30 décembre 2008
Crimes de guerre
25 décembre 2008
20 décembre 2008
Propagande 2.0
« La propagande désigne l'ensemble des actions menées dans le cadre d'une stratégie de communication par un pouvoir politique ou militaire pour influencer la population dans sa perception des évènements, des personnes ou des enjeux de façon à l'endoctriner ou l'embrigader ». WIKIPEDIA.
Les deux dernières semaines ont été marquées par l’apparition subite d’un nouveau genre d’internautes sur le web tunisien. Ils ont envahi deux espaces particuliers : Facebook et la blogosphère, deux espaces reconnus pour leur liberté de ton et qui ont par conséquent déjà été censurés. Dans Facebook est apparu le groupe des « blogueurs patriotes », qui compte un certain nombre de blogueurs comme Naoufel Masri ou encore Manoubi AKROUT, ainsi que leurs amis. Par « patriotes », comprenez « pro-RCD », car en parcourant leurs textes, on se rend très vite compte qu’ils confondent « Patrie » et « Parti au pouvoir » : leurs écrits décrivent une Tunisie anesthésiée, ne souffrant d’aucun problème ni conflit et donc parfaite sur tous les plans...La Tunisie mauve.
Dans la blogosphère, on retrouve un des blogueurs cité ci-dessus, élu à 99,77% par les bloggeurs tunisiens comme meilleur spammeur de la semaine. Sa spécialité : le spam propagandiste. il est capable de diffuser 5 posts de plusieurs dizaines de lignes chacun, et ce en un temps record : environ 15 mn. Ceci était vérifiable il y a quelques jours sur son blog : seules deux ou trois minutes séparaient la diffusion des posts. Aujourd’hui, il a supprimé l’option d’affichage de l’heure de diffusion des posts, et fermé les commentaires aux lecteurs… La blogosphère a vite compris son jeu et l’a accusé à juste titre de spammer : comment pourrait-on poster aussi rapidement des textes aussi longs, avec parfois même de la bibliographie à l’appui, sans forcément avoir recours au Copier-coller ?
D’où viennent alors ces blogueurs pro du texte riche en superlatifs et autres essais « philosophiques » sur l’ère du Changement? La réponse est peut-être donnée par Mr. Masri lui-même : de l’Académie Politique du RCD, où il a été formé. Cette académie, crée en 1997, a pour but de former les meilleurs éléments du parti au militantisme politique. Au programme de chaque promotion 3 thèmes de recherches validés « par le président lui-même » et traités par 3 groupes de 10 académiciens. Ils sont accompagnés dans leurs recherches par des membres affirmés du parti, et ont même le privilège d’être reçus en conférence par le premier ministre ou autres membres du gouvernement. Ca, c’est pour la partie théorique de la formation. Dans la partie pratique, les apprentis sont plongés dans la vie du parti en faisant du terrain et en assistant à diverses réunions, colloques ou autres manifestations du parti.
Le site de la Chambre des Conseillers nous donne des détails intéressants sur cette formation, de telle sorte qu’on comprend mieux la mission de ses académiciens, et sa finalité. Plus précisément, la présence des blogueurs patriotes sur la toile a pour but de satisfaire à l’un des 3 grands enjeux directement liés à cette formation : garder le contrôle sur une société qui, avec l’amélioration du niveau de vie et du niveau d’éducation, devient de plus en plus dure à convaincre, surtout avec son ouverture sur le monde grâce aux nouvelles technologies de la communication qui peuvent transmettre en temps réel ce qui peut se passer à travers le pays :
الرهان الثالث هو أن
وهكذا يصبح المواطن صعب الإقناع خاصة في محيط عالمي مفتوح بتقنيات الاتصال الحديثة وسرعة نقل ما يجري في كافة أنحاء المعمورة.
Pour cela, l’action qui incombe aux patriotes est clairement définie, aussi bien sur le fond :
ثمّ يأتي دورنا في الردّ على 3 أصعدة
الردّ على حملات التشكيك الصادرة عن المناوئين والمشكّكين الذين يستعملون شتّى الوسائل ويستغلّون كلّ الظروف والمناسبات لبثّ إدّعاءات ومعلومات مغشوشة. وسائلنا في الردّ عديدة القلم، والاتصال المباشر والتحرّك على السّاحة في جميع المواضع،
الردّ على الإشاعات،
إيقاظ وازع الغيرة على مكاسب البلاد لدى المتفرّجين بأن نكون سباقين عليهم لجرّهم لصفّنا وتحريكم.
