc/s1600/293573_277877895585118_192061820833393_840647_854662278_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZ3aoUSzGCA4N4WyZPF62nRXKF5yrk_wO0W9522AsWQ1XuAwb-GFOim_uygo7QP9MNnaDcxg3Jt4Zd-aenuHquwTM6DK4CIMJLPSqIyeixwUjS6z9KIdWRfsVLF6dYmFZQY0vVB7y6hWc/s320/293573_277877895585118_192061820833393_840647_854662278_n.jpg" width="320" /></a></div>
<div class="MsoNormal">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Fini le temps des revendications de liberté, de dignité et
de justice qui ont marqué la période post 14 Janvier. L’assemblée constituante fraîchement élue et la configuration de la nouvelle scène politique qui en résulte donne un visage neuf à la révolution
tunisienne. Les islamistes, les socialistes nationalistes et les populistes des
listes "indépendantes" Al Aridha, qui ont raflé les voix des couches populaires
de l’intérieur du pays, sont aujourd’hui les mieux représentés au sein de l’assemblée.
Le temps des revendications d’ordre culturel et identitaires commence à prendre
ses marques. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Tout en s’éloignant des causes profondes qui ont donné
naissance à la révolution tunisienne, le débat public s’est focalisé depuis <a href="http://carpediem-selim.blogspot.com/2011/10/tunisie-schizophrenie-pre-electorale.html">le
début de la campagne électorale</a> sur
la question de savoir si le parti islamiste, qui représente la première force
politique du pays, est capable de renoncer à ses fondamentaux
ultra-conservateurs ; de ne pas
céder à la tentation de domination que peut procurer l’exercice du pouvoir à
tout apprenti- dirigeant dans un environnement peu habitué au pluralisme
politique ; et à la tentation de remise en cause des acquis du Bouguibisme
du point de vue de l’émancipation de la femme et du code du statut personnel. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">L’entrée en force dans la scène politique des islamistes et des représentants des classes populaires a provoqué d’abord la stupeur, ensuite la méfiance et le scepticisme d’une partie de la
bourgeoisie et des couches moyennes urbaines et occidentalisées. Ni les
discours séducteurs des responsables d’Ennahdha, ni leur propension à négocier la transition ne rassurent encore. La greffe n'a pas encore complètement pris. Toute l’attention des
observateurs est portée à ce parti, à ses premiers pas dans l’exercice du
pouvoir et à la moindre de ses déclarations. Au point où les blessés de la
révolution doivent faire une grève de la faim et en appeler au soutien d’associations,
<a href="http://nawaat.org/portail/2011/10/19/pour-les-blesses-de-la-revolution-%E2%80%93-laction-ultime-on-na-plus-le-choix/">nawaat</a>
et le collectif Nsitni principalement, pour faire entendre leurs revendications
et être pris en charge par l’Etat, ce qui aurait dû être une priorité pourtant! <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Sans nier l’importance de la question de la sécularisation
de l’Etat et celle des libertés individuelles, il y en a d’autres qu’il ne faudrait pas négliger et sous-estimer. Les <a href="http://www.webmanagercenter.com/management/article-112406-tunisie-un-taux-de-chomage-de-18-3-en-mai-2011">derniers
chiffres du chômage</a> viennent rappeler l’urgence d’une réforme sociale, économique
et éducative. Le résultat même des
élections est révélateur de telles urgences. Comment comprendre toutes les voix accordées au populiste </span><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"> </span><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Hechmi Hamdi? </span><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"> </span><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">A</span><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">-t-on pris le temps de bien comprendre la teneur du message envoyé par les classes marginalisées et exclues de la
société qui ont été séduites par ses promesses fantaisistes pour de meilleures conditions de vie ? Au-delà de la question de
la manipulation des esprits, n’est-ce pas aussi un appel à l’aide </span><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">de leur part</span><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">, à plus de considération? Quel devrait être le nouveau rôle de l’Etat auprès de ces populations ? </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">En attendant les propositions du futur gouvernement à cette dernière question, une lecture rapide des résultats des élections laisse croire
que beaucoup de tunisiens ont donné leur voix à Ennahdha pour une société plus ordonnée, plus éthique et moins corrompue ; d’autres ont voté socialiste pour préserver les
droits déjà acquis et en acquérir de nouveaux; d’autres encore ont choisi
les listes d’Al Aridha dans l’espoir de sortir de leur état de marginalité
sociale. Mais quelles que soient les raisons apparentes de ces choix
différents, les tunisiens ont dans leur majorité voté pour un objectif de fond partagé
par tous : l’amélioration de leur vie au quotidien et la garantie de tous les
droits : qu’ils soient civils, politiques, économiques et sociaux. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">La question de l’islamisme occupe encore trop d’espace et
continue de faire l’objet de polémiques qui risquent d’hypothéquer les réformes
politiques, économiques et sociales les plus urgentes. Ennahdha, fort de ses 41%
des sièges de l'assemblée mais sans pour autant bénéficier d’une majorité absolue, sera obligé de
négocier ses réformes et de les réussir pour conserver sa majorité. Ennahdha n’est
pas en position hégémonique, il n’est pas tout à fait libre de ses actes et
dans ses orientations, et il ne veut surtout pas gouverner seul. Il ne faudrait
ni <a href="http://www.webmanagercenter.com/management/article-112506-tunisie-bientot-la-burqa">diaboliser</a>
ce parti, ni s’aligner aveuglement sur ses positions en lui accordant une
confiance totale. Ce parti a encore ses preuves à faire, et ceci est valable pour
toutes les autres formations politiques. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">La révolution ne sera pas achevée tant que les demandes
révolutionnaires ne seront pas satisfaites. Mais nous venons de franchir un
grand pas : nous avons pour une fois élu démocratiquement nos nouveaux gouvernants. A
nous de rappeler régulièrement ces élus à leurs obligations pour qu’ils ne
dévient pas de leur mission première : répondre aux attentes de la
majorité plutôt que de servir les seuls intérêts des minorités qu’ils
représentent. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Nos dirigeants seront ce que nous voudrons qu'ils soient. </span><o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Source cartes électorales : <a href="https://www.facebook.com/media/set/?set=a.277636455609262.68690.192061820833393&type=3">ici</a></span></div>
</div>Selimhttp://www.blogger.com/profile/13761812746309856871noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3661764801828242849.post-18227621314112482482011-10-22T01:09:00.001+02:002011-10-22T11:02:41.718+02:00Elections tunisiennes : le mauvais départ d'Ennahdha<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<i><b><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span></b></i><br />
<i><b><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span></b></i><br />
<i><b><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Ennahdha a-t-elle perdu la foi au scrutin?</span></b></i><br />
<i><b><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span></b></i><br />
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">A la veille du démarrage des votes des tunisiens à l'étranger, la sortie de Rached Ghanouchi lors d'une conférence de presse sur une éventuelle fraude électorale surprend tout le monde. Tout en admettant que "<i> l’opération électorale se déroulait normalement</i>", il prévient (ou menace, selon les points de vue) de faire tomber le prochain gouvernement en cas de fraude. Se rangeant du côté des "<i>gardiens de la révolution</i>", sans vraiment y avoir contribué, Ghannouchi nous fait part de son manque de confiance dans le déroulement du scrutin. </span><br />
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Ainsi, ni la bonne organisation de l'ISIE, ni la présance massive d'observateurs et de journalistes n'ont suffit à rassurer M. Ghannouchi. Mais pourquoi un parti aussi populaire qu'Ennahdha et qui continue de bénéficier d'une couverture médiatique mondiale s'inquiète-t-il autant?</span><br />
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgbLPc3Or5Gsi5MK_9zl0tcUhIrfphGZsNpFQ8zJlpllvHbmBwqv9CdlukUxObz7a8AYjSXIrjaB5xfo8WPe-SjeMxvh1s_T2yqvkayKPA4l3p4uR4j9KfzLNm-cym527mW6UxXnTdrf00/s1600/293991_2516465958056_1445441283_32796722_1323059446_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240px" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgbLPc3Or5Gsi5MK_9zl0tcUhIrfphGZsNpFQ8zJlpllvHbmBwqv9CdlukUxObz7a8AYjSXIrjaB5xfo8WPe-SjeMxvh1s_T2yqvkayKPA4l3p4uR4j9KfzLNm-cym527mW6UxXnTdrf00/s320/293991_2516465958056_1445441283_32796722_1323059446_n.jpg" width="320px" /></a></div>
<div style="text-align: left;">
Aujourd'hui, <a href="lhttp://www.facebook.com/photo.php?fbid=2516465958056&set=a.1399887724298.2057387.1445441283&type=3&theater">clôture</a> de la campagne d'Ennahdha à Ben Arous</div>
<br />
<b><i><br /></i></b><br />
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><b><i>Qui gouvernera après les élections?</i></b> </span><br />
