Des interrogations demeurent sur les opportunités et les risques engendrés par les futurs grands projets immobiliers, financés à hauteur de 60 milliards de petro-dollars Emiratis (soit deux fois le PNB tunisien) pour les 20 prochaines années. Malgré l'attrait des chiffres annoncés ( 130 000 emplois à créer, 0.6% de points de croissance économique gagnés par an, etc.), et la fausse "adhésion inconditionnelle" de la part de la quasi-totalité des journalistes, les tunisiens demeurent dubitatifs sur la faisabilité de ces projets et sur les bienfaits escomptés...Et ils ne sont pas les seuls!
Car les Emiratis eux-même en doutent, apparamment, ce qui ne veut pas forcément dire qu'ils regrettent d'avoir investit en Tunisie. Dans un article qui repasse en vue les futurs projets Nord Africains, les journalistes émiratis s'interrogent sur la lenteur des démarrages des projets, soupçonnant des effets d'annonce. Ils se demandent aussi si ces projets ne sont pas trop ambitieux pour des économies et des infrastructures relativement "petites" et restreintes. Ils se demandent si l'industrie du bâtiment tunisienne, qui est formée de petites entreprises locales, possède l'expertise, les compétences et l'expérience nécessaires pour bâtir des tours à 40 étages; et si les capacités de production locales en matières première ne seront pas très vite dépassées par la demande croissante de ces projets cumulés. Faible potentiel de marché, concurrence régionale et corruption viennent compléter la liste des risques liés à ces projets:
Furthermore, there are fears that the first developments may suck the market dry. Eighty per cent of Tunisians already own homes and few can afford new million-dollar ones. While the assumption is that these developments will also be pitched to expats, Tunisia faces strong competition from the rest of North Africa, especially Morocco, which opened its property market much earlier and thus has more developed systems in place that reassure foreign buyers. (...) “In my opinion, investing $10bn or so in a new city in Tunisia doesn’t make any sense,” an European Diplomat said. “It seems that the only realistic figure is the percentage of the $10bn that certain people in the local government may expect in commission.”
Les tunisiens, eux, veulent du concret et attendent des effets à court terme, notamment sur les opportunités d'emplois promises. Des offres d'emploi commencent à circuler sur le net, et le doute ne fait qu'augmenter car ces offres s'adressent pour l'instant essentiellement à des cadres étrangers, comme ici ou là. Quant à ces villas et appartements de luxe qui vont être construites, les tunisiens doutent de pouvoir y avoir accès, vu les prix chers qui seront probablement proposés.
Enfin, un autre article met en doute les capacités d'adaptation des deux parties, en soulignant la difficulté (et la pertinence?) de transposer les méthodes et le modèle dubaïotes aux pays du Maghreb:
Même s’ils y affectionnent les grands projets, les promoteurs dubaïotes sont extrêmement prudents lorsqu’ils avancent leurs pions dans les pays du Sud. Assistés d’une noria d’avocats, ils verrouillent l’aspect juridique. Et partent du principe que c’est aux autres de s’adapter à leur façon de travailler et à leurs conditions, et non l’inverse. Les Émiratis cultivent un tropisme anglo-saxon très marqué, une approche très business, hyperréactive, souvent informelle, qui est aux antipodes de la culture bureaucratique maghrébine, souvent normative et parfois tatillonne. D’où des frictions à l’origine de retards dans le lancement de certains projets.
Enfin, contrairement à une idée reçue, la plupart des développeurs ne disposent pas d’une trésorerie très importante. Ils n’en ont pas besoin : l’essentiel des appartements de standing et des villas de luxe, dans les émirats, est vendu sur plan, et le premier coup de pioche n’est donné qu’une fois que l’intégralité d’une tranche a trouvé acquéreur. Généralement, quelques mois suffisent à tout vendre : la population de Dubaï croît à un rythme de 8 % par an, et l’immobilier, malgré la crise des subprimes, qui a d’ailleurs peu affecté les pays du Golfe, reste un fantastique placement. Mais ce qui est vrai à Dubaï, à Abou Dhabi ou Qatar l’est-il forcément au Maghreb ? C’est toute la question…
4 commentaires:
ya Selim aman barra chouf 3jeb rabbi! Je voudrais bien que tu écrive kek chose dessus sur ton blog : http://is.gd/XE8
@mo: Ce genre de conneries sont tellement courantes que je trouverai bien un jour de quoi en dire et en écrire! Merci
Ken y leoujou 3ka 3esses mta3 grand projet rani disponible ou expérimenté .
la belle affaire si c'est pour devenir un désert d'incultes avec de l'argent, essme7. de toutes les façons c'était prévisible. 5allina sghar 5irellna
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