Que sur la forme :
شكلا : من المؤكد أنكم تمرّستم على تقنيات الخطاب السياسي الملائم، المبسط القادر على التأثير والإقناع، والمرتبط بواقع الساعة والمتأقلم مع طبيعة المرحلة ومقتضياتها
. فلا مجال لخطاب مطوّل مملّ، يسرد المكاسب بدون تحليل ولا مقارنات.
Vous remarquerez au passage que la consigne sur la forme du message à délivrer est loin d’être respectée par les patriotes puisqu’ils font exactement le contraire de ce qu’on attend d’eux : leurs discours sont longs, ennuyeux, et ils ne font que réciter les acquis sans aucun effort d’analyse et de nuance.
16 décembre 2008
Delocalisation
Il arrive que des entreprises françaises délocalisent leur production en Tunisie. Les tunisiens, eux, délocalisent leurs procès en France. Les premières recherchent par cette délocalisation un moindre coût de production et de main d’œuvre. Les deuxièmes recherchent de la justice, denrée rare et très chère dans leur pays. La délocalisation des entreprises françaises détruit de l’emploi en France, et en crée en Tunisie. La délocalisation des procès tunisiens créent de l’espoir en France, et de la frustration en Tunisie. Mais qui est gagnant dans l’histoire ?
La justice importée de France ne satisfait pas son besoin, puisqu’elle ne produit pas d’effet en Tunisie. L’emploi créé par les entreprises françaises en Tunisie est précaire, et son effet sur la réduction du chômage reste négligeable. Mais alors que l’image de la justice française gagne en brillance, celle de la tunisienne perd en crédibilité. Une chose est sûre : la Tunisie, « terre d’amitié et de sérénité » appartient désormais au passé. Bienvenue en Tunisie, la vraie…
15 décembre 2008
Une histoire de chaussures
C’est énorme ce qu’une paire de chaussures a pu provoquer comme réactions partout dans le monde. D’abord, du côté des américains qui ont trouvé l'explication de ce geste si étrange : le jet de chaussure, parait-il, serait une insulte sévère chez les « arabes », pour BBC NEWS. CNN avance que cela relève plutôt de la culture " musulmane". Cherchez la vérité…
Les arabes, quant à eux, ont crié victoire : ici, là, ou là-bas. Pour eux, il s’agissait « des chaussures de la liberté! », de la vérité et de la vengeance. Et le journaliste qui les a jetés n’est qu’un..Héros !…La ferveur est telle qu’un milliardaire arabe bien excité a finit par ouvrir les enchères : il offre 10 millions de dollars pour avoir les chaussures volantes anti-bush…le prix de la liberté!
Bush quant à lui, goûte enfin à la liberté qu’il a instaurée en Irak, en laissant au passage des centaines de milliers d’irakiens morts. Aujourd’hui, on est si libre en Irak qu’on peut jeter des chaussures à la gueule de n'importe qui, même s'il s'agit du président des Etats Unis ! C’est du moins ce que pensent les collègues de l’homme du jour : this doesn't represent the Iraqi people, but that's what happens in free societies where people try to draw attention to themselves.
Seul le grand public s’est bien régalé de cette histoire. Ce journaliste a fait exactement ce que beaucoup de gens, et parmi eux beaucoup d'arabes, auraient fait ou aimé faire s’ils étaient devant Bush : lui jeter leurs chaussures en criant « ya Kaleb », comme on fait, très couramment, pour chasser un chien errant et indésirable. The flying shoe speaks more for Arab public opinion than all the despots/puppets that Bush meets with during his travels in the Middle East. Source.
12 décembre 2008
Double peine
Comment réagir face à une telle bêtise ??? De quel droit peut-on affliger à des blogs de qualité comme les 3 que j’ai cités cette double peine, sachant que deux de ces blogs (Samsoum et Débat Tunisie) sont ou ont déjà été censurés par Aamar (ce qui prouve leur qualité d’ailleurs…), et que Arabicca peine à contrôler les ardeurs de ces commentateurs "anonymes"...
Ces Blogs Awards ne sont tout simplement pas représentatifs de la blogosphère tunisienne. Clairement, on a volontairement écarté tous les blogs qui dérangent et qui ont été censurés, ou ceux dont les auteurs osent aborder des sujets dits « sensibles ». C’est comme si c’était le gouvernement, ou un autre journal Boudourou qui avait organisé ces Awards. Ecarter les gens pour leurs opinions, ou pour les sujets abordés dans leurs blogs relève tout simplement de la censure ! Ecarter les « perturbateurs » et ne garder que les « bien-pensants », c’est une pratique traditionnelle et bien rodée qu’on retrouve partout et dans toutes les sphères en Tunisie : culturelle, sociale, politique et économique. On la retrouve désormais dans la blogosphère : c’est triste et rageant !