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">La portée du message de Ghannouchi à ses adversaires va plus loin que le soupçon de fraude. Le débat porte sur l'après élections, et la vision de Ghannouchi est ferme la-dessus: "<i>peut-être que les autres partis minoritaires vont se réunir pour exclure le parti qui a le plus de voix, cela signifierait une confiscation de la révolution</i>". En clair, si elle remportait une majorité de voix, Ennahdha souhaite gouverner maintenant et tout de suite, quitte à ouvrir son gouvernement à d'autres partis. Mais le parti de Ghannouchi refuse le scénario d'une coalition progressiste majoritaire qui ne prendrait pas compte de son poids électoral. </span><br />
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span><br />
<i><b><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Changement de discours</span></b></i><br />
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Ghannouchi est-il mauvais joueur? </span><br />
<br />
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Le discours du Cheikh a bien évolué depuis quelques temps : alors qu' <a href="http://www.tunisienumerique.com/2011/07/ennahdha-nie-toute-intention-de-prendre-le-pouvoir/">il niait</a> il y à peine deux mois "<i>toute intention de prendre le pouvoir</i>", et qu'il disait "<i>vouloir gouverner lors des élections qui suivront l’Assemblée Constituante</i>", il <a href="http://www.france24.com/fr/20111017-tunisie-rachid-ghannouchi-ennahdah-islamiste-elections-assemblee-constituante-salafistes?ns_campaign=editorial&ns_mchannel=reseaux_sociaux&ns_source=FB&ns_linkname=20111017_tunisie_rachid_ghannouchi_ennahdah_islamiste_elections&ns_fee=0">déclare</a> aujourd'hui que son parti "<i>compte gouverner longtemps</i>", et ce dès l'élection de l'assemblée. </span><br />
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj0yU4EQdVXuBAp1D23_YieDJPGkhqhGEwM12BSh8iJVvuHfK22-dL2-Y4nFsPtPXm7279Mv0z27w4FLAldj3nTIJWHdWKkLjoCKI_RUjOvQncsedG5iKS7LqBGw0l4XwRKccRqQvivhKw/s1600/312708_263299490379236_172232316152621_755658_1811013787_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="213px" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj0yU4EQdVXuBAp1D23_YieDJPGkhqhGEwM12BSh8iJVvuHfK22-dL2-Y4nFsPtPXm7279Mv0z27w4FLAldj3nTIJWHdWKkLjoCKI_RUjOvQncsedG5iKS7LqBGw0l4XwRKccRqQvivhKw/s320/312708_263299490379236_172232316152621_755658_1811013787_n.jpg" width="320px" /></a></div>
<i>Aujourd'hui, clôture de la campagne <a href="https://www.facebook.com/media/set/?set=a.263296370379548.63078.172232316152621&type=1">du Kotb</a> à El Menzeh</i><br />
<br />
<br />
<div>
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Ce changement de cap s'explique par la montée en force récente des partis progressistes et par le poids que pourrait peser leur coalition une fois l'assemblée élue. Sans parler des indécis qui, même si leur nombre est en baisse, sont encore une inconnue pour tous. Jusqu'au dernier moment, il restera beaucoup de tunisiens à séduire et à convaincre. </span></div>
<div>
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div>
<i><b><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">De la victimisation à la fraude </span></b></i></div>
<div>
<i><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span></i></div>
<div>
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Tout porte à croire que, malgré son discours offensif et sa confiance affichée, Ennahdha s'agite et s’inquiète comme tous les autres partis, à l'approche du jugement des urnes. La course aux sièges a démarré fort avec le vote des tunisiens à l'étranger, dont la plus grosse communauté <a href="http://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/les-tunisiens-de-l-etranger-commencent-a-voter-en-nombre-et-dans-l-emotion_1042716.html?actu=1">s'est déplacé en nombre et dans l'émotion</a> dès les premiers jours du vote. Un signal fort envoyé par les tunisiens qui veulent faire entendre leur voix, et de bon présage pour le taux de participation en Tunisie. </span></div>
<div>
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div>
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Ghannouchi qui prévenait d'éventuelles fraudes, qui voulait "<i>qu'on juge son parti sur son programme et ses actes",</i> et qui demandait que "<i>cessent les procès d’intention</i>", a l'air bien moins crédible face à <a href="http://www.tap.info.tn/fr/fr/politique/300-politique/11605--les-chefs-des-bureaux-de-vote-au-qatar-au-liban-et-en-algerie-remplaces.html">la décision de l'ISIE</a> de virer en une journée trois chefs de bureaux de vote <a href="http://www.romandie.com/news/n/_Tunisie_3_chefs_de_bureaux_de_vote_engages_politiquement_remplaces_a_l_etranger211020111910.asp">soupçonnés</a> d'orienter les votes en faveur d'Ennahdha (<a href="http://www.tuniscope.com/index.php/article/9741/actualites/tunisie/ennahda-483910/0#p0">Ici</a> et <a href="http://tunisie.france24.com/2011/10/21/info-ou-intox-plusieurs-internautes-affirment-avoir%C2%A0recu%C2%A0des-sms-non-sollicites-dennahdha/">Ici </a>et <a href="http://tunisie.france24.com/2011/10/21/un-employe-de-lisie-confirme-que-des-sms-ont-ete-envoyes-par-ennahdha/">là</a> ), et suite à son <a href="http://www.babnet.net/cadredetail-40420.asp">rappel général à l'ordre</a>. </span></div>
<div>
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div>
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">"<i>Ceux qui font des promesses et qui les renieront seront démasqués et plus personne ne leur fera confiance </i>», <a href="http://www.france24.com/fr/20111017-tunisie-rachid-ghannouchi-ennahdah-islamiste-elections-assemblee-constituante-salafistes?ns_campaign=editorial&ns_mchannel=reseaux_sociaux&ns_source=FB&ns_linkname=20111017_tunisie_rachid_ghannouchi_ennahdah_islamiste_elections&ns_fee=0">déclarait</a> Ghannouchi à France 24 il y a quelques jours. Il ne croyait pas si bien dire. </span></div>
<div>
<br /></div>
</div>Selimhttp://www.blogger.com/profile/13761812746309856871noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3661764801828242849.post-72547294146476246722011-10-12T22:47:00.001+02:002011-10-13T23:20:55.484+02:00Tunisie : schizophrénie électorale<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgq6T3X0hxOWFqzhxWnHn0PnRfuLmNr93R_al9B6MrEoFibcxYzk0OBzR6pODXiPuBkFLIO8d4G7pjqdtFbws01iXtVerNIfovlPcO5yngb__czP2y3dC3enfdjwNbHQFAsY7XBaqa69AE/s1600/4067d678-f30b-11e0-86f7-4edf1086eea3.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="212" oda="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgq6T3X0hxOWFqzhxWnHn0PnRfuLmNr93R_al9B6MrEoFibcxYzk0OBzR6pODXiPuBkFLIO8d4G7pjqdtFbws01iXtVerNIfovlPcO5yngb__czP2y3dC3enfdjwNbHQFAsY7XBaqa69AE/s320/4067d678-f30b-11e0-86f7-4edf1086eea3.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<br />
<span style="font-size: large;">La tournure qu'a pris l'affaire Nesma TV suite à la diffusion en dialecte tunisien du film franco-iranien "Persepolis" est révélatrice des maux de la Tunisie d'aujourd'hui, une Tunisie qui se cherche, toute convelescente qu'elle est du temps de la dictature. </span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Beaucoup de tension, de colère, de violence...et parfois de haine se sont cristrallisés, de part et d'autres, autour du tabou religieux de la représentation d'Allah, mais aussi du nouveau phénomène du port du voil intégral. Ces réactions exacerbées, de part et d'autre, révèlent le visage d'une société male dans sa peau et qui peine encore à s'accepter comme elle est : c'est à dire plurielle. Une société qui a aussi peur pour ses acquis identitaires, dont la définition varie selon les bords : conservatrice et arabo-musulmane pour les uns, progressiste et sécularisée pour d'autres. </span><br />
<br />
<span style="font-size: large;">Cet affront de la chaine privée Nesma- et son parti pri pour une certaine conception de la société tunisienne - provoque des démonstrations de force, mais qui sont restées pacifiques jusqu'à preuve du contraire, d'une poignée de salafistes accompagnés de sympathisans conservateurs. Dans le même temps, on assiste à une levée de boucliers de la part des progressistes, avec parfois des messages un brin alarmistes quant au danger de la talibanisation imminente de la société. La réaction pitoyable du directeur de la chaîne en est un parfait exemple...Remarquez que des deux côtés, on a recours aux mêmes procédés : la dramatisation des faits et la persuasion par la peur du camp adverse...</span><br />
<br />
<span style="font-size: large;">Ces réactions prouvent que le chemin à parcourir est encore long, avant qu'une Tunisie plurielle ne trouve son équilibre.</span><br />
<br />
