14 avril 2008

La condition de la femme en Tunisie, vue par Khadija Cherif

Dans une interview accordée à la tribune des droits humains suisse, Khadija Cherif, présidente de l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates (AFTD) explique quels dangers majeurs guettent les femmes en Tunisie aujourd’hui :

La régression des mentalités et la montée de l’intégrisme qui sont favorisées par l’absence de démocratie. Les risques sont sérieux. Il y a deux ans, une étude a montré que 80% des femmes voilées qui ont été interrogées le font aujourd’hui parce qu’elles veulent retrouver leur identité. Elles font ce choix pour marquer leur désaccord avec le gouvernement tunisien et les pays occidentaux qui ne respectent pas les droits de l’homme notamment dans la guerre en Irak. L’étude montre aussi que cette régression est liée à la multiplication des chaînes satellitaires dans le pays. Vu la situation internationale et l’absence de libertés chez eux, les Tunisiens se tournent vers ces chaînes qui sont pour la plupart islamistes. La chaîne Iqra, par exemple, appelle au port du voile pour mieux contrer l’Occident, et elle a une audience importante. Le danger est là !

Sur le code du statut personnel tunisien, Khadija Cherif livre ses impressions :

Le code du statut personnel promulgué en Tunisie il y a cinquante ans a été révolutionnaire par rapport à la région. Mais ce code n’a jamais consacré l’égalité de la femme avec l’homme. Ce dernier reste le chef de famille, il détient seul l’autorité parentale, la succession est toujours gérée selon la loi islamique (les filles héritent moitié moins que les garçons). En cas de divorce, la femme peut avoir la tutelle des enfants, mais uniquement si le mari est jugé défaillant. Actuellement le code marocain, la moudawna, est plus évolué : par exemple, l’autorité parentale est partagée. Et même si les Tunisiennes ont des acquis, surtout juridiques, leur vécu est semé d’embûches : le repli identitaire, les références religieuses, l’absence de démocratie sont autant d’obstacles à l’émancipation de la femme. En réalité, les Tunisiennes rencontrent les mêmes problèmes que les femmes du reste du Maghreb. On observe d’ailleurs une régression ces dernières années… Les violences domestiques sont un sujet tabou. Il n’est pas rare d’entendre des hommes, même des juges, dire que si les femmes sont battues, c’est qu’elles doivent être éduquées. C’est dire s’il y a encore du chemin à parcourir.

L’interview au complet, ici.

7 commentaires:

Unknown a dit…

franchement, y en marre de ce genre d'interview.
Qu'on foute la paix une fois pour toutes aux filles voilee et a iqraa, laissez les femmes se voiler s'il elles le decident et occupez vous de vos affaires!!

Amira Yaakoubi a dit…

@wij: je suis d'accord avec toi, imposer le port ou le non port de voile est complétementinsensé, ceci est une liberté personnelle ou à vrai dire devrait l'être...
pour ce qui est de notre société, elle est conformiste, je le crie haut et fort: CONFORMISTE!
et chercher à être libre dans une société conformiste:)
quelle galére!!!
dans un peuple ou des dictons du genre:
"a3mel kif jarek wala 7awwel beb darek" ou encore " elli chehi chahwa idirha fi 3cheh"...
on peut cerner la definition de la liberté: c'est une liberté conditionnée, qui n'a lieu d'être que dans le cercle trés restreint du petit chez soi!
Pour les 'chrifa bnet el fadhel' qui cherchent à se voiler pour 'retrouver leurs racines', désolée, ema yemchiou idourou eb ghafel!
on observe les comportement des enracinées et enracinés fi tounes:
expositions exubérantes de 'marques d'affection' dans la rue et les lieux publiques;
c'est même inutile de détourner le regard puisque de toute façon on trouvera un autre couple de l'autre coté!
On ne se gêne plus!
NORMAL!
pour ainsi dire, notre doyen nous a menacé de fermer la bibliothéque à 20h (cette derniére ferme normalement à 22h) suite à une belle rencontre qu'il a eu en faisant le tour de la fac;
désinhibés?
effets de la parabole?
recherche de racines?
:D
oui c'est ça!!!

Selim a dit…

D'acoord avec vous pour la liberté de porter où pas le voile
@Pink: j'adhère complètement à ta définition de la liberté à la tunisienne, je ne l'ai jamais pensée de cette manière là:)

Anonyme a dit…

Elle est vachement belle la meuf qui parle , la kadija .Je comprends parfaitement qu'elle ne veuille pas se voiler .C'est en effet parfaitement inutile .

Anonyme a dit…

T'a raison josue, elle est trop sexy cette femme marxiste. Peut etre c'est a force d'avaler les philosophies foireuses des 68ars qu'on devient ci charmant. Il y'en a marre de ces association a 2 bals. Et ils me parlent de l'humanisme, des lois et des droits. On dirait que l'humanite leur appartient.

Valérie Clerc a dit…

Les conditions de la femme en Tunisie se sont dégradées, la Tunisie revendique une éventuelle évolution mais la réalité est tout autre. Il suffit de se pencher sur le cas de l'affaire de madame Sameh Harakati pour en être plus que convaincu. Cette femme se retrouve en prison malgré son innocence. Les violences et les mauvais traitements sont son quotidien en détention et elle n'est pas la seule dans cette position. Alors où sont les droits de la femme avec ce simple exemple ?

http://tunisie-harakati.mylivepage.com

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