08 décembre 2008
A la Une aujourd'hui
Actualités nationales | |||||||
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04 décembre 2008
Solidarite
Comme chaque année, les tunisiens se sont rendus en masse dans les bureaux de poste. Non pas pour réélire pour la 22eme fois consécutive le même président avec 99.7% de voix pour ; ca sera pour l’an prochain…Mais pour donner, dans la joie et la bonne humeur, de l’argent, beaucoup d’argent : 37 millions de dinars au total.
C’était la journée de la taxe de Solidarité, ou de la taxation solidaire… On l’appelle aussi « la journée du 26-26 », en référence au Fond de Solidarité Nationale. Ce fond est sensé alimenter des « zones d’ombres », étrange nom donné aux zones géographiques les plus pauvres en Tunisie, dont les délimitations ne sont jamais trop claire…Mais alors que la Tunisie affiche un taux de pauvreté en décroissance illimitée depuis 20 ans, les dons ne cessent d’augmenter chaque année. Cette année, 5.285.581 personnes, soit la moitié de la population tunisienne, ont fait des dons pour 376 000 personnes pauvres, soit 4% de la population… Malgré la crise, la baisse du pouvoir d’achat, le mouton de l’Aid à acheter et l’ennui que provoque toute histoire qui se répète chaque année depuis 20 ans, les tunisiens ont donné cette année 10 % plus d’argent que l’année précédente …Respect.
Mieux encore, une nouvelle forme d’auto-don s’est mise en place : ce sont les régions les plus touchées par la crise socio-économique qui ont fait le mieux : L’affluence des donateurs dans certaines régions prioritaires a été aussi remarquable, à l’instar des gouvernorats de Gafsa et de Tataouine où le nombre des donateurs s’est accru respectivement de 14,79% et 22,73%. Les dons collectés dans le gouvernorat de Jendouba ont évolué de 24,23%. Source.
Sans compter les 500 000 entreprises tunisiennes qui y adhèrent aussi, saisissant souvent l’opportunité pour négocier un contrat, une moindre fiscalité ou simplement de la « fluidité » administrative…Cela me rappelle aussi quand au lycée le proviseur faisait l’appel dans chaque classe pour ramasser 500 millimes par élève. Tout le monde y participe, d’une manière ou d’une autre...C’est le miracle de la solidarité tunisienne.
11 novembre 2008
Echange de bons procedes
Depuis un certain temps, on ne cesse de nous parler de l’influence grandissante de la Chine à travers le continent africain. Le terme « Chinafrique » a même été désigné pour qualifier cette influence. Les plus réfractaires à cette intrusion chinoise vont même jusqu’à la qualifier de nouvelle forme de colonisation, tant les chinois ont pu gagner du terrain en très peu de temps dans les deux champs économiques et politiques en Afrique.
Du côté chinois, l’Afrique représente un enjeu primordial dans le maintien de sa croissance et de son rayonnement dans le monde. Beaucoup de pays africains sont riches en ressources, mais pauvres en infrastructures, et en fonds. La demande de la Chine en ressources naturelles pour continuer à alimenter une croissance à deux chiffres ne finira pas de croitre. Le deal a vite été trouvé : ressources naturelles contre grands projets d’infrastructures et produits chinois peu chers. Et on ne pourra pas accuser la chine de vouloir plier les richesses africaines, ce rôle de méchant étant déjà occupé par les anciens colonisateurs occidentaux. ..
La Tunisie est un petit pays africain pauvre en ressources et assez avancé sur le plan économique. Mais l’influence chinoise est non moins présente dans d’autres domaines en Tunisie, si l’on croit cet article vantant l’efficacité de la coopération entre les deux pays dans le domaine de l’information et de la communication. Cette coopération s’est concrétisée à travers « les liens » entre l'agence Chine Nouvelle (xinhua, agence d’information officielle chinoise) et la TAP (Agence d’information officielle tunisienne) :
Le président de l'Agence Chine Nouvelle a affirmé la volonté de son pays de consolider, d'enrichir et de diversifier la coopération entre les deux pays, soulignant que des programmes sont actuellement en cours d'élaboration en vue de promouvoir le rayonnement des deux agences à travers la multiplication des échanges de visites, d'expériences et d'expertises, afin de s'adapter aux mutations mondiales dans le domaine des nouvelles technologies de l'information et de la communication.
De son coté, le Président Directeur Général de l'Agence TAP a présenté les grandes lignes de l'accord bilatéral conclu entre les deux agences et qui a été examiné au cours d'une séance de travail, tenue samedi matin au siègede l'Agence TAP.