<span style="font-size: large;">C'est que naître, grandir et vivre dans une société cadrée, contrôlée, surveillée dans ses moindres gestes et expressions, et élevée dans la peur de la différence et la detestation des extrêmismes, laisse des traces chez tous et n'aide pas à la tolérance. Avant la révolution, les tunisiens étaient de deux genres : les "khobzistes", ces opportunistes tout lisses qui renonçaient à leurs convictions pour plaire à l'Etat, et les passifs, ces êtres creux qui préféraient ne croire en rien et suivre la mouvance. Aujourd'hui, on voit encore beaucoup de "khobzistes" et de passifs, mais on voit également des communistes, des salafistes, des laïcistes, des humanistes, des athés, des conservateurs etc. et la liste est longue. </span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Les tunsiens, de tous bords, semblent à peine découvrir le vrai visage de leur pays, sans le fard et loin des clichés mauves de la propagande de Ben Ali qui prétendaient que les tunisiens formaient un bloc monolitique et homogène composé de citoyens tolérants, modérés, ouverts sur l'occident, attachés à leur tradition et laïques...Les tunsiens, pour une bonne part, découvrent aujourd'hui leur société sous ses différentes facettes : du religieux radical, au laïque radical, en passant par une large frange composée de conservateurs et de modérés.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Les médias étangers, mais également pas mal de nos médias, semblent aussi être dans le même état de torpeur face à l'enchaînement rapide des évènements, et ne s'intéressent, par fénéantisme, qu'aux plus bruyants. Au lieu de chercher à comprendre les motivations profondes des uns et des autres, et leur réel impact dans la société, on nous ressort une bonne vielle recette benalienne éprouvée : la montée dangereuse de la fièvre salafiste qui menace tout le pays...et qui pourrait rapidement justifier tous les abus et les dépassements. </span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Les choses sont pourant un peu plus compliquées que cela, et la Tunisie n'est ni laïque et progressiste dans sa majorité, ni subitement envahie par les salafistes et par le voil intégral. C'est le fait de minorités, qui sont beaucoup plus visibles aujourd'hui, et determinées à s'exprimer et à réclamer l'espace qui leur a été confisqué. Quoi de plus normal dans ce cas que de voir des barbus et des conservateurs resurgir, à chaque fois que l'occasion s'y prête, en gardiens du livre et de ses règles sacrées? Ils sont dans leur rôle, comme leurs contradicteurs sont dans le leur quand ils défendent leurs propres convictions.</span><br />
<br />
<span style="font-size: large;">Mais quand, d'un côté, les uns dénoncent la pseudo influence sioniste et franc-maçonne qui agit sur les esprits des tunsiens pour justifier leur projet de société conservateur (pour ne pas dire rétrogade pour certains d'entre eux...) et appeler à la censure; et quand, de l'autre côté, on crie au ras de marée islamiste...on frise rapidement la caricature et on se trompe de combat. Car le seul et vrai enjeu du moment est de faire de nos premières élections libres un succès! Nos élus autront ensuite le temps de débattre de ces sujets, entre autres. </span><br />
<br />
<span style="font-size: large;">Le danger de radicalisation de la société existe réellement en Tunisie, surtout en cette phase de transition, et comme c'est le cas un peu partout dans le monde. Les plus vielles démocraties occidentales font face aujourd'hui aux mêmes phénomènes de société, comme la radicalisation religieuse. Mais il ne tient qu'à nous de nous prévenir des mouvances violentes et radicales, en adoptant et en imposant un système démocratique et des institutions fortes, seuls romparts contre tous les extrêmismes. Agissons alors avant qu'il ne soit trop tard, au lieu de s'inquiéter!</span><br />
<br />
<span style="font-size: large;">Seul un vote massif, gage d'une assemblée fidèle à notre société, révèlera enfin notre vrai visage. Il faudra ensuite l'accepter comme il s'est dessiné... Les plus sceptiques diront que les votes traduiront une manipulation des masses. C'est possible. Mais si la participation au vote est forte, le poids des voix manipulées ne peut être que relatif. Cette affaire a eu le mérite de pousser les partis en compétition dans leurs retranchements et à les obliger à clarifier leurs positions respectives sur ces sujets brûlants, profitons-en alors pour affiner nos choix, pour voter en son âme et conscience et inciter ses proches à faire de même.</span> <br />
<br />
<br />
<br />
Crédits photo : <a href="http://www.lefigaro.fr/international/2011/10/09/01003-20111009ARTFIG00232-provocations-salafistes-en-tunisie.php">FETHI BELAID/AFP</a></div>Selimhttp://www.blogger.com/profile/13761812746309856871noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-3661764801828242849.post-29234870195672717572011-10-09T14:58:00.000+02:002011-10-09T15:04:17.260+02:00Tunisie : le temps des urnes<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj-V-iCuP16Jetq8VULtRE7DBsq3pnvEQhxqIIXdEyELkCmVE_WDytRvKMhIgR5nQ3wG89P6hrQLXdBDOVtMjAdoESFj_VACj7ZfZMChMxPaZTpbQ5zU0OSuEC2eD2wOmCUt7szw0KYAqE/s1600/AFP_111001_8b3vw_tunisie-elections-pancartes_8.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="180" kca="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj-V-iCuP16Jetq8VULtRE7DBsq3pnvEQhxqIIXdEyELkCmVE_WDytRvKMhIgR5nQ3wG89P6hrQLXdBDOVtMjAdoESFj_VACj7ZfZMChMxPaZTpbQ5zU0OSuEC2eD2wOmCUt7szw0KYAqE/s320/AFP_111001_8b3vw_tunisie-elections-pancartes_8.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<span style="font-size: large;">A deux semaines du vote tant attendu et craint à la fois, la bataille électorale fait rage en Tunisie. </span><br />
<br />
<em><span style="font-size: large;"><strong>Attentes et espoirs </strong></span></em><br />
<br />
<span style="font-size: large;">Attendu, parce que l'élection d'une assemblée constituante le 23 Octobre prochain représente un moment historique et une grande étape dans le parcours révolutionnaire dans lequel le pays s'est engagé. L'élection d'une assemblée nous éloignera alors du temps de la dictature, et nous rapprochera davantage de la nouvelle République tant espérée. Attendu, parce qu'une majorité de tunisiens aspirent à rompre, plus ou moins radicalement, avec l'ancien système corrompu et ses sphères clientélistes; et à retrouver un semblant de stabilité avec des instances gouvernantes légitimes et réprésenttives de la volonté populaire. </span><br />
<br />
<em><span style="font-size: large;"><strong>Craintes et mauvais souvenirs...</strong></span></em><br />
<br />
<span style="font-size: large;">Craint, parce que l'exercice est inédit, inconnu et non maîtrisé par tous les tunisiens. Les gens craignent que la bataille de programmes et de propositions en cours ne se transforme en bataille des rangées entre militants de différents courants à l'issue du scrutin. Ils craignent que les partis politiques ne soient de mauvais joueurs, si toutefois le résultat du scutin n'était pas à leur avantage. Ils craignent d'être décus, tout simplement, de la composition de la future assemblée. La récente</span><a href="http://www.kapitalis.com/fokus/62-national/6221-les-etats-unis-craignent-ils-des-troubles-en-tunisie.html"><span style="font-size: large;"> alerte</span></a><span style="font-size: large;"> à l’attention des voyageurs américains émise par le Département d’Etat américain est venue renforcer ce climat de psychose...</span><br />
<br />
<span style="font-size: large;">Il faut dire que personne ne garde de bons souvenirs des dernières législatives pluralistes organisées en Tunisie en avril 1989, qui a consacré la popularité des islamistes dans plusieurs gouvernerats du pays, (avec des scores de plus de 25% réalisés à Bizerte, à Ben Arous, à Tozeur et Kébili...), et qui a généré une longue période de répression, de violences et d'autoritarisme partout dans le pays. Personne n'a oublié, aussi, la période noire vécue par les algériens voisins suite à la victoire du FIS aux législatives de 1991, et la guerre civile qui s'en est suivie. </span><br />
<br />
<em><span style="font-size: large;"><strong>Quelle future assemblée?</strong></span></em><br />
<br />
<span style="font-size: large;">Tout le monde est donc suspendu à cette date fatidique du 23 Octobre, et se demande quelle sera la suite des évènements? </span><br />
<br />
<span style="font-size: large;">Dans le meilleur des cas, les gens espèrent la naissance de coalitions et la formation d'un certain équilibre des forces au sein de l'assemblée qui puisse favoriser le débat sans handicaper l'avancée des réformes. Le scénario qui inquiète est celui où l'on pourrait se retrouver avec d'un côté, un bloc hégémonique, et de l'autre, l'éclatement des sièges entre de multiples petites formations incapables de se regrouper, un schéma qui favoriserait les divisions et les disputes interminables. Des scénarios qui ne tiennent compte ni des centaines de candidats indépendants à l'assemblée, ni de la place qu'occuperont les "destouriens", braves héritiers des dictatures de Bourguiba et de Ben Ali, et qui font tout pour ocupper le plus grand terrain dans la future assemblée...</span><br />
<br />
<span style="font-size: large;">Pour l'instant, les principaux partis n'ont pas complètement rabattu toutes leurs cartes. L'individualisme l'emporte encore au sein des grandes formations comme Ettakattol, Al Kotb (Pôle Démocratique Progressiste, qui monte en force depuis un certain temps), le PDP, etc. Même si ce dernier parti commence à </span><a href="http://www.leaders.com.tn/article/en-meeting-a-tunis-le-pdp-tend-la-main-a-ettakatol-au-pdm-et-a-afek-appelant-a-une-coalition-moderniste-a-la-constituante?id=6581"><span style="font-size: large;">tendre la perche</span></a><span style="font-size: large;"> aux autres, se positionnant déjà comme leader de l'éventuelle future coalition...</span><br />
<br />
<span style="font-size: large;">Le parti Ennahdha, quant à lui, continue de développr une quasi-obssession du légalisme et du concenus, et de cultiver le tabou de la violence que certains lui prêtent. Plutôt que de parler de l'islam comme référentiel originel, ils préfèrent mettre en avant leur ancrage dans la morale et dans les valeurs arabo-musulmanes, se positionnant ainsi comme un parti conservateur, mais "civil" et "normalisé" dans le jeu démocratique. Ils s'enorgueillent de leur popularité supposée, avec comme seul crédo : "<em><a href="http://www.tunisie-presse.com/politique/dossier_785_ennahdha+nous+ne+sommes+pas+integristes.html">n'ayez pas peur de nous, on ne vous fera pas de mal</a></em>" pour conquérir les voix les plus sceptiques. </span><br />
<br />
