Ce sont les propos tenus, ou plutôt écrits par un lycéen égyptien de 17 ans sur sa copie d’examen, lors de l’épreuve des Mathématiques de l’examen de fin d’études secondaires. (Équivalent du baccalauréat)
Le jeune candidat (Hassen) a justifié son geste en expliquant qu’il était de toute façon persuadé qu’il n’allait pas réussir ses examens, puisqu’il venait d’une famille modeste qui ne pouvait lui payer les cours particuliers indispensables à sa réussite.
En Egypte, les enseignants de l’école publique sont très mal payés, et se voient souvent obligés de donner des cours privés moyennant cadeaux ou compensations en argent afin de joindre les deux bouts. La majorité d’entre ceux qui se consacrent à ces cours privés et lucratifs négligent par conséquent leur devoir public.
Résultat : les riches qui ont les moyens de se payer des cours particuliers ont plus de chance de réussir. Quant aux pauvres, ils doivent être très intelligents pour (peut-être) s’en sortir….et pour espérer échapper au cercle vicieux de la pauvreté grâce à des études supérieures.
Hassan a été arrêté et entendu pendant des heures par les autorités égyptiennes qui lui ont interdit de passer plus d'examens cette année. Il devra les reprendre tous l'année suivante et pourra être poursuivi pour diffamation. Motif de la sanction : un incroyable courage et une grande lucidité sur sa condition socio-économique défavorisée. Son crime : avoir pris la liberté de dire SA vérité…
Pour nous qui avons parcouru l'Afrique chinoise en tous sens, le seul véritable échec de la Chine, s'il faut en voir un, c'est peut-être qu'elle se banalise en Afrique après avoir incarné un partenaire providentiel et fraternel, capable de tous les miracles. A certains égards, elle commence à ressembler aux autres acteurs, avec ses cohortes de gardes de sécurité, ses chantiers qui s'enlisent et ses scandales de corruption.
La femme: une sucette bien sucrée, bien collante et très attirante. L'homme: une mouche (à M....?) qui chasse la moindre nourriture...
Pour rebondir sur le sujet évoqué tout à l'heure par Massir , voilà une parfaite illustration de ce qui cloche dans la pensée la plus répandue en ce qui concerne le port du voile: la femme est assimilée à un appât, que le méchant poisson homme ne manquera d'attraper...Une conception qui réduit l'homme à son instinct bestial le plus primaire, et renferme la femme dans un rôle de chaire fraîche prête à consommer!
Pourtant, l'argument convaincra certainement beaucoup de femmes qui penseront qu'en portant leur voile, elle se feront moins draguer ou harceler dans la rue par les hommes, ce qui est loin d'être vrai. Car en observant le comportement de certains hommes, on peut se rendre compte que le voile, au lieu de calmer leurs ardeurs, stimulera au contraire davantage leur imagination.
Le voile peut bien entendu être porté par pure conviction, et c'est on ne peut plus respectable comme démarche. Seulement, quand je vois ce genre de propagande, je me dis que le voile est aussi l'expression d'une frustration sexuelle endémique dans le monde arabo-musulman. Une frustration exacerbée par la lourdeur des tabous sur les questions sexuelles, et due à l'absence de toute éducation en la matière.
Je n'ai jamais pu retenir ou prononcer correctement le nom des fameux meubles IKEA, comme je n'ai toujours pas compris pourquoi on continue à leur donner des noms aussi compliqués, alors que ces meubles se distinguent par la facilité de leur montage...
Juste pour déconner, voici un site qui offre un générateur de noms de meubles IKEA! Rentrez votre nom, et le générateur vous dira quel meuble vous seriez et quel nom vous auriez!