De qui alors la TAP s’inspire-t-elle pour nous délivrer à nous tunisiens une si bonne qualité d’information ? Quel est ce journalisme à la chinoise ? Un rapport écrit par le journaliste Gautier Battistella est sans appel : Xinhua n’est autre que l’agence de propagande et l’organe de censure officieux du parti communiste chinois. Elle déroge à toutes les règles de liberté de la presse : censure, et désinformation sont ses pratiques courantes pour encadrer le pays…Comme exemple du journalisme à la chinoise, cette démonstration en image des Unes de dix journaux chinois le lendemain de l’ouverture du XVII è congrès du Parti Communiste Chinois : la ressemblance au niveau des photos, des titres et même des sous-titres est assez frappante…et en dit long sur la nature des rapports entre le gouvernement chinois et l'agence de presse.
Tout cela m’amène à rire « jaune » (sans mauvais jeu de mots…) quand je pense à la nature des « échanges d’expertises » qui doivent lier les deux agences…et me fait penser que notre cher Ammar National doit nous réserver encore de belles nouveautés!
04 novembre 2008
12 octobre 2008
L'integration en France
Cette semaine, j’ai eu ma demi-journée d’intégration en France. Depuis 2007, la politique de l'’immigration française a instauré cette nouvelle mesure afin d’intégrer les étrangers en situation régulière « dès le début » de leur arrivée en France, et d’empêcher ainsi leur « non intégration » à la société française et tous les problèmes sociaux et économiques qui peuvent en être induits : chômage des immigrés, ghettoïsation des cités, etc…Une sorte d’intégration en Amont…
Sauf qu’un petit détail a dû échapper aux services de l’Agence Nationale de l’Accueil des Etrangers et des Migrations : je suis résident en France depuis 2004, j’ai été diplômé d’une université française et j’ai travaillé dans une banque française avant de travailler aujourd'hui pour une autre entreprise française... Autant dire mon intégration est bien entamnée depuis 4 ans... Mais pour renouveler mon titre de séjour cette année, il m’a été « fortement recommandé » d’assister à cette demi-journée de post-intégration. Le caractère obligatoire de cette « formation » n’est pas explicitement mentionné, mais je me suis vite rendu compte en m’informant que mon absence pèserait sur les futures décisions du préfet de me délivrer -ou pas- mon titre de séjour. Il me fallait donc prouver mon assiduité.
Je me présente donc Jeudi dernier à 13h00 à l’adresse indiquée. Après avoir attendu une demi-heure dehors avec un groupe d’autres étrangers conviés comme moi à cette demi-journée d’intégration, les portes du centre se sont ouvertes et, après les contrôles d’identité habituels, me voilà placé dans une salle avec une trentaine d’autres étrangers. Une femme entre, nous souhaite la bienvenue et commence par nous expliquer le déroulement de cette demi-journée. En gros, j’étais là pour « m’informer sur la vie en France » et signer « mon contrat d’accueil et d’intégration ».
La demi-journée débute par le visionnage d’un film de 20 mn sur la vie en France. Tout y était : Marianne et son buste, la tour Eiffel et ses lumières, des images de pompiers entrain de secourir des riverains qui ont perdu leur maison suite à des inondations pour illustrer la solidarité à la française, des images de la coupe du monde 1998 remportée par la France (présentée comme symbole de la France ?), etc. On nous a rappelé les valeurs de la République : droits de l’homme, laïcité, égalité hommes-femmes, interdiction du port de signes religieux ostentatoires, le devoir de payer ses impôts, etc… Et la voix-off qui insistait : « en France, les femmes n’ont pas besoin de l’autorisation du père, ni celle du mari ou du frère pour travailler » avec comme image de fond une femme qui conduit une voiture…Le film se termine par une information importante : les secteurs du bâtiment et de restauration sont particulièrement en recherche de travailleurs…
Après ce film très informatif, j’ai attendu 2h pour être reçu par « une auditrice sociale ». Pendant ces deux heures d’attente, le défilé des auditeurs sociaux n’a pas cessé. Chaque 15 mn, l’un d’entre eux se présentait en appelant un étranger par son nom et en lui demandant de le suivre. Les auditeurs eux-mêmes étaient manifestement issus de l’immigration et parlaient avec un fort accent : il y a avait des latinaux, une chinoise (qui n’auditait que les étrangers chinois qui étaient présents), etc. J’ai personnellement été reçu par une auditrice qui devait venir d’Europe de l’Est. Elle a vérifié les informations qui s’affichaient sur son écran, a complété mon dossier en saisissant de nouvelles informations qui n’y figuraient pas (mon statut, mon travail actuel, etc…). Puis elle m’a remis mes diplômes !