<span style="font-size: large;">Une chose est sûre, tout cela dépendera d'un seul facteur, le taux de participation à ce vote. Plus les tunisiens voteront en masse, meilleure sera la représentativité de la future assemblée, plus forte sera l'impulsion qu'ils pourront lui donner et plus grande sera sa responsabilité face à ce peuple qui n'aspire qu'à une seule chose, un </span><a href="http://carpediem-selim.blogspot.com/2011/01/tunisie-lespoir-dun-meilleur-avenir.html"><span style="font-size: large;">meilleur avenir</span></a><span style="font-size: large;">. </span><br />
<br />
<br />
<br />
<em><a href="http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2011/10/01/003-tunisie-campagne-electorale.shtml"><span style="font-size: x-small;">Source Image</span></a><span style="font-size: x-small;"> : AFP/FETHI BELAID</span></em></div>
Selimhttp://www.blogger.com/profile/13761812746309856871noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3661764801828242849.post-71320284647869618732011-09-13T22:56:00.002+02:002011-09-13T23:15:50.693+02:00Tunisie : les enjeux de l'Assemblée Constituante<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiyazhBbiaeH8FPj-6c72cBftga_U2VW8TlPnOSQYD_-bStnLtO7523dsvPWBl-CNxv-JK7YnCp8dx_Q7vaPKbKr3gnd82JgSlioNvm4MmqfegnAPA2AKNF_rq6e_7Hle3Q70lghPkhOJI/s1600/24MaiIMG_3137-e1298976277416.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="245" rba="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiyazhBbiaeH8FPj-6c72cBftga_U2VW8TlPnOSQYD_-bStnLtO7523dsvPWBl-CNxv-JK7YnCp8dx_Q7vaPKbKr3gnd82JgSlioNvm4MmqfegnAPA2AKNF_rq6e_7Hle3Q70lghPkhOJI/s320/24MaiIMG_3137-e1298976277416.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<span style="font-size: large;">A plus d'un mois du vote, le débat fait rage en Tunisie sur la question de l'organisation d'un référundum sur la limitation de la durée et des pouvoirs de l'assemblée constituante, simultanément à l'élection de ses membres.</span><br />
<br />
<span style="font-size: large;">"<em>Monarchie constituante</em>", "<em>assemblée dictatoriale</em>", ou bien alors "<em>constituante confisquée</em>", "<em>constituante vide de substance</em>"...Les tenants du "pour" et du "contre" le référundum débordent d'imagination pour alerter sur les "dangers"de l'un et l'autre des scénarios évoqués. L'électeur tunisien, qui espérait percevoir un "espoir" plutôt qu'un "danger" dans cette constituante, se retrouve non seulement perdu dans une avalanche de candidatures, mais également face à un choix cornélien et à une difficulté supplémentaire pour décider, pour une fois, de son sort. De quoi désespérer des premières élections libres du pays...</span><br />
<br />
<span style="font-size: large;">Au delà des arguments avancés par les défenseurs et les détracteurs du référundm, la question essentielle qui est posée est celle de la délimitation des pouvoirs de l'assemblée. </span><br />
<br />
<span style="font-size: large;">Si nous avons opté pour prendre le temps d'élire une assemblée plutôt que pour l'élection d'un président dans la précipitation, c'est pour donner la chance, par déléguation, à à peu près tous les courants, toutes les tendances et toutes les visions politiques qui anniment notre société de s'exprimer et de se confronter pour aboutir à un projet majoritaire, commun et accepté par tous. Limiter les attributions de la constituante reviendrait donc à limiter la souveraineté populaire et, en quelque sorte, à fausser le jeu démocratique. </span><br />
<br />
<span style="font-size: large;">Certes, le référundum est bien un mécanisme démocratique de nature à traduire la volonté d'une majorité. Mais pourquoi alors vouloir demander leur avis directement aux électeurs plutôt qu'à leurs représentants élus au sein d'une assemblée? </span><br />
<br />
<span style="font-size: large;">Parce que cet appel au référundum est l'expression d'un doute, d'une crainte sur la capacité de la future assemblée à s'auto-réguler, à sauvegarder les acquis de la Tunisie et à proposer des réformes progressistes pour le pays. Ce doute se trouve renforcé par la popularité d'un parti en particulier, Enahdha, à qui on prédit une part confortable de sièges à l'assemblée, sans compter sur les apports d'éventuelles alliances post-électorales pour constituer une large majorité. Un parti controversé et soupsonné, s'il avait l'ascendant, de vouloir faire marche arrière sur certaines avancées qui concernent en particulier le statut de la femme, la sécularité de l'état, et les libertés individuelles. Ennahdha a beau tenir un discours consensuel et légaliste; et on a beau expliquer que le système électoral a été batti pour éviter l'hégémonie d'un parti au sein de l'assemblée et pour donner plus de poids aux "petits" partis, la méfiance - ou peut-être la peur du résultat des urnes - demeure forte...</span><br />
<br />
<span style="font-size: large;">Nous nous retrouvons donc, et toujours, face à deux lignes de clivage qui continuent de marquer la transition et qui font les débats actuels en Tunisie : la place de l'islam dans la société et dans le système de gouvernance; et le degré de rupture avec l'ancien système, ses équipes dirigeantes et ses sphères d'influences. Deux conceptions différentes de la tunisie post-révolutionnaire qui s'affrontent depuis le 14 Janvier. Mais si nous optons pour l'option d'une délimitation du pouvoir de l'assemblée, cela reviendrait à maintenir, de facto et pour un temps suplémentaire, les structures gouvernantes actuelles. Cette situation renforcerait la crise de légitimité dont souffre le gouvernement provisoire au lieu de la résoudre, sans pour autant accorder la légitimité et la souveraineté nécessaires à une assemblée nouvellement élue pour insufler une dynamique de changement. </span><br />
<br />
<span style="font-size: large;">Il ne reste qu'une seule solution à ce casse-tête politique : que les partis politiques trouvent un accord préalable établissant un mandat clair pour la constituante. Il semblerait </span><a href="http://www.leaders.com.tn/article/initiative-ben-achour-les-12-partis-de-la-haute-instance-ont-approuve-la-feuille-de-route-de-l-apres-scrutin-du-23-octobre?id=6325"><span style="font-size: large;">qu'on se dirige vers cette option</span></a><span style="font-size: large;">. Réponse ce jeudi. </span><br />
<br />
<span style="font-size: large;">Source Photo : <a href="http://nawaat.org/portail/2011/03/21/quelques-propositions-relatives-a-l-assemblee-constituante/">ici</a></span></div>
Selimhttp://www.blogger.com/profile/13761812746309856871noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3661764801828242849.post-71441048696228706992011-08-05T16:23:00.002+02:002011-08-05T16:24:34.328+02:00Tunisie : à la recherche d'une justice<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="border-bottom: medium none; border-left: medium none; border-right: medium none; border-top: medium none; clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgS-ZyFNbKxk7zBqVlJgDiOPn0DUeG3V3uvCsCnHv88asOA7VsF1FCE_v5IC1h24GYUbePFbvVGOGz7_VcSUW1cAjrttch-n81sqlVwXeCA7WMqu969Szvt1Sr0Stnv5c_MvauRubDaA4U/s1600/55076984.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; cssfloat: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgS-ZyFNbKxk7zBqVlJgDiOPn0DUeG3V3uvCsCnHv88asOA7VsF1FCE_v5IC1h24GYUbePFbvVGOGz7_VcSUW1cAjrttch-n81sqlVwXeCA7WMqu969Szvt1Sr0Stnv5c_MvauRubDaA4U/s320/55076984.jpg" t$="true" width="214" /></a></div>
<div closure_uid_arsup1="61">
<span closure_uid_2eni7u="59" closure_uid_arsup1="315" style="font-size: large;">En Tunisie, l’indépendance de la justice relève plus de la fiction que de la réalité. Qui en doute encore ?</span></div>
<span style="font-size: large;"></span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span closure_uid_2eni7u="76" closure_uid_arsup1="84" style="font-size: large;">La justice tunisienne, cette institution pourrie et gravement soumise au politique, est loin d’être à la hauteur du rôle stratégique qu’elle devrait jouer dans cette transition. Sous Ben Ali, nous n’avons connu que des simulacres de justice lors des nombreux procès intentés contre les opposants politiques, les journalistes et les défenseurs des droits. Aujourd’hui, nous constatons avec regret la poursuite de ce simulacre avec la libération douteuse et incompréhensible d’anciens hauts responsables, qui sont pourtant officiellement arrêtés et poursuivis dans des affaires de corruption et d’abus de pouvoir. </span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span closure_uid_2eni7u="77" closure_uid_arsup1="316" style="font-size: large;">Cette même justice, qui s’est montrée habile, rapide et efficace pour cautionner la répression d’innocents sous l’ancien régime, peine aujourd’hui à poursuivre les présumés coupables sur lesquels pèsent de lourds soupçons. Y a-t-il meilleure preuve de sa soumission aux manœuvres politiques en cours, et de son implication dans les affaires les plus sales qui ont marqué l’ère Ben Ali ? </span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<div closure_uid_2eni7u="79">
<span closure_uid_2eni7u="78" closure_uid_arsup1="317" style="font-size: large;">Nous assistons ces jours à des manœuvres et à des pressions exercées par les anciens caciques du régime qui n’entendent pas être seuls à payer pour tous, et qui menacent de dévoiler les affaires de corruption et d’abus qui impliquent grand nombre de magistrats, et probablement d’autres responsables qui occupent toujours de hautes fonctions dans l’administration et dans le gouvernement. Des bruits circulent toujours sur l’argent sale qui continue de faire et défaire les procès et les accusations…</span></div>
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<div closure_uid_arsup1="85">