Pour l'anecdote, notre ami "Ammar" serait un lit appelé ÄMMARVIK:)
Ce psychanalyste a tenté une introspection du Moi du peuple arabe, et ses conclusions sont plus qu’intéressantes. L’auteur commence par expliquer pourquoi le Moyen-Orient, une région berceau de la civilisation, n’est plus que sang et larmes, régimes dictatoriaux et intégrisme religieux ? Et la réponse de l’auteur va à l’encontre des hypothèses les plus acceptées aujourd’hui, comme l’explique F.Xavier :
Entendons-nous bien, s’il faut chercher une cause, une explication, il faut la chercher dans l’appareil étatique et non dans le religieux. Oui, la religion est conservatrice par nature, mais ce qui caractérise ce conservatisme est la détermination de la communauté à survivre, tandis que le conservatisme de l’État vise à conserver le pouvoir et à réserver les privilèges à ceux qui le servent.
Dès lors, affirmer péremptoirement que la suprématie de l’Occident sur l’Orient tient à la différence entre le christianisme et l’islam, entre un christianisme ouvert à l’argumentation et un islam fermé tel un monolithe est un non-sens !
N’oublions pas que l’islam s’ouvrit à certaines périodes à une très sérieuse et fructueuse discussion entre "ceux à qui appartient le jugement", ashab alra’y, c’est-à-dire les traditionalistes, et "les amis du nouveau", les modernes, ashab alhadith.
Ensuite, lorsque les empereurs chrétiens s’installèrent en Orient, à Byzance, et agirent à l’instar des rois perses, imitant le luxe et la splendeur de leurs cours, la chrétienté commença à décliner. A l’exception des icônes, ils ne laissèrent aucune trace comparable à ce que laissèrent l’islam ou la chrétienté occidentale.
Il serait donc plus juste de dire que l’islam fut victime des nations qu’il envahit, victimes elles-mêmes de régimes politiques et d’appareils administratifs dont le seul propos était d’assurer la domination de l’État sur tous les aspects de la vie. La conséquence en fut que le monde arabe devint une nation prête à applaudir n’importe quel personnage débordé par sa folie mégalomaniaque, prétendant être le Un qui arrangerait tout ... Une nation qui attend après un sauveur ne peut rien vivre d’autre qu’une déception répétée.
Sur la Culture dans le monde arabe, l’auteur accuse l’esprit d’élitisme véhiculé par l’Arabe Classique et par les écrivains qui le pratiquent:
Si nous entendons par ce mot tout ce qui dépend d’une méthode de transmission créatrice, alors nous devons avouer que le monde arabe n’est pas vide de personnes cultivées mais est vide de culture !
En effet, il convient que les écrivains cessent de défendre la culture arabe ou de prédire son avenir mais qu’ils œuvrent à créer cet avenir ! Ils doivent participer à l’émergence d’école où enseigner le dessin, la sculpture, la poésie, la narration, le journalisme, le théâtre, etc. Il faut surtout qu’ils trouvent le courage de rompre la barrière élitiste de l’arabe classique car il lie et aliène le peuple au régime ; et fait des lecteurs un groupe de lettrés qui se lisent les uns les autres mais n’ont aucune communication avec le reste de la population. Ils doivent revenir à la langue vernaculaire car le but de l’écriture est de fournir la matière avec laquelle le peuple pourra articuler une compréhension plus efficace de sa situation.
Aujourd’hui, les Arabes vivent dans des sociétés où le pouvoir politique, malgré son caractère apparemment grotesque, ne suit pas la volonté de la majorité mais celle du monarque, lequel est supposé incarner un idéal paternel.
Dans la culture arabe, cette fascination de l’idéal prend racine dans la fascination exercée à l’aurore de la vie par la figure dite du père imaginaire ou idéal, une fascination qui peut prendre toute une vie pour se dissiper dans ses effets conscients ou inconscients ...
A cela, il convient d’ajouter que chaque langue a inscrite en elle une certaine philosophie que la parole présuppose sans l’expliciter. Par exemple, le français se tourne en premier vers l’universel, puis vers le particulier considéré comme exemple et preuve de l’universel. Parler arabe, par contre, nécessite d’entrer dans un univers bien ordonné où chaque chose est à sa place, où tant l’être individuel que l’univers en général sont protégés du changement. C’est une philosophie que la réalité peut réfuter un millier de fois sans jamais la réfuter, parce qu’elle constitue les prémisses latentes de la communication. Et qui osera se libérer des limites que la langue lui impose ?