Eh oui, j’ai été deux fois diplômé cet après-midi : j’ai reçu « une attestation d’information sur la vie en France » qui prouvait que j’ai bien bénéficié de la formation sur la vie en France, ainsi qu’une « attestation ministérielle de dispense de formation linguistique », mon niveau de français ayant été jugé « satisfaisant ». J’ai signé mon « contrat de bienvenue en France », précieux sésame à montrer au préfet dans 12 mois, pour lui prouver ma bonne volonté quand je demanderai mon renouvellement de titre de séjour…Mais j’en ai pas terminé avec la paperasserie : il me reste un troisième diplôme à avoir en poche pour être complètement « intégrable » en France : mon diplôme de formation civique ! Je suis obligé de me présenter prochainement à une journée de formation civique sur l’organisation et le fonctionnement de l’Etat et de ses institutions, et sur les principes fondamentaux de la république française, notamment la Liberté, l’Egalité, la Laïcité et la Solidarité. Le repas nous sera gentiment offert, nous a-t-on précisé…
Tout cela n’est pas inutile : parmi les étrangers présents à cette demi-journée, certains comprenaient / parlaient mal le français. L’Etat français s’engage à leur offrir une formation linguistique adaptée à leur niveau. Mais je doute sérieusement de l’utilité et de l’efficacité de l’information sur la vie en France, du moins telle qu'elle est fournie. A mon avis, l’intégration à la société française passera naturellement et mieux par le travail et par l'octroi d'un vrai statut social. Comment résoudre les problèmes complexes de l’intégration des immigrés en France, juste en leur montrant un film sur la vie en France ? Et les jeunes « voyous » de banlieue, qui ont cramé tant de voitures en 2005, auraient-ils été mieux assimilés à la société française s’ils disposaient du « livret d’accueil Vivre en France » qui m’a été remis à l’issue de cette demi-journée ? L’intégration ne passe-t-elle pas plutôt par l'application de la non discrimination et de l’égalité des chances ? Ce qui est sûr, c’est qu’il faut vraiment être motivé pour supporter la lourdeur du processus…Et dans ce sens, l'immigration en France est bien devenue "choisie"...
05 octobre 2008
ET SI ON JOUAIT - EPISODE VII
Je prends le relais de Renzo dans le jeu lancé par Mariouma.
Ils se regardent, indécis. La tension monte. Il se passe la main dans les cheveux nerveusement. Elle sent qu’il commence à paniquer. -calme-toi, cela ne va pas se passer comme ça, dit-elle d’une voix glaciale. -et s’il parle, que va-t-on faire ? si……si… répondit-il en triturant son paquet de cigarettes. -il ne parlera pas, il n’en aura pas l’occasion, on le fera taire avant ! et une fois pour toutes. Il la regarde, interloqué, se diriger vers le sofa, s'assoir et s'en allumer une calmement, le regard brillant de rage froide.
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Il prend son paquet de cigarettes et il se rend compte qu'il est vide. Il cherche dans ses poches, il trouve une cigarette égarée. Il l'allume avec son Zippo, l'unique héritage qu'il a reçu de son oncle, avant d'être terrassé d'un cancer du poumon. Il n'a jamais eu de parents, ni de famille, sa seule famille était cet oncle, qu'il aimait bien. A chaque fois, qu'il utilise ce briquet des flashbacks viennent le harceler et le submerger de souvenirs, de pensées...Mais cette fois, pour la première fois il n'a rien vu de ça, il n'a vu que le feu consumer ce bout de cigarette humide et il a même entendu le bruit du craquement de la feuille sous l'effet du feu. On dirait que d'un coup la rage a amplifié tout ses sens! Plus animal que jamais, il l'a regarde d'un œil et l'invite d'un mouvement de tête à venir à ses côtés. Il la fixe longuement, met sa main derrière sa tête, avec une douceur et tant de force à la fois comme s'il l'étranglait, elle aimait ça...Ils se sont embrassés, à un moment ils ont tout oublié...Puis il s'est levé, s'est dirigé vers ce corps qui git parterre, lui donne un dernier coup de pied à la tête et commence à tout mettre en feu...