<span closure_uid_2eni7u="80" closure_uid_arsup1="86" style="font-size: large;">Pire que l’inefficacité de la justice à faire la lumière sur les abus d’anciens dirigeants, nous assistons également à un traitement inéquitable des affaires en fonction de la « puissance » du personnage impliqué. Nous avons l’impression que la justice, qu’elle soit militaire ou civile, se montre plus clémente vis-à-vis des élites du pouvoir qu’envers des justiciables ordinaires. Ainsi, cette même justice acceptera volontiers la libération d’un Tekkari pour « des raisons de santé », mais maintiendra un Samir Feriani en détention…Dans le même genre, voir une Saida Aguerbi quitter le pays en toute insouciance et en toute liberté est outrageant. Ces deux personnages, et pleins d’autres, furent les plus fervents défenseurs et profiteurs de la dictature de Ben Ali. (<a href="http://www.facebook.com/video/video.php?v=1919698393695&oid=198411123523029&comments">ici</a> et <a href="http://www.facebook.com/video/video.php?v=140307992695085&oid=124793554253057&comments">ici</a>, pour la mémoire)</span></div>
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<div closure_uid_arsup1="152">
<span closure_uid_2eni7u="81" closure_uid_arsup1="151" style="font-size: large;">Il est clair qu’on ne peut faire éclater la vérité quand on est « juge et partie » à la fois. Il serait illusoire de croire que la justice tunisienne est en capacité et en légitimité pour faire ce travail. Les récentes libérations d'ex responsables sous Ben Ali sonnent comme un échec de la justice tunisienne à mener un tel chantier et ravivent la colère des citoyens envers les institutions et le gouvernement de transition. </span><br />
<div closure_uid_2eni7u="82">
<br /></div>
<span closure_uid_2eni7u="81" closure_uid_arsup1="151" style="font-size: large;">Je le <a href="http://carpediem-selim.blogspot.com/2011/07/tunisie-pour-une-commission-verite.html">redis</a> et y croit fort, cette tâche incombe à une commission vérité indépendante, une commission composée d’experts locaux et internationaux dédiés et non impliqués, et qui ne peuvent céder aux pressions car ils n’auront rien à perdre ni à gagner à clarifier les responsabilités des uns et des autres. La future assemblée constituante pourra ensuite s'occuper de la réforme de la justice. </span></div>
<div closure_uid_arsup1="152">
<br /></div>
<div closure_uid_arsup1="152">
<div closure_uid_2eni7u="84">
<span closure_uid_2eni7u="83" closure_uid_arsup1="151" style="font-size: large;">Nos partis politiques, trop occupés dans leurs calculs électoraux, devraient s'impliquer davantage et se pencher sérieusement sur cette question. C’est probablement pour eux l’un des moyens les plus efficaces pour regagner la confiance des électeurs, qui ne cessent de montrer leur lassitude et leur désintérêt pour le prochain scrutin. Car avec de telles désillusions, ils croient de moins en moins à un réel changement...</span></div>
</div>
<div closure_uid_arsup1="152">
<br /></div>
<div closure_uid_arsup1="274">
<em>Source illustration : </em><a href="http://www.debatunisie.com/archives/2010/07/10/18551029.html"><em closure_uid_arsup1="305">DEBATunisie</em></a></div>
</div>
Selimhttp://www.blogger.com/profile/13761812746309856871noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-3661764801828242849.post-40993818988752696652011-07-25T21:46:00.002+02:002011-07-25T22:36:03.009+02:00Et si le problème actuel de la Tunisie résultait d’un conflit générationnel profond?<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhBEiiuyua_OyG0O48fHwmL8XU4fN75QAtGM69YSIxMZ01bWE8dw5F_3Mn5vwYf9omgdZb21cBrXyJ97Uvx8IQcrrAFtbj89WH8CjQU9uXt_ZQO0UePkwSxel-DsM5P8vXbmMvsq_UAFno/s1600/108053935.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="180" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhBEiiuyua_OyG0O48fHwmL8XU4fN75QAtGM69YSIxMZ01bWE8dw5F_3Mn5vwYf9omgdZb21cBrXyJ97Uvx8IQcrrAFtbj89WH8CjQU9uXt_ZQO0UePkwSxel-DsM5P8vXbmMvsq_UAFno/s320/108053935.jpg" t$="true" width="320" /></a></div>
<div closure_uid_wvfhdx="76">
<br /></div>
<div closure_uid_wvfhdx="76">
<span closure_uid_wvfhdx="149" style="font-size: large;">Je publie ici un excellent texte qu'un ami m'a transmis. </span></div>
<div closure_uid_wvfhdx="76">
<br /></div>
<div closure_uid_wvfhdx="76">
<span closure_uid_wvfhdx="150" style="font-size: large;">"Le discours de certains Hommes politiques tunisiens en ce moment est pour le moins ambigu et incompréhensible. </span></div>
<span style="font-size: large;"></span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span closure_uid_wvfhdx="148" style="font-size: large;">En effet, 5 mois après le 14 janvier, on constate que l’élite composant la vie politique tunisienne se borne dans une rhétorique du passé et simpliste (crise économique, insécurité et spectre islamiste/extrême gauche). Tous ou presque se trompent et semblent oublier un élément fondamental dans l’analyse qu’il faut avoir de la société tunisienne aujourd’hui qui n’est autre qu’un conflit générationnel profond et qu’il faudra nécessairement reconnaitre un jour ou l’autre. </span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<div closure_uid_wvfhdx="78">
<span style="font-size: large;">Une fois ces deux générations brièvement décrites, nous pouvons attaquer le vif du sujet en rappelant à nos Hommes politiques qu’un conflit générationnel est au cœur de la dynamique observée en Tunisie : les enfants des 2 Ben « Ben Laden et Ben Ali » Versus les enfants des 2 Bou «<strong>Bou</strong>rguiba et A<strong>bou</strong> Ammar (plus connu sous le nom de Yasser Arafat) ». </span></div>
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Un clivage profond au niveau de la pensée, l’idéal recherché, du mode de vie, etc. sépare les deux générations présentés ci-dessus. Les deux évoluent ou ont évolué dans des situations radicalement différentes et ont donné lieu à l’apparition, dans chacun des deux cas, de deux blocs distincts : </span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<div closure_uid_wvfhdx="91">
<strong><span style="font-size: large;">1- Principales caractéristiques des enfants des 2 Bou « Bourguiba et Abou Ammar » :</span></strong></div>
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<ul style="text-align: left;">
<li closure_uid_wvfhdx="138"><div closure_uid_wvfhdx="92">
<span style="font-size: large;"><strong>Principal fait d’arme</strong> : avoir obtenu l’indépendance du pays pacifiquement (à moindre frais en vies humaines).</span></div>
</li>
<li closure_uid_wvfhdx="97"><span style="font-size: large;"><strong>Icône du moment</strong> : Bourguiba, despote éclairé (mais despote quand même) se considérant père de la nation et ayant servi de modèle à toute une génération d’intellectuels prête à se sacrifier pour leur maître et à servir leur mère patrie avec dévouement et fierté</span></li>
<li><div closure_uid_wvfhdx="97">
<span style="font-size: large;"><strong>Puissances en présences</strong> : les Etats unis et l’Union Soviétique (un monde bi-polaire)</span></div>
</li>
<li><div closure_uid_wvfhdx="97">
<span style="font-size: large;"><strong>Révolutionnaires du moment</strong> : Abou Ammar « Yasser Arafat », terroriste international ayant fait de la cause palestinienne son principal combat. Cette cause qui est couramment admise comme l’une des plus grandes injustices post-seconde guerre mondiale et Che Guevara (révolutionnaire qui a osé défier l’impérialisme en déclenchant des rebellions sur pratiquement tous les continents) </span></div>
</li>
<li closure_uid_wvfhdx="137"><div closure_uid_wvfhdx="97">
<span style="font-size: large;"><strong>Icônes sportives</strong> : Mohamed Ali ou Cassius Clay champion de boxe hors du commun et symbole du combat d’une minorité opprimée par son système et Maradona « El Pibe de Oro ». Tous les deux sont connus pour leur arrogance légendaire.</span></div>
</li>
<li><div closure_uid_wvfhdx="97">
<span style="font-size: large;"><strong>Caractéristiques de la société tunisienne</strong> : société ayant vécu une émancipation importante surtout pour la place de la femme dans la société (accès au travail, droit au vote « même si il ne servait à rien », etc., scolarisation massive (droit au savoir)</span></div>
</li>
<li><div closure_uid_wvfhdx="97">
<span style="font-size: large;"><strong>Les deux blocs qui s’affrontent</strong> : les socialo-communistes affrontaient les capitalistes purs et durs. Le parti au pouvoir sous le joug du despote éclairé expérimentera les deux tendances pour au final inventer un modèle à la tunisienne de « capitalisme socialisant » </span></div>
</li>
<li><div closure_uid_wvfhdx="97">
<span style="font-size: large;"><strong>Rapport avec la religion</strong> : un islam modéré transmis par la tradition et des imams modérés dont on a peine aujourd’hui à trouver des équivalents dans la société moderne cheikh « J3ait », cheikh « Ben Achour », etc.</span></div>
</li>
<li><div closure_uid_wvfhdx="97">
<span style="font-size: large;"><strong>Principaux échecs de cette génération</strong> : Cette génération n’a pas su tuer (au sens figuré) son Roi ayant toujours cette naïveté de croire que le système était bâti sur des bases solides et que le pays arrivera à avancer même si son principal cerveau (le despote éclairé) n’avait plus la vivacité d’antan. Elle a également subie de très gros affronts comme la guerre des six jours (une raclée inoubliable) et le bombardement de Hammam Lif par Tsahal. Tous ces éléments ont contribué à brider son caractère et à la soumettre de plus en plus !</span></div>
</li>
<li><div closure_uid_wvfhdx="97">
<span style="font-size: large;"><strong>Principaux traits caractéristiques de cette génération</strong> : Brillante, Grande Gueule, soumise à son Roi et ayant subi des chocs qui ont bridé son caractère ! </span></div>
