Les tunisiens sont depuis longtemps habitués de ce genre de tribunes dans les médias. A chaque occasion (fête nationale ou religieuse), on voit se multiplier les vœux et autres louanges. Les organes de presse eux-mêmes y participent activement.
Dans ce cas précis, il s’agit d’un chef d’entreprise qui a acheté l’espace d’une page entière du journal/porte-parole du parti au pouvoir « Al Horria », non pour faire de la publicité pour ses produits, mais pour présenter ses vœux au couple présidentiel à l’occasion des récentes fêtes de l’indépendance et de la jeunesse. Comment interpréter cette démarche émanant d’un acteur économique privé et sensé être complètement indépendant de la sphère politique?
Il s’agit tout d’abord d’une stratégie de différentiation déployée consciemment ou pas par cet entrepreneur. En affichant clairement son soutien au pouvoir, et en appelant de ses vœux à une nouvelle candidature du président, il se classe aux yeux de tous du côté des « bons », des « disciplinés » et des « obéissants ». Dans une économie où les connexions politiques peuvent jouer un rôle déterminant dans la réussite des affaires, on comprend plus aisément les enjeux d’un tel positionnement. Le choix du magazine n’est sûrement pas anodin, Al Horria étant un magazine dont le lectorat se compose majoritairement de fonctionnaires publiques, agents administratifs et d’agents du parti au pouvoir ; des gens qui peuvent être « utiles » pour l’octroi de faveurs et de facilitations de tous genres : facilités pour l’obtention de crédits bancaires, facilités auprès de l’administration, etc…Dans la mesure où les partis politiques en Tunisie servent davantage à la médiation et au clientélisme qu’à la politique même, cet acte s’apparente à une simple opération de Lobbying…
Beaucoup d’acteurs économiques tunisiens adoptent le même comportement, de la petite épicerie du quartier au grand groupe familial. Les modes d’intervention diffèrent : il y a ceux qui s’allient à la famille présidentielle, ceux qui entrent dans les cellules du parti, d’autres financent généreusement le fonds de solidarité…Mais tous sont gagnants au final…
Simples actes d’allégeance ou actes réfléchis ? Ses acteurs économiques sont-ils obligés d’agir ainsi ? Ils peuvent ne pas adhérer au système, mais dans la majorité des cas, ils l’adoptent, l’utilisent et l’instrumentalisent à leur bénéfice. Ainsi pourra-t-on lire dans le document Politique Générale de Poulina, l’un des plus grands groupe tunisiens (plus de 70 entreprises pour 6000 salariés) : « Le personnel de Poulina est fier d’appartenir à notre institution (…) Toute personne honorable devient au bout de sa dixième année de travail un Compagnon de Poulina, rebaptisé Compagnon du Changement en l’honneur du Changement »
Même si les acteurs économiques tunisiens sont en majorité apolitiques, ils n’usent pas moins du système politique pour faire prospérer leurs affaires. Un deal gagnant-gagnant…
Dans ce cas précis, il s’agit d’un chef d’entreprise qui a acheté l’espace d’une page entière du journal/porte-parole du parti au pouvoir « Al Horria », non pour faire de la publicité pour ses produits, mais pour présenter ses vœux au couple présidentiel à l’occasion des récentes fêtes de l’indépendance et de la jeunesse. Comment interpréter cette démarche émanant d’un acteur économique privé et sensé être complètement indépendant de la sphère politique?
Il s’agit tout d’abord d’une stratégie de différentiation déployée consciemment ou pas par cet entrepreneur. En affichant clairement son soutien au pouvoir, et en appelant de ses vœux à une nouvelle candidature du président, il se classe aux yeux de tous du côté des « bons », des « disciplinés » et des « obéissants ». Dans une économie où les connexions politiques peuvent jouer un rôle déterminant dans la réussite des affaires, on comprend plus aisément les enjeux d’un tel positionnement. Le choix du magazine n’est sûrement pas anodin, Al Horria étant un magazine dont le lectorat se compose majoritairement de fonctionnaires publiques, agents administratifs et d’agents du parti au pouvoir ; des gens qui peuvent être « utiles » pour l’octroi de faveurs et de facilitations de tous genres : facilités pour l’obtention de crédits bancaires, facilités auprès de l’administration, etc…Dans la mesure où les partis politiques en Tunisie servent davantage à la médiation et au clientélisme qu’à la politique même, cet acte s’apparente à une simple opération de Lobbying…
Beaucoup d’acteurs économiques tunisiens adoptent le même comportement, de la petite épicerie du quartier au grand groupe familial. Les modes d’intervention diffèrent : il y a ceux qui s’allient à la famille présidentielle, ceux qui entrent dans les cellules du parti, d’autres financent généreusement le fonds de solidarité…Mais tous sont gagnants au final…
Simples actes d’allégeance ou actes réfléchis ? Ses acteurs économiques sont-ils obligés d’agir ainsi ? Ils peuvent ne pas adhérer au système, mais dans la majorité des cas, ils l’adoptent, l’utilisent et l’instrumentalisent à leur bénéfice. Ainsi pourra-t-on lire dans le document Politique Générale de Poulina, l’un des plus grands groupe tunisiens (plus de 70 entreprises pour 6000 salariés) : « Le personnel de Poulina est fier d’appartenir à notre institution (…) Toute personne honorable devient au bout de sa dixième année de travail un Compagnon de Poulina, rebaptisé Compagnon du Changement en l’honneur du Changement »
Même si les acteurs économiques tunisiens sont en majorité apolitiques, ils n’usent pas moins du système politique pour faire prospérer leurs affaires. Un deal gagnant-gagnant…
3 commentaires:
La sphère plitique n'a jamais été distante de la sphère économique.Sauf que chez nous c'est un peu plus visible dans la mesure ou les deux sphères s'entremêlent.
ca s'apelle takfif
C'est ce qui arrive lorque l'on est obnubilé par l'appât du gain .
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