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« Je soussigné M. A., père de l'enfant A. A., âgé de 11 ans et inscrit à l'école Slaheddine Bouchoucha - Hammam-Lif, en 5ème A, porte à votre connaissance ce qui suit :
Le mercredi 31/10/2007, mon fils a été victime de violences graves de la part de son instituteur... en classe : arrachement de cheveux, traumatisme de la colonne vertébrale au niveau du cou, contusion de l'oreille et puis une fois par terre, il l'a roué de coups de pieds sur tout le corps.
A signaler que pareille attitude est motivée par mon refus d'inscrire mon fils aux cours particuliers instaurés par l'instituteur à son domicile sous la menace, en effet, il a brandi un grand cercle rouge (un zéro) à tous les élèves les menaçant de le leur coller au cas où ils ne souscriraient pas à ses « études particulières » ( ?)
"Trois nouveaux corps ont été repêchés &aujourd'hui par les secouristes portant à onze morts le bilan officiel des victimes des pluies diluviennes qui se sont abattues samedi sur la plupart du territoire tunisien, selon l'agence de presse officielle TAP
La télévision et la radio publiques avaient dans un premier temps fait état de neuf morts et neuf disparus, mais le nouveau bilan n'explique pas la différence entre les différents chiffres annoncés.La société tunisienne souffre depuis longtemps d’un mal pernicieux: la médisance et les ragots. Difficile de trouver aujourd’hui un tunisien qui n’ait pas été victime de cette pratique si répandue, ou qui n’ait pas consommé ou colporté des « dossiers » (doussiet), c'est-à-dire des histoires souvent d’ordre personnel et privé sur d’autres personnes.
« Ettakti3 ouettariich » est le terme souvent employé pour désigner cette pratique. Traduit littéralement, cela veut dire « déchirer et déplumer ». Je trouve que l’image transmise par cette expression colle parfaitement aux faits. Car les conséquences de ces commérages peuvent être terribles : vies et réputation détruites, image salie, faillites sociale et économique, voire même dans certains cas des divorces douloureux. D’autant plus que la propension des tunisiens à croire à ces histoires, qu’elles soient justifiées ou pas, est très grande. Le tunisien raffole des détails croustillants, des histoires honteuses et embarrassantes, et ce qu’il aime le plus, c’est d’y amener sa contribution en commentant en long et large les faits colportés et en les pimentant grâce à un grand talent d’imagination et une bonne dose de mauvaise foi. Ainsi par exemple, une femme qu’on apercevrait en présence d’un homme qui n’est ni son mari ni son parent pourrait très bien passer pour une infidèle, pour ne pas dire pute ; un homme qui réussit dans ses affaires pour malhonnête, pour ne pas dire voleur…
Chez certaines personnes, le colportage et la médisance se limite à un simple vice, une occupation comme une autre, une façon de passer le temps comme si on lisait un magazine people. Chez d’autres personnes, la pratique pourrait prendre des proportions plus grandes pour devenir un véritable mode de vie. Il y a toujours dans une famille, dans un lieu de travail ou dans un groupe d’amis une ou deux personnes qui sont là pour remplir cette fonction, celle de parler des autres en leur attribuant toutes sortes de faits inventés juste pour exister et amuser la galerie.
Comment expliquer un tel comportement, qui existe indépendamment du milieu socioculturel et du niveau d’instruction ? Par la psychiatrie ! Je pense en effet que cette pratique cache une agressivité enfouie dans chaque personne qui s’y adonne. La méchanceté et la violence envers les autres est pour les racontars un véritable exutoire. Ca leur permet de se défouler, d’extérioriser leurs propres angoisses en s’acharnant sur les autres. Ca leur permet aussi d’exister au sein d’une société ou d’un groupe qui se délecte de leurs histoires. Ces gens sont tous simplement malades, seuls et dépressifs…
Les histoires qu’on répète ou qu’on invente sur les autres peuvent sembler banales, mais elles peuvent heurter et faire très mal aux victimes. Les colporteurs ne mesurent jamais les conséquences de leurs actes à l’avance, mais essayeront de se justifier par tous les moyens, notamment en niant tous faits, s’ils sont démasqués. Donc, en plus d’être malades, ils sont souvent lâches…
A tous les racontars qui se reconnaîtront : trouvez-vous une autre occupation, ou encore mieux, allez voir un psychiatre, cela vaudra mieux pour toute la société…