</li>
</ul>
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<div closure_uid_wvfhdx="106">
<strong><span style="font-size: large;">2- Principales caractéristiques des enfants des 2 Ben « Ben Laden et Ben Ali » :</span></strong></div>
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<ul style="text-align: left;">
<li closure_uid_wvfhdx="128"><span style="font-size: large;"><strong>Principal fait d’arme</strong> : avoir viré du pays son Roi (Ben Ali) et tout son clan de mafieux</span></li>
<li closure_uid_wvfhdx="130"><span style="font-size: large;"><strong>Icône du moment</strong> : pour une partie de cette génération c’est le prophète Mohamed, pour l’autre c’est le Dollar</span></li>
<li closure_uid_wvfhdx="129"><span style="font-size: large;"><strong>Puissances en présences</strong> : les Etats unis (toujours là), les BRIC’s et les islamistes (on ne peut pas négliger le poids de ces derniers dans l’équilibre géopolitique d’aujourd’hui : à cause d’eux on déclenche des guerres)</span></li>
<li closure_uid_wvfhdx="131"><span style="font-size: large;"><strong>Révolutionnaires du moment</strong> : Ben Laden, terroriste notoire ayant osé l’impensable (toucher l’ennemi impérialiste à son cœur) ! Même si la plupart de cette génération n’adhère pas à ses méthodes radicales, force est de constater que son geste a marqué cette génération ! Julian Assange : le premier à avoir efficacement utilisé le net dans son combat contre l’impérialisme</span></li>
<li closure_uid_wvfhdx="132"><span style="font-size: large;"><strong>Icône sportive</strong> : Zineddine Zidane, sportif hors du commun ayant osé l’impensable devant toute une planète (mettre un coup de boule en finale de la coupe du monde de football devant 3 milliards de téléspectateurs)</span></li>
<li closure_uid_wvfhdx="133"><span style="font-size: large;"><strong>Caractéristiques de la société tunisienne</strong> : société ayant vu l’émergence d’une classe moyenne éduquée qui pour une grande partie aspire à avoir accès à toutes les technologies modernes (voiture, internet, grand écran, etc.). Renforcement du rôle de la femme dans la société à un tel point qu’elle aspire à devenir la maitresse de la cité (Leila Ben Ali est une des facettes du résultat de l’émancipation féminine en Tunisie. Bien entendu et heureusement, il n’y pas que cette facette preuve en est le rôle de la femme tunisienne dans le mouvement du 14 janvier)</span></li>
<li closure_uid_wvfhdx="134"><span style="font-size: large;"><strong>Les deux blocs qui s’affrontent</strong> : les capitalistes décomplexés affrontent les fervents disciples de Mohamed ! En d’autres termes, il nous faut inventer notre modèle de croissance pour les 30 prochaines années ! Une seule certitude : ce dernier devra prendre en considération les différents blocs en présences ! une sorte de « capitalisme islamique moderne » </span></li>
<li closure_uid_wvfhdx="135"><span style="font-size: large;"><strong>Rapport avec la religion</strong> : un islam radicalisé prôné par des médias globaux soutenus par des Etats idéologiques (riches de surcroît) ! </span></li>
<li closure_uid_wvfhdx="119"><span style="font-size: large;"><strong>Principaux échecs de cette génération</strong> : Ne pas avoir gardé la main sur le mouvement du 14 janvier (la Génération des 2 Bou ayant pris la main) ! Ne pas avoir su préserver un rapport sain avec la religion (la bataille n’est pas perdue) ! une génération trop influencée par les médias et l’argent !</span></li>
<li closure_uid_wvfhdx="136"><span style="font-size: large;"><strong>Principaux traits caractéristiques de cette génération</strong> : Moins Brillante, plus discrète, mais radicale et surtout loin d’être soumise ! </span></li>
</ul>
<div closure_uid_wvfhdx="117">
<strong><span style="font-size: large;">3- La théorie du « conflit générationnel » </span></strong></div>
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Aujourd’hui et au terme d’un rocambolesque scénario, on se retrouve dans une situation des plus ubuesque et dangereuse où la Génération des 2 Bou essaie de prendre en main la destinée de la génération des 2 Ben.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">C’est pourquoi, nous assistons depuis quelques mois à un dialogue de sourds !</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">En effet, la première Génération (celle qui gouverne et anime la vie politique aujourd’hui) essaie d’imposer au dépend de la deuxième sa vision de la société tunisienne ! En même temps, cette génération s’accroche et ne part pas à la retraite car pour la première fois une occasion lui est offerte de ne pas être soumise à un Roi et de pouvoir exprimer ses capacités sans retenues !</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">C’est pourquoi, au-delà de la forme (critiquable pour certains), le fonds du discours politique actuel est hors sujet sauf pour quelques-uns qui arrivent à toucher une partie de la génération des 2 Ben avec des sujets qui les intéressent (Exemples : M. Nejib C et M. Rached G qui chacun de son côté tient un discours pour l’un et l’autre des deux blocs de la génération des 2 Ben : les capitalistes décomplexés et les fervents disciples de Mohamed) !</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">D’autres acteurs de la vie politique sont complètement à l’ouest et ne voient pas du tout le clivage générationnel existant (Exemple M. Béji C qui est l’incarnation de la Génération des 2 Bou : Brillant, Grande Gueule mais fait l’erreur de vouloir toujours avoir un rapport de soumission avec l’autre) ! </span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Or il s’adresse, essentiellement à une génération qui a dit non à la « soumission » et qui risque de lui appliquer le geste favori de son icône sportive (le coup de boule) !</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Signe de ce décalage entre les 2 Générations : les thèmes abordés par une majorité de la classe politique : crise économique, insécurité et spectre des islamistes/extrême gauche ! Ces thèmes ne sont pas audibles et parfois insultants pour les composantes des générations des 2 Ben :</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<ul style="text-align: left;">
<li closure_uid_wvfhdx="127"><div closure_uid_wvfhdx="120">
<span style="font-size: large;"><strong>Crise économique</strong> : un des slogans du mouvement du 14 janvier était de dire au despote Ben Ali que les tunisiens étaient prêts à vivre avec du pain et de l’eau pour ne plus se soumettre à son régime dégradant et totalitaire ! ce n’est donc pas en brandissant le spectre de la récession économique (qui au passage n’est pas encore avérée) que les hommes politiques vont réussir à captiver les foules</span></div>
</li>
</ul>
<ul style="text-align: left;">
<li closure_uid_wvfhdx="126"><div closure_uid_wvfhdx="120">
<span style="font-size: large;"><strong>Insécurité</strong> : Depuis la date du 14 janvier, aucun Homme politique n’a eu le courage de dire la vérité aux tunisiens : «Plus jamais le niveau sécuritaire d’antan ne sera atteint, et ce pour une raison très simple c’est que nous vivions dans une société cadencée, verrouillée et de fait complètement artificielle. Toutes les sociétés modernes font face à des problèmes d’insécurité à des degrés divers, reste à savoir où le curseur sera placé pour la Tunisie post-14 janvier » ce choix, la génération des 2 Ben l’a fait et n’est pas prête à revenir dessus ! il vaut mieux vivre en insécurité mais digne qu’avec une sécurité et soumis ! La génération des 2 Bou qui elle a été soumise tout le temps a du mal à concevoir cette philosophie sécuritaire</span></div>
</li>
</ul>
<ul style="text-align: left;">
<li closure_uid_wvfhdx="125"><div closure_uid_wvfhdx="120">
<span style="font-size: large;"><strong>Spectre des islamistes/extrême gauche</strong> : le discours tenu par la plupart des Hommes politiques consistent à brandir le spectre des islamistes et/ou l’Extrême Gauche. Encore une preuve que la génération des 2 Bou est à la manœuvre ! En effet, ils oublient que dans la génération des 2 Ben il y’a deux grands blocs qui s’affrontent : les fervents disciples de Mohamed et Les capitalistes décomplexés (la meilleure preuve semble la décision récente de M. Hamma H qui veut enlever le mot « communiste » de son parti) </span></div>
</li>
</ul>
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Au lieu de nous proposer en boucle cette rhétorique, la classe politique ferait mieux de se saisir de sujets plus captivants pour la génération des 2 Ben à savoir : comment permettre au tunisien de gagner plus d’argent ? Comment les biens confisqués seront redistribués au citoyen tunisien ? Où sont les snipers? Comment organiser les autorités religieuses dans le pays ? Quel modèle de tourisme va-t-on proposer dans l’avenir? Comment développer la finance islamique? Comment combattre la corruption ?, etc. </span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<div closure_uid_wvfhdx="141">
<span style="font-size: large;">Au terme de cette analyse rapide de la situation sous l’angle du conflit générationnel, on est obligé de faire le constat qu’à 3 mois des élections le Bloc des fervents disciples de Mohamed est le bloc le mieux encadré et le mieux représenté au sein de la génération des 2 Ben. Celui des capitalistes décomplexés peine à trouver une représentation à l’écoute de ses revendications (la génération des 2 Bou étant déphasée) ! </span></div>
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<div closure_uid_wvfhdx="151">