A l’origine des origines, à la naissance de l’écriture en Mésopotamie et dans la vallée du Nil, un dogme s’est imposé donnant à l’ascendant de l’écriture une puissance telle que les peuples étaient empêchés de pénétrer ses secrets. En Extrême-Orient et au Moyen-Orient, ceux qui savaient lire et écrire n’excédait pas 3 à 5% de la population car le but de l’écriture était de maintenir les différences sociales entre ceux qui gouvernent et les autres ...
Le résultat aujourd’hui en est flagrant ; d’où l’urgence qu’il y a à convaincre les écrivains arabes d’écrire dans la langue parlée par le peuple et appeler à une démocratie qui soit l’expression réelle des sentiments du peuple. Car si les écrivains arabes ne remplissent pas leur devoir, les Arabes n’auront aucune autre existence que celle que l’Occident jugera convenable - si ce n’est pas déjà le cas ...
Sur la question du terrorisme religieux, l’Islam n’est pas fautif :
Quant à ceux qui veulent fonder leur leadership sur l’islam en appellent à un dire du Prophète, un hadith, qui nous enjoint d’obéir à ceux parmi nous qui ont la charge de la direction (ouli-l-‘amr). Mais nulle part il n’est dit que ceux qui ont cette charge sont les politiciens ou les chefs d’État, ils peuvent tout aussi bien être des enseignants ou des philosophes qui transmettent une branche de leur savoir ... N’oublions pas que le Coran concerne uniquement la relation de l’homme à Dieu, à l’exclusion de toute autre autorité. Le Coran ne dit rien sur l’autorité politique et sur les moyens de gouverner.
Mais par une incroyable supercherie, le hadith qui dit que l’islam est à la fois temporel et spirituel (dunia wa deen) a été exploité pour soumettre le Coran au gouvernement absolu. Si l’islam avait demandé le pouvoir, le Prophète aurait dit que l’islam était un Etat et une religion. Or il ne l’a pas dit.
Ce qui distingue l’islam, c’est d’être une religion qui ne s’est pas institutionnalisée ; à la différence du christianisme, elle n’est pas équipée d’une Eglise. L’Eglise islamique est en fait l’État islamique : c’est l’État qui inventa la soi-disant "plus haute autorité religieuse" et c’est la tête de l’État qui nomme l’homme qui occupe cette fonction ; c’est encore l’État qui construit les grandes mosquées et qui supervise l’éducation religieuse et c’est toujours l’État qui exerce la censure dans tous les champs de la culture et se considère comme gardien de la tradition et de la moralité (sic).
Donc, s’il y a émergence d’un terrorisme islamique, c’est du côté de l’État, et uniquement du côté de l’État, qu’il faut en chercher les raisons.
En (judicieuse) conclusion :
Ainsi, les Arabes subissent trois impostures depuis la nuit des temps : l’isolement du peuple du champ de la pensée par le confinement de l’écriture dans une langue classique ; un pouvoir d’État qui a usurpé cet attribut de Dieu d’être celui qui "a le savoir de l’interprétation finale" ; la soumission à l’imposture de ce père imaginaire.
La structure du pouvoir est inchangée dans le monde arabe depuis des siècles : un seul homme gouverne par la répression et la corruption. Ainsi, l’on peut expliquer ce maintien d’un régime théocratique depuis des siècles les siècles par la perpétuation de l’infantilisation des peuples à travers une comparaison fallacieuse et impudente entre l’Un et le père. Et cet État rusé a continué à monopoliser le prestige impressionnant de l’écriture : aucun dirigeant du Moyen-Orient n’acceptera jamais l’enseignement de l’arabe vernaculaire à l’école comme une langue tout aussi "grammaticale" que l’arabe classique
L’approche est inédite, et sa tentative de désacralisation de l’Arabe Classique est plus que gonflée ! Je trouve aussi que cet auteur a réussi à déjouer la confusion beaucoup trop fréquente entre Religion et Politique, et qu’il a su rendre à l’Islam sa place de religion (beaucoup trop instrumentalisée…). Et j'imagine que "Ammar" a bien veillé à ce que ce livre ne soit pas disponible dans les rayons tunisiens. Car en Tunisie, il y a de bien meilleures lectures...
