31 janvier 2009

Repression en Tunisie




Il est triste et honteux de voir à quel point, et après plus d’un demi-siècle d’indépendance du pays, les libertés sont réprimées en Tunisie. Et il est choquant de voir avec quelle violence l’Etat tue à chaque fois toute tentative d’émancipation de ces libertés.

Après seulement 4 jours  de sa première émission satellitaire, la jeune radio indépendante Al Kalima, qui diffusait  jusque là ses programmes sur Internet, vient d’être interdite avec une violence et un acharnement inégalables : Siège des locaux de la radio, enlèvement d‘un journaliste y travaillant, violence physique envers un autre journaliste dont les images ci-dessus peuvent attester, action judiciaire envers les rédacteurs en chef et saisie du matériel…Une opération Commando visant tout simplement à anéantir ce projet et à supprimer ce nouveau canal de liberté d’expression.

La longévité de toute dictature constitue son propre mal. Plus elle dure dans le temps, plus son caractère autocratique se renforce pour sauvegarder le peu de crédibilité qui lui reste. Il est illusoire d’attendre d’un tel régime une quelconque ouverture  au débat. Encore moins à la veille d’échéances électorales dont le seul objectif est de reconduire la même politique, avec les mêmes vieilles habitudes.

Une telle répression est souvent justifiée par l’impératif de sauvegarder l’image du pays. Mais de quelle image parle-t-on encore? Malgré tous les efforts de promotion, à coups de propagande nationale et internationale, il ne reste plus grand-chose de positif dans l’image que le monde a de la Tunisie aujourd’hui. Censure, torture, dictature, propagande, corruption…sont les mots qui reviennent le plus souvent quand on aborde la situation du pays…L’Economie est le seul registre qui sauve encore un peu cette image. Mais en contexte de crise Economique et Sociale, que restera-t-il pour la Tunisie ?


26 janvier 2009

Non, merci...


Après avoir reçu de l'ambassadeur d'Israel en Grèce 3 bouteilles de vin en guise de cadeau de voeux pour le nouvel an, le député socialiste grec Theodoros Pangalos  retourne le présent à l'expéditeur, avec courtoisie et beaucoup de vérité dans sa lettre:


"Cher Ambassadeur,

Merci pour les trois bouteilles de vin que vous m’avez envoyé pour les fêtes. Meilleurs voeux, à votre famille, aux membres de votre ambassade et une bonne et heureuse année. Bonne santé et progrès pour vous tous.

J’ai malheureusement noté que le vin que vous m’ avez offert a été produit sur les Hauteurs du Golan. J’ai toujours su, depuis tout petit, que l’on ne doit ni voler ni accepter les fruits d’un vol. Je ne peux donc accepter ce cadeau et je dois vous le restituer.

Comme on le sait, votre pays occupe illégalement les Hauteurs du Golan qui appartiennent à la Syrie, selon le droit international et de nombreuses décisions de la communauté internationale. 

Je saisis l’occasion pour exprimer mon espoir qu’Israël obtiendra la sécurité à l’intérieur de frontières reconnues et que les activités terroristes contre son territoire, de la part du Hamas ou de tout autre, seront contenues et rendues impossibles ; j’espère en outre que votre gouvernement 
cessera de pratiquer la politique des punitions collectives appliquées sur une échelle totale par Hitler et ses armées.

Les actions comme celles que les militaires israéliens exercent actuellement à Gaza, rappellent les holocaustes de Grecs à Kalavrita, Doxato, Distomo et certainement aussi dans le Ghetto de Varsovie.

 

Sur ces pensées, permettez que je vous exprime, ainsi qu’aux citoyens d’Israël et aux habitants de toute la région, mes meilleurs vœux."

Athènes, 30/12/2008




Rien à ajouter Mr le député!

Cette lettre est en ligne en versions grecques et anglaises sur le site du député. Source de la version française.