<span closure_uid_wvfhdx="196" style="font-size: large;">Un autre constat s’impose c’est la disparition programmée de tous ses partis nouvellement créés dits centristes, nationalistes et autres ! Ces partis sont la preuve que la génération des 2 Bou n’a rien compris aux aspirations de la Génération des 2 Ben !"</span></div>
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<div closure_uid_wvfhdx="139">
<strong><span closure_uid_wvfhdx="200" style="font-size: large;">Par Mon ami Dali</span></strong> </div>
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<strong><span style="font-size: large;"></span></strong> </div>
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Source photo : <a href="http://www.questscan.com/b.cgi?bk=H8QufDB-1rVeW9WVWQ6-*It*wXPxcI2z*2hM4Wzq2C5eO2Q1Yn50eqkZT-FhEMNN26ew3zCy9EGtZMWGofnXesbcaXynYGN-jKP3h089Lz2wljsapY4-uFgbD*Gh7JMcFV4A17NtU2xTvzSwbx8ciE-BG1h53Dsjl0JCFyQglWwnrAo">ici</a></div>
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Selimhttp://www.blogger.com/profile/13761812746309856871noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-3661764801828242849.post-11903476675910245342011-07-24T17:14:00.006+02:002011-07-25T09:00:08.048+02:00Tunisie : voter, c'est révolutionnaire!<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div closure_uid_vv41bf="80">
<div class="separator" closure_uid_8146lq="278" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEixCPDI27dT3_PWqDuQvFlcOFckNESsvy6JXT7aRMQfY_91RuuRq1KedlesHPolYFit2lw_-2Mmde7DWxA_Tf_ogu1sqEbXd52-ur3Wu7WdaPvIbwJN8raaqE5_N-6hJStEPbtBQfYIqWc/s1600/tunis.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="176" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEixCPDI27dT3_PWqDuQvFlcOFckNESsvy6JXT7aRMQfY_91RuuRq1KedlesHPolYFit2lw_-2Mmde7DWxA_Tf_ogu1sqEbXd52-ur3Wu7WdaPvIbwJN8raaqE5_N-6hJStEPbtBQfYIqWc/s320/tunis.jpg" t$="true" width="320" /></a></div>
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<div closure_uid_8146lq="77">
<span closure_uid_8146lq="277" style="font-size: large;">Le 23 Octobre prochain , les tunisiens sont appelés à élire une assemblée constituante, la deuxième de l'histoire du pays.</span></div>
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<span closure_uid_8146lq="279" style="font-size: large;">Voter, en Tunisie, est loin d'être dans nos habitudes. Sous Ben Ali, cela n'avait pas de sens ni d'intérêt, à part celui de participer</span><a href="http://carpediem-selim.blogspot.com/2009/10/echos-dune-campagne.html"><span style="font-size: large;"> aux masacarades</span></a><span closure_uid_8146lq="280" closure_uid_b7x5jx="59" style="font-size: large;"> organisées par le RCD et de donner une légitimité populaire à un régime illégitime et qui n'avait rien de démocratique. Avant, voter voulait dire : je suis d'accord avec la corruption, la répression et le pillage du pays. On comprenait alors le désintérêt manifeste d'une majorité de tunisiens pour ce genre de rendez-vous. </span></div>
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<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
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<span closure_uid_8146lq="281" style="font-size: large;">Le vote du 23 Octobre prochain sera différent : aller voter représentera pour chaque tunisien un acte extra-ordinaire, un vrai acte révolutionnaire, aussi révolutionnaire que d'avoir été devant le ministère de la torture pour crier "dégage". Voter pour élire une assemblée constituante, c'est se donner les moyens de rompre radicalement avec l'ancien système, qui est la cause du malheur subi par </span><a href="http://carpediem-selim.blogspot.com/2010/02/lautre-tunisie.html"><span style="font-size: large;">beaucoup de gens parmi nous</span></a><span closure_uid_8146lq="282" style="font-size: large;">. Voter, c'est aussi participer, individuellement et collectivement, à </span><a href="http://carpediem-selim.blogspot.com/2009/10/constats-amers.html"><span style="font-size: large;">reconstruire les institutions</span></a><span closure_uid_8146lq="283" style="font-size: large;"> du pays et contribuer à sortir de </span><a href="http://carpediem-selim.blogspot.com/2011/07/tunisie-quoi-joue-le-gouvernement.html"><span closure_uid_wzczd3="62" style="font-size: large;">cette phase d'instabillité et d'absence de gouvernance</span></a><span closure_uid_8146lq="284" style="font-size: large;">. Voter, c'est décider pour soi, et </span><a href="http://carpediem-selim.blogspot.com/2010/08/tunisie-allegeance-au-souverain.html"><span style="font-size: large;">s'émanciper de toute forme de tutelle</span></a><span closure_uid_8146lq="285" style="font-size: large;"> étatique, partisanne ou coporatiste. </span></div>
</div>
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<div closure_uid_8146lq="79">
<span closure_uid_8146lq="286" closure_uid_x0vez0="59" style="font-size: large;">Avec toutes ces bonnes raisons, et plein d'autres, <a href="http://www.isie.tn/">pour s'inscrire</a> et aller voter en Octobre, je reste pantois devant l'appel de cetains à boycotter l'inscription et le vote. Qui et que boycottent-ils au fait? Et pour quelles raisons? </span></div>
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<span closure_uid_8146lq="287" style="font-size: large;">J'avoue que j'ai du mal à comprendre les arguments des opposants aux vote, dans la mesure ou le boycott signifie le refus du changement (le vrai, pas </span><a href="http://carpediem-selim.blogspot.com/2009/09/le-projet-civilisationnel-du-changement.html"><span style="font-size: large;">celui du RCD</span></a><span closure_uid_8146lq="288" closure_uid_wzczd3="59" style="font-size: large;">). Qui n'a pas intérêt aujourd'hui de voir la Tunisie changer pour de bon? Que le changement soit bénéfique, ou son contraire, il est encore trop tôt pour poser la question. On boycotte quand on n'est pas satisfait d'un évènement qui s'est déroulé et auquel on a participé. Or, c'est le 23 Octobre seulement qu'auront lieu les premières éléctions libres de l'histoire de la Tunisie. Comment peut-on boycotter l'histoire de notre pays? Votons d'abord, et opposons-nous après si on a de bonnes raisons.</span></div>
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<span closure_uid_8146lq="289" closure_uid_wzczd3="85" style="font-size: large;">Certes, tout ne se déroule pas parfaitement. Loin de là : on accuse du retard, on organise maladroitement et on informe peu sur les enjeux de cette étape. Mais est-ce surprenant que ca se passe ainsi pour une première fois? Les premiers pas sont toujours des pas maladroits. Mais on apprend à marcher en s'exerçant jusqu'à trouver l'équilibre. On peut en dire autant pour les élections en cours d'organisation. </span></div>
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<span closure_uid_8146lq="290" closure_uid_wzczd3="87" style="font-size: large;">Refuser de s'inscrire et de voter, c'est donner au monde entier un message contraire de celui qu'on a délivré en début d'année, et qui nous vaut toute l'attention, et parfois l'admiration de l'opinion mondiale. C'est aussi ignorer les aspirations de toutes ces sociétés opprimées et qui sont actuellement en lutte pour nous avoir suivi dans le chemin qu'on a choisi...</span></div>
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<em>Crédit Photo : <span class="Apple-style-span" style="-webkit-border-horizontal-spacing: 0px; -webkit-border-vertical-spacing: 0px; -webkit-text-decorations-in-effect: none; -webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; border-collapse: separate; color: black; font: small "Times New Roman"; letter-spacing: normal; orphans: 2; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: 2; word-spacing: 0px;"><span class="Apple-style-span" style="color: #c58aa6; font-family: arial, sans-serif; font-size: 12px; text-align: center;"></span></span>Reuters/Finbarr O'Reilly</em></div>
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Selimhttp://www.blogger.com/profile/13761812746309856871noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3661764801828242849.post-72081298135280206922011-07-18T21:19:00.003+02:002011-07-18T22:25:43.360+02:00Tunisie : à quoi joue le gouvernement?<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBtg2O8UYhbP7wAk0QodfNlEfVyBYpWQ2zteTIgsjj8E6Hk5JJtmXH8RiV6XXGysijbZM6NM0IgU5B5npiRyZBWpkLWSK43gA9TXHLgj_AvdPYyyMQRLp8mIKbr5EiEHz4C5dlHuyU5TM/s1600/1311008977.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="213" m$="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBtg2O8UYhbP7wAk0QodfNlEfVyBYpWQ2zteTIgsjj8E6Hk5JJtmXH8RiV6XXGysijbZM6NM0IgU5B5npiRyZBWpkLWSK43gA9TXHLgj_AvdPYyyMQRLp8mIKbr5EiEHz4C5dlHuyU5TM/s320/1311008977.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<br />
<br />