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Elle, stupéfaite, regarde la scène. Elle ne sait plus comment réagir, se taire ? Crier ? S'échapper ? Elle ne comprend rien à ce qui se passe. Elle panique, alors qu'elle veut bien lui demander pourquoi il fait ça... ça ne fait qu'aggraver la situation et compliquer les choses. Il la prend d'un coup de main et la tire en courant vers l'extérieur. Laissant la maison en feu et le cadavre brûler. L'endroit puait les cendres. Elle sait depuis toujours que cet homme a une attitude bizarre, des comportements toujours inattendus, il est imprévisible... Elle a déjà vu la mort à plusieurs reprises. A chaque malentendu qui se passe entre eux, c'est le désastre. Elle ne pourra jamais oublier la fois où il l'a emprisonnée 4 jours sans nourriture dans une cave sombre et humide... Mais elle ne pouvait pas se passer de lui ni de ses délires. Lui non plus d'ailleurs, elle est son unique confidente, sa présence le rassure plus que tout... Ils courent tous les deux vers l'extérieur. Il fait noir, ils ne se doutent de rien. Personne ne pourra les remarquer à une heure aussi tardive, mais surtout à un endroit coupé du monde. Ils sont montés dans la voiture. En s'éloignant de la maison, un contrôle policier arrête la voiture pour un contrôle papier...
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Les feux naissaient de partout, les flammes avalaient, l’avalaient... Assis à côté d’elle il sentit un grand besoin de vide, une envie de succomber à la mort… Il se rappela soudain cette dame au visage craquelé, à l’âme esseulée : sa mère ; celle qui est morte dans les plus grandes souffrances dans l’indifférence des vastes allées d’un hôpital, il ne l’avait pas visitée, de peur de sentir, de peur d’être touché par cette fin qu’il détestait et respectait en même temps.
Il la regarde souriante et son sourire prend soudain cet air maléfique, son visage noircissant au fur et à mesure que les flammes brillent... Une impulsion de mort le transperce... Et s’il la tuait ? Comment s’y prendre ? Un poison ? On dit que mourir empoisonné est atroce. il sent cette souffrance couler au creux de son corps et ça lui procure une sensation de plénitude... Il l’a fait avant ce rêve, là ou il marche sur une fine passerelle qui craquelle et où il regarde le gouffre en bas pour s’emplir de ce vertige, c’est alors qu’il se rappelle qu’il a toujours aimé les sensations fortes. Il lève sa tête, la regarde ; elle sourit encore et le mouvement des flammes se projette sur ses dents blanches, des dents de loup, fortes et tranchantes, tout comme son vieux couteaux suisse, offert par son premier amour à la saint Valentin, drôle de cadeau !
« Vos papiers s’il vous plait ! » Elle tremble. « Les papiers de la dame ! » « Je vais vous demander de descendre de la voiture ! » Le policier fait un signe de la main et des lumières approchent… Il pense qu’il devrait appuyer sur l’accélérateur, un démarrage à l’américaine ; digne des plus grands films… Deux policiers approchent de plus en plus. « Mr le policier, s’écrie-t-elle soudain, à l’aide ! Il m’a kidnappée !!! » Il la regarde, un sourire au coin de la bouche, Il s’y attendait ; Il appuie alors sur l’accélérateur : « ils ratent vraiment quelque chose ces réalisateurs hollywoodiens ! Ha ha ha ! » La voiture est loin, les rires et les cris s’entremêlent et résonnent fort au creux de la nuit… Elle demande "On est suivis ?"
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- « Je m’en occupe. Très drôle le coup du kidnapping ! »
Leurs regards se croisent, déterminés, les rires fusent à nouveau, saccadés, forts, forcés, empreints d’un mélange sournois de jouissance, de puissance et de peur savoureuse et inavouée, le cocktail idéal de l’excitation. Sami accélère, sûr de lui, il connaît le coin par cœur, il va les conduire à l’erreur fatale. Il y a ce virage à peine à quelques kilomètres de là, ce n’est plus qu’une question de minutes. Il est le maître du jeu. Hollywood, tu parles, que du carton pâte !
Il s’est maintenant arrêté de rire, concentré sur la route qui se déroule devant lui avec une étonnante facilité, comme si elle se donnait, complice. Ses sourcils froncés, ce petit mouvement nerveux au coin de la lèvre, son menton qui de temps à autre se crispe, laissent deviner qu’il est en pleine réflexion et pleine satisfaction. Un couteau suisse pour la saint Valentin, fallait y penser !
Sara est désormais silencieuse, fascinée, dubitative pourtant. Elle ne lui connaissait pas ce regard. Il ne l’a jamais regardé comme ça auparavant. Il y avait du mépris, elle en est certaine. Elle est habituée à leurs jeux de domination, chacun à tour de rôle jouant la soumission, elle sait la violence de ses yeux, la puissance de ses mains, la cruauté de ses mots. Mais ce regard là… Sa réflexion est interrompue par la sonnerie de son portable, elle décroche. Son visage se fige, sa main retombe sur ses genoux, elle ferme son portable sans rien dire.
« Qui c’était ? »
« C’était lui, il n’est pas mort ! »
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"Quoi!Ce fumier n'est pas mort!"