22 janvier 2009

UMA Vs UPM - Acte 1


J’ai appris deux choses aujourd’hui: la première est que l’UMA existe toujours;  la deuxième est que l’UPM a peut-être finit d’exister… La Libye, qui est actuellement à la présidence de l’UMA,  a annoncé aujourd’hui que les pays de l’UMA allaient « réviser » leur adhésion à ce projet cher à Sarkozy : « Les pays membres de l’Union des pays du Maghreb Arabe ont entrepris la révision de leur participation à l’Union pour la Méditerranée, à cause de l’agression Israélienne sur la bande de Gaza ».

« Réviser » voulant dire en langage diplomatique « remettre sérieusement en question », peu d’espoirs subsistent encore aujourd’hui pour que ce projet ne se concrétise un jour. Une tentative de sauvetage a pourtant été menée par  un « Lobby d’économistes » qui a lancé « l’Appel de Tunis ». Un appel qui n’a pas porté plus loin que Tunis…

Les opinions maghrébines ont commencé à converger au sujet de l'UPM depuis plusieurs mois déjà, depuis le moment où les pays du Maghreb ont compris qu’ils n’avaient finalement pas grand-chose à gagner au deal : beaucoup d’ambition, des moyens faibles, et très peu de changements dans l’équilibre des forces. Le Maroc a boudé l’inauguration en n’envoyant qu’un Prince à la place du Roi ;  La Libye était absente et l’Algérie très discrète. La Mauritanie était invitée au nom de l’UMA. Seule la Tunisie affichait encore un grand sourire Juillet dernier, s’accrochant alors à l’espoir de décrocher le Secrétariat, après avoir perdu le siège, et ce malgré tous ces « atouts »…Décembre 2009, la Tunisie perd aussi le Secrétariat et demande le divorce. Elle rejoint ainsi le club des mécontents,  

S’ils ne se retirent pas officiellement de l’UPM, les pays de l’UMA gèlent le processus avec cette initiative. La guerre à Gaza a favorisé le consensus au sein de l’UMA, et les pays du Maghreb ne s’exposent pas vraiment  en parlant au nom de l’UMA. L’enthousiasme de Sarkozy était grand quand il attribuait à son UPM des vertus de « Normalisation ». C’était sans compter avec le coup de pied dans la fourmilière donner par Israël dans toute la région...

05 janvier 2009

Guerre des nerfs

Flyers largués par l'armée israélienne sur la bande de Gaza pour inciter les habitants à la délation (appuyer sur l'image pour l'agrandir)



"C’est une vraie guerre. Une guerre très épuisante et traumatisante psychologiquement (...) Toutes les communications sont coupées ; tout le réseau de communication de Gaza été endommagé (...) C’est une véritable catastrophe ! Nous sommes immobilisés à l’intérieur de nos foyers. Tout est paralysé. Il n’y a rien qui bouge, hormis les ambulances qui transportent les morts et les blessés qui peuvent être évacués. C’est une situation désastreuse et personne ne peut savoir ce que cela va encore réserver."

Ce témoignage d'un journaliste palestinien qui vit à Gaza montre l'ampleur de la guerre des nerfs qu'Israel inflige en ce moment aux habitants de Gaza, en plus des bombardements sanglants qui ont fait plus de 500 morts et des milliers de blessés à ce jour. Selon Amnesty International, l'armée israélienne ne se contente pas seulement de tout raser sans distinction des bâtiments civils, universités et mosquées, mais elle joue également avec les nerfs des habitants en les appelant au téléphone pour les avertir de quitter leurs logements en raisons d'attaques aériennes imminentes : "L’objectif de ces menaces téléphoniques semble être de semer la panique au sein de la population civile, puisque dans la plupart des cas les bâtiments en question n’ont pas été bombardés. Si son objectif est bien de faire peur et non de prévenir réellement les habitants, cette pratique constitue une violation du droit international et doit cesser immédiatement."

Avec tous ces éléments à charges, comment peut-on encore parler d'opération "défensive"?