<span style="font-size: large;">La spirale de violence a de nouveau marqué plusieurs villes du pays ces derniers jours, </span><a href="http://carpediem-selim.blogspot.com/2011/05/tunisie-la-contre-revolution-en-marche.html"><span style="font-size: large;">rappelant les violences</span></a><span style="font-size: large;"> qui ont suivi la diffusion des videos scandales de Rajhi il y a deux mois. Une nouvelle fois, les mêmes causes ont donné lieu aux mêmes effets : appels massifs à manifester sur Facebook, des rassemblements acceuillis par les forces de l'ordre par la brutalité qu'on lui connait, et fuite en avant des violences un peu partout dans le pays les jours qui suivent avec des scènes de pillage et de destruction qui ciblent principalement les symbôles de l'état...</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Cette fois encore, les explications du gouvernement de transition ont été insatisfaisantes, frustrantes et incomplètes. Accusant à la fois des mouvements extrémistes de gauche pour leurs tentative de nuire à l'économie du pays, et de droite à obédiance religieuse pour leur tentative de destabilisation du processus de transition, le premier ministre ne désigne toutefois pas explicitement les partis ciblés. Même s'il n'est pas difficile de deviner que les parties visées sont le PCOT et l'UGTT d'un côté, Ennahdha et Hizb Ettahrir de l'autre (qui se sont empressés de <a href="http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110718.FAP0975/tunisie-deux-formations-islamistes-nient-etre-derriere-les-troubles.html">nier</a> leur implication), on ne comprend toujours pas pourquoi le premier ministre s'arrête à l'insinuation sans nommer clairement qui est visé par ces accusations. Cette attitude manque de transparence et contribue à alimenter les rumeurs et les théories de complots, véritable fond de commerce des dizaines de pages pseudo-révolutionnaires qui polluent les esprits sur Facebook. </span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Essebsi désigne-t-il le mouvement Ennahdha, dont les activités ont été autorisées, ce qui l'oblige à respecter un certain code de conduite pour pouvoir participer aux élections du 23 Octobre? Ennahdha, à qui on attribue une popularité importante, a-t-il vraiment intérêt à prendre de tels risques? Ou bien est-ce Hizb Ettahrir, mouvement non autorisé, qui enchaîne les coups d'éclats mais qui peine à rassembler autour de son idéologie rétrograde? Ce mouvement a-t-il vraiment les moyens de mobiliser, de façon concomitante, des centaines de jeunes sympatisants dans plusieurs villes du pays pour causer troubles et violences?</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Toutes ces questions restent posées et sans réponses. La nouveauté, cette fois par contre, réside dans le mobile révélé de ces partis désignés qui, selon le premier ministre, "ne sont pas prêts pour les élections, car ils sont sûrs de ne pas les remporter" ce qui les motiverait à causer ces troubles pour "pour empêcher la tenue des élections". Mais s'il a des preuves sur ce qu'il avance, chose plausible vu le nombre de manifestants arrêtés et très probablement "écoutés" par les soins du ministère de l'intérieur, pourquoi le gouvernement n'agit-il pas en conséquence en révisant l'autorisation des partis concernés à exercer leurs activités? Pourquoi n'informe-t-il pas en toute transparence les citoyens sur les pratiques dangereuses dont il les accuse pour mieux les orienter dans leurs choix de vote le 23 Octobre?</span><br />
<span style="font-size: large;">Deux explications possibles à cette position pour le moins floue :</span><br />
<span style="font-size: large;">- soit le premier ministre base ses jugements sur des soupçons (ou sur de la mauvaise foi..) et ne souhaite pas accuser officiellement les partis ciblés au risque de mettre un coup de pied dans la fourmilière et de rentrer en conflit direct avec des partis qui peuvent mobiliser les foules...Dans ce cas là, il aurait mieux fait de se taire plutôt que de semer encore plus le doute dans les esprits. Et qui dit doute, dit méfiance et instabilité...</span><br />
<span style="font-size: large;">- soit il détient des preuves fortes de la culpabilité des partis visés, et dans ce cas là, il est difficile de comprendre et d'accepter qu'il n'agisse pas en conséquence. Qu'attend ce gouvernement pour prévenir ce genre de dépassements à l'avenir? Et au lieu d'avoir recours comme à chaque fois à la représsion policière brutale, pourquoi ne pas avoir plutôt recours à la justice et à des moyens légaux? </span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Dans les deux cas, le premier ministre et son gouvernement jouent avec le feu en tardant à adopter une position claire et sans ambiguïté. Cela ne fait que renforçer la position de victimes de partis qui ont été longuement et sévèrement réprimés et stigmatisés par l'ancien régime, en leur donnant plus de grain à moudre. </span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Enfin, ces explications, aussi crédibles soient-elles, ne doivent pas dédouanner ce gouvernement de ses responsabilités dans la gestion policière et violente d'un rassemblement qui, de toutes façons, était voué à l'échec pour cause d'impopularité et de récupération politicienne. Essebsi n'a pas dit un mot sur le jeune mort par balle à Sidibouzid, ni sur les blessés et les dizaines de personnes arrêtées de façon arbitraire. Il a, semble-t-il, encore une fois laissé le soin à l'armée de <a href="http://www.tunisienumerique.com/2011/07/la-justice-civile-abandonne-304-affaires-a-la-justice-militaire/">s'occuper de ce nouveau dossier</a> sensible...</span><br />
<br />
<br />
Crédit photo : © AFP KhalilSelimhttp://www.blogger.com/profile/13761812746309856871noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-3661764801828242849.post-78150528769471052202011-07-14T15:32:00.005+02:002011-07-14T15:34:38.343+02:00Tunisie : pour une commission vérité<div class="separator" style="border-bottom: medium none; border-left: medium none; border-right: medium none; border-top: medium none; clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgSoPqDPTVNrm_I5mLHVy6uQjdGSYqFVRzKERoUEX-hqq9D8jhYzrrx0-zIY35m8IN5B3r1Wm7QDAb2BLHCeUOKMOG2SVOAKOpIW41dbfkLbsuNUPgeA26N8wEQ451TaLpfWWVtQq-uRm8/s1600/Justice1.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; cssfloat: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" m$="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgSoPqDPTVNrm_I5mLHVy6uQjdGSYqFVRzKERoUEX-hqq9D8jhYzrrx0-zIY35m8IN5B3r1Wm7QDAb2BLHCeUOKMOG2SVOAKOpIW41dbfkLbsuNUPgeA26N8wEQ451TaLpfWWVtQq-uRm8/s320/Justice1.jpg" width="320" /></a></div>
<span style="font-size: large;">L'affaire </span><a href="http://journaltunisie.info/2011/06/30/samir-feriani-mis-en-prison-pour-avoir-revele-la-destruction-darchives-de-lolp-qui-prouveraient-la-collaboration-avec-israel/"><span style="font-size: large;">Samir Feriani</span></a><span style="font-size: large;">, l'officier de police en arrêt depuis près de deux mois pour avoir dénoncé les exactions commises par des officiels hauts placés au sein du ministère de l'intérieur, prouve combien il sera difficile de démanteler l'appreil sécuritaire que Ben Ali n'a cessé d'étoffer durant 23 ans de dictature. </span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="font-size: large;">Après avoir évincé </span><a href="http://carpediem-selim.blogspot.com/2011/04/tunisie-fin-de-periode-de-grace-pour.html"><span style="font-size: large;">Farhat Jajhi</span></a><span style="font-size: large;">, le "M. propre" qui a tenté de réformer le ministère de l'intérieur, les chefs à la tête de l'appereil de sécurité osent le fratricide en réduisant au silence l'un des leurs. Face au cas Feriani, le gouvernement de transition, quant à lui, brille </span><a href="http://www.hrw.org/fr/news/2011/06/09/tunisie-les-autorit-s-devraient-lib-rer-un-officier-de-police-qui-avait-tent-de-d-no"><span style="font-size: large;">par son silence</span></a><span style="font-size: large;"> et par sa complésance. </span><br />
<br />
<span style="font-size: large;">Six mois après le 14 janvier, l'institution sécuritaire a l'air d'être toujours aussi autonome et puissante. Ni le gouvernement actuel, ni la justice, ne semblent être capables de la contrôler, et encore moins de la réformer. Seul le Palais de Carthage, sous Ben Ali, pouvait le faire. Mais la disparition de ses commanditaires n'a pas aboutti à la fragilisation de l'appareil de sécurité. Les longues années d'impunité et de puissance dont il a bénéficié n'a fait que renforcer son pouvoir.</span><br />
<br />
<span style="font-size: large;">Les agents du ministère de l'intérieur coupables d'homicides, de tortures et de violations devront pourtant répondre de leurs actes, et en priorité, faire face au légitime appel à la justice des </span><a href="http://www.gnet.tn/temps-fort/tunisie-les-familles-des-martyrs-de-la-revolution-crient-vengeance/id-menu-325.html"><span style="font-size: large;">familles des martyrs</span></a><span style="font-size: large;">. Il ne peut y avoir de prescription en la matière. La population tunisienne ne semble pas non plus prête à faire des concessions à ce sujet. Un nouveau sit-in à la Kasbah est </span><a href="http://www.facebook.com/event.php?eid=209162595795976&ref=notif&notif_t=event_invite"><span style="font-size: large;">prévu demain</span></a><span style="font-size: large;"> pour continuer à faire pression.</span><br />
<br />
<span style="font-size: large;">Aussi primordiale que la réussite des élections de la constituante, et que le sauvetage de l'économie, la justice fait aussi partie des conditions de réussite de toute transition qui vient après des années de dictature répressive. Nous n'avons pas besoin de </span><a href="http://carpediem-selim.blogspot.com/2011/06/ben-ali-devant-la-justice-proces-ou.html"><span style="font-size: large;">justice exutoire</span></a><span style="font-size: large;">, ni de </span><a href="http://fr.rsf.org/tunisie-ae-une-decision-judiciaire-01-07-2011,40565.html"><span style="font-size: large;">justice moralisatrice</span></a><span style="font-size: large;">. Ce dont nous avons le plus besoin, c'est d'une justice réparatrice, d'une </span><a href="http://www.amnesty.org/fr/international-justice/issues/truth-commissions"><span style="font-size: large;">commission vérité</span></a><span style="font-size: large;"> dédiée à faire la lumière sur les exactions commises sous l'ancien régime. Nous ne pouvons pas bâtir une nouvelle nation avec tant de frustrations et de peines non réparées. </span><br />
<br />
<em>Source Photo : </em><a href="http://www.tunisiawatch.com/?p=4227"><em>ici</em></a>Selimhttp://www.blogger.com/profile/13761812746309856871noreply@blogger.com1