"Ce fumier est quand même mon père"!
"Non Sara, ne me dis pas que tu as des regrets, pas toi!"
Elle le regarda fixement pendant quelques secondes. Elle prit ensuite son étui à rouge à lèvres et s'appliqua le stick nerveusement tout en regardant dans le rétroviseur de la Hotchkiss.
Sara éprouve tout à coup un sentiment qu'elle n'a jamais éprouvé. Elle prend conscience du monde qui l'entoure, de la réalité. Elle ressent ce sentiment de plein fouet, en plein visage.
Voilà près de 5 années qu'elle vit avec Sami. 5 ans qu'elle navigue entre amour fou, haine et sauvagerie des instincts. Jusqu'à ce jour......Jusqu'à ce jour où par un froid après midi de novembre, elle lui a dit oui.
Oui à un projet terrible, cauchemardesque, satanique...
Elle a dit oui au parricide par amour, par perversité, par dégôut d'elle même peut être. Elle a dit oui à cette forme ultime de sacrilège.
Oh oui! Il sait y faire le beau Sami. Le sami au regard troublant qui fait tourner la tête des filles.
A chaque fois, il remettait le sujet sur la table.
"Faisons le venir dans la villa des collines et tuons le"disait-il. Comme si il s'agissait de tuer un animal.
Il rajoutait avec un plaisir carnassier :"On tue le vieux et à nous le fric, les voyages, les belles voitures et les beaux vêtements".
Pour lui, fracasser la tête d'un producteur d'Hollywood était un acte sanitaire. Pour lui, foutre le feu au père de Sara c'était à la fois vider un tiroir caisse et se débarasser d'un de ces types qui faisait danser les autres à coup de liasses de dollars.
Elle comprenait maintenant. Sami n'était pas Robin des bois. En voulant tuer Clyde McIntosh, son père, il assouvissait un vieux désir. Celui de se venger des riches, de ceux qui avaient ruiné ses parents et qui avaient laissé sa mère agonisante dans un hôpital miteux. Le zippo de son oncle lui avait servi d'aide mémoire, de souvenir ambulant,il devait être aussi l'instrument de sa vengeance.
Et cet argent qu'il pensait maintenant posséder, il voulait le jetter à la gueule du gotha d'Hollywood. Il voulait le jeter au visage de cette cour de réalisateurs hypocrites qui n'avaient voulu d'elle comme actrice que parce qu'elle était la fille du riche et puissant patron de la MCA.
Elle eut soudain envie de vomir. Elle demanda à Sami d'arrêter la voiture. Elle faiblit en descendant et se laissa tomber dans les hautes herbes du bas côté. Elle crut trouver dans la fraîcheur des feuilles un réconfort, elle resta prostrée un long moment la tête enfouie dans les genoux. Elle releva enfin la tête, Sami la regardait son couteau à la main.
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- Il faut que tu retournes finir ton travail. Il m’a appelé, il est donc encore vivant. Il ne faudra pas qu’il parle. Tu comprends? Il ne faut pas qu’il parle!
Il la regarde intensémment, rassuré par ses dernières paroles. Puis il l’attrape du bras, et sans dire un mot, la fait monter dans la voiture et fait demi-tour. Elle reste silencieuse. Silencieuse mais seraine. Elle n’avait aucun sentiment de culpabilité. Des doutes, mais pas de la culpabilité. Elle n’a jamais été proche de ce père qui n’était pas présent pour elle, ce père qui ne pensait qu’à sa carrière, qu’à l’argent. Sami a comblé cette absence du père depuis qu’elle l’a connu. Lui au moins, il lui parle, il se soucie d’elle et pense à elle. Elle n’est pas prête à retomber dans la solitude. Il faut qu’elle le soutienne. Il faut qu’elle assume son choix, pour une fois...
La route est longue. Sami choisit de contourner la route principale pour éviter de rencontrer les policiers qu’ils ont fuit. Il conduit les phares éteints. Tout était noir devant eux, seul le faible reflet de la lune éclairait leur chemin. Et puis soudain, il rompt le silence:
- Appelles ta mère, demandes lui si ton père a essayé de la joindre, rassures-là et dis lui de n’appeler personne.
Elle exécute, sans dire un mot. Sa mère ne répond pas au téléphone. Elle retente le coup. Pas de réponse. Elle regarde Sami, toujours concentré sur la route. Mais comme à son habitude, il ne dit rien. Il réfléchit. Ca la rassure...
