Voici quelques informations et chiffres intéressants lus dans un article de Jeune Afrique sur les différentes régions de la Tunisie. La concentration de la population tunisienne reste très concentrée sur le littoral du pays comme l'indiquent les chiffres suivants:
Population (milliers d'habitants)
Nord-est (7 gouvernorats) : 3728
Nord-Ouest (4 gouvernorats): 1215
Centre-Est (4 gouvernorats): 2309
Centre-Ouest (3 gouvernorats): 1371
Sud (6 gouvernorats): 1506
Les disparités entre l'intérieur et le littoral du pays ne se limitent pas qu'à la répartition de la population, mais aussi à celle des richesses:
"...Le littoral assure plus de 80% de la production économique annuelle avec 60% de la population installée sur près de 17% du territoire. Le Sud (15% de la population, 58% du territoire) et l'Ouest (25% de la population, 25% du territoire) réalisent le reste, c'est-à-dire un peu moins du cinquième."
Tant que ces disparités ne seront pas dissipées, la migration des populations des régions de l'intérieur vers celles du littoral ne cessera pas. L'une des conséquences de cet effet de concentration de la population sur le littoral tunisien est l'apparition des quartiers anarchiques dans les zones périphériques des grandes agglomérations. On peut citer à titre d'exemple de ces quartiers: Sidi Hassine (banlieue de Tunis), Mnihla (Ariana), Naasen (Ben Arous), Cazemets (Sousse), Sidi Mansour (Sfax), Ouersnia (Ben Guerdane). Ces quartiers étant généralement très mal aménagés (infrastructure très pauvre, absence de desserte en transport en commun, absence de systèmes d'évacuation des eaux) et surpeuplés (parfois plusieurs milliers d'habitants dans un seul quartier), la situation peut vite dégénérer pour devenir intolérable.
Courrier International a d'ailleurs publié en Mars 2007 un témoignage décrivant un quartier marginal de la banlieue de Tunis dont voici un extrait : (Article censuré à l’époque en Tunisie)
Hay Al Akrad, l’autre visage de Tunis
« J’ai envie d’aller voir de près, de tout près, Hay El-Akrad, le quartier des kurdes, croupion de la Tunisie, degré zéro du pittoresque. On y arrive dans une cohue infernale… Je demande à mon compagnon, un habitué des lieux, si c’est dangereux. “Pas trop”, dit-il en haussant les épaules, et je comprends que Hay El-Akrad est un endroit très dangereux (…) En comparaison, Chicago doit ressembler à une école maternelle. Des flèches signalent les bars clandestins. Devant les portes, des femmes s’offrent au passant à des prix facilement négociables. Nous entrons dans une bicoque obscure et infecte, où des créatures lascives, qui semblent sorties de la Guerre du feu sirotent du vin. Nous entrons dans une maison. Une maison de Hay El-Akrad, c’est une pièce de trois mètres sur quatre. Là vivent le vieux Lakhdar, sa femme et ses huit enfants : dix personnes dans 12 m2 ! Autour des Lakhdar, il y a quatre robinets d’eau potable dont trois sont détraqués depuis deux semaines (…) On marche dans les ruelles du quartier. Boue fétide, caniveaux bloqués par la vase, détritus à perte de vue… Chaque centimètre de rue est bourré à mort, disputé. Des échoppes grandes comme des coffres à jouets se serrent les unes contre les autres. Je passe près d’une mare ignoble dans laquelle s’éclaboussent une poignée d’enfants. Des rires encore, des yeux tout fulgurants de joie. “Sans les enfants, ce quartier serait un goulag”, me dit mon guide. » Par Taoufik Ben Brik.
Enfin, toujours dans le même sujet, le magazine Réalités du 23 Août 2007 parle de l’idée de transformer la ville de Kairouan en Capitale administrative du pays, ce qui pourrait constituer une solution au déséquilibre entre Intérieur et Littoral :
« On a le droit de rêver d’une capitale administrative tunisienne qui se situerait au milieu du pays. C’est plus de justice et donc plus de stabilité, plus de force et plus de progrès pour notre pays : la Tunisie. Par ailleurs le niveau de vie de Sidi Bouzid, Kasserine, Siliana, Gafsa et autres s’élèverait beaucoup plus. Le problème des régions déshéritées, du déséquilibre régional serait clos. Le problème de l’immigration interne et des incidents qui en découlent, le problème du déséquilibre social et de la violence dus à cette immigration des régions non déshéritées eux-mêmes seraient réglés. »
Au-delà du coût énorme inhérent à une telle décentralisation, cette initiative risquerait de se transformer en vraie querelle entre tunisiens, qui, régionalisme oblige, réfuteront l’idée d’accorder un tel statut à une ville de l’intérieur…
2 commentaires:
L'extrait de l'article censuré est chocant... On a du mal à croire que c'est en Tunisie que ça existe.
hey selim!
Je t'envoie ce message bien qu'il n'y a pas de relation avec l'article.
t'as vu ce clip?
http://www.dailymotion.com/video/x2rozn_koxie-garcon_music
Je dois dire que c'est ce qui se passe aussi du coté de la Tunisie.il y a un manque de tact ENORMISSIME entre les tunisiens et les tunisois plus précisemment. Tu en dis koi?
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