Ils sont arrivés. Sami arrête la voiture loin de la porte d’entrée. Il éteint le moteur. Grand silence. On n’entendait plus que le soufle du vent. Une partie de la maison fumait encore, mais le feu était éteint. Elle apercoit de loin une voiture garée devant la maison. Une autre voiture, pas celle de son père. Elle le signale à Sami, sans dire un mot, juste en pointant vers la voiture. Il prend son couteau, ouvre doucement la portière. Elle l’imite. Ils avancent prudemment vers la maison. En se raprochant, ils reconnaissent la voiture. C’est celle de sa mère...
A suivre...
Je passe la main à Troubadour
25 septembre 2008
Une loi pour encadrer la toile?
15 septembre 2008
Annee scolaire, annee gruyere...
04 septembre 2008
Wanabe a muslim Reformer
Prenez un homme, faites tout pour le dévaloriser, mettre en exergue ces pires défauts et le diaboliser, ne le présentez que de ce point de vue péjoratif et répulsif, et vous serez certainement accusé de le détester. Cette hostilité, ce sentiment négatif, peuvent revêtir plusieurs formes selon l'entité détestée: ils peuvent exprimer une Xénophobie, une homophobie, du racisme, du sexisme, de l'antisémitisme, ou encore du nazisme...
Prenez ce que dit Wafa Sultan dans cette Nième vidéo où elle fustige la Charia, (et l'islam et les musulmans par extension), et essayez de définir sa position. Est-ce de la haine envers l'islam? Est-ce de la Xénophobie envers les musulmans vivant en Occident? Est-ce de la discrimination, ou de la diffamation? C'est à mon avis un peu de tout cela...
Elle maîtrise son verbe, parle d'une voix sûre et qui porte, ce qui augmente son pouvoir de séduction. Mais sa vision "binaire", basée uniquement sur l'opposition (Le bien contre le mal, les musulmans contre le monde judéo-chrétien, un Occident libre contre un monde arabo-musulman oppressé, etc...) me rappelle étrangement le discours des extrémistes islamistes les plus farouches. Pourtant, Mme sultan, qui est sensée représenter le Bien dans toute cette histoire, est aussi violente et virulente dans ses propos que les pires Cheikh égyptiens...En l'écoutant déballer son scénario catastrophe où la Charia serait sur le point de supplanter la Loi Occidentale, j'ai eu l'impression que j'étais face à très mauvais scénario de film d'horreur...Mme Sultan s’est-elle seulement renseigner, avant de devenir LA « Wanabe a Muslim Reformer » américaine, sur les autres fanatismes religieux ? Sait-elle seulement que toute religion possède ses côtés obscurs et violents, aussi bien l’Islam que le Christianisme ou le Judaïsme ?
Pour mes lecteurs de Tunisie, Ammar oblige, j’ai retranscris une partie de son discours. Savourez :
« (…) Sait-on à l’Ouest ce que c’est que de vivre sous la Charia ? Je ne crois pas. J’ai passé les 30 dernières années de ma vie sous la Charia, en Syrie, mon pays d’origine, même si la dictature syrienne peut sembler laïque aux occidentaux. La Charia est le système juridique de beaucoup pays du monde, comme l’Arabie Saoudite, l’Afghanistan, l’Iran, le Pakistan. (…) Si vous regardez les pays basés sur la Charia, vous y verrez régner la répression et la détresse. De ce fait, s’ils le pouvaient, la majorité des hommes et des femmes de ces pays émigreraient en Occident. (…)
Parfois, j’ai l’impression que la Charia me poursuit aux Etats-Unis. C’est pourquoi il est de mon devoir de dénoncer les tentatives sournoises de certaines organisations qui visent à instaurer la charia ici. Rien ne menace mon bien-être psychologique davantage que la peur de voir la charia instaurée ici. Je ne veux pas revivre l’enfer que j’ai fui il y a 20 ans. Mon premier devoir est de défendre la liberté de ce pays merveilleux et d’empêcher ces forces destructrices d’agir. (…)
Si vous vivez dans des pays occidentaux, la charia s’installe peut-être chez vous. Dans des villes en Europe et au Canada, certains vivent davantage selon la Charia que selon les lois laïques de ces pays. (…) C’est difficile à croire, mais dans des zones de Londres, de Paris, d’Amsterdam ou de Malmö, les autorités ont largement perdu le pouvoir au profit d’une Charia imposée par des musulmans radicaux. (…) Vous êtes peut-être inquiets comme moi, alors que pouvons-nous faire ? (…) Vous pouvez demander à vos dirigeants de légiférer pour interdire la Charia dans votre pays. Vous pouvez parler aux journalistes, aux radios, aux télévisions, pour exiger d’eux qu’ils parlent des inquiétudes liées à la Charia en Occident. (…) Pour les femmes et les non musulmans, la Charia est une forme d’esclavage. »