867 millions de dinars ont été investis depuis 15 ans dans 1817 zones d’ombres à travers le pays, soit en moyenne 58 millions de dinars par an.
De 1993 à 2007, l’argent provenaità 50% d’une subvention budgétaire et à 50% des contributions des citoyens. En 2008, toutes les ressources proviennent des contributions des entreprises et des particuliers. Budget 2008 : 37 millions de dinars.
Répartition des investissements : 2/3 du budget investi dans les régions de l’Ouest et l’intérieur, 1/3 dans les régions littorales
Le Fonds de Solidarité National fonctionne avec un effectif de 11 personnes, aucune dépense- même le café insiste le responsable- n’est prélevée du fonds.
Il n'y a pas de vague migratoire d'Afrique subsaharienne vers l'Europe. (...) On estime que ce sont des dizaines de milliers de ressortissants ouest-africains en situation irrégulière qui entrent chaque année dans les pays d'Europe et non pas des centaines de milliers comme on le dit régulièrement. Le nombre d'immigrants d'Afrique noire est "modeste" par rapport à celui des étrangers originaires du Maghreb ou d'Europe de l'Est. Jean-Philippe Chauzy, porte-parole de l'OIM
L'OIM avance quelques chiffres: sur 3,4 millions d'immigrés africains légaux, 800 000 sont originaires d'Afrique de l'Ouest, le reste viennent d'Afrique du Nord. Et le Maghreb devient une destination: de 40 000 à 80 000 Ouest-Africains entrent au Maghreb chaque année pour s'y installer (surtout en Lybie)
Alors que l'Europe se transforme peu à peu en forteresse par le durcissement de sa réglementation et par le renforcement de la surveillance des principaux points de passages, le nombre de morts aux portes de l'U.E. ne cesse d'augmenter: les migrants s'aventurent dans des itinéraires de plus en plus risqués pour détourner la surveillance.
Une liste dressée par UNITED for Intercultural Action recense 11 105 morts (documentées) de migrants africains vers l'Europe durant les 15 dernières années. Quelques exemples des tragédies humaines décrites sur cette liste:
1 man, Morocco, suicide, during his deportation from Almería (E) to Al-Hoceima (MA)
1 man (25 years old), Tunisia, stowaway, body found in the trunk of his girlfriend’s car in Genova (I)
1 man, Algeria, tried to reach Ceuta (E/MA) by swimming, dead body found on beach of Tarajal
189 unknown dead persons, reportedly drowned, boat capsized on way from Libya to Italy near port of Sfax
Selon cette carte, les migrants meurent surtout au niveau du littoral marocain et des côtes tunisiennes:
Carte établie par Olivier Clochard, géographe à l’université de Poitiers et Philippe Rekacewicz. Source
"On a des entreprises à qui on demande d’affronter la mondialisation, les Européens, les Asiatiques et les Américains et qui, en dépit de toute leur bonne volonté, se retrouvent handicapées et lésées à cause d’un système archaïque et anachronique dont elles ne sont pas directement responsables. La mondialisation, la concurrence, la mise à niveau, c’est l’affaire de tous. On ne peut, aujourd’hui et au vu de la conjoncture actuelle (que je ne voudrai pas qualifier de dramatique), continuer à fonctionner à des vitesses multiples avec les uns qui travaillent dix et douze heures par jour et d’autres qui regardent constamment l’horloge pour partir observer la sieste de 14 heures. Cette séance unique devient vraiment cynique !"
Afin de comprendre les mécanismes de la censure sur Internet en Tunisie, OpenNet Initiative (ONI) a testé en 2005, de l’intérieur du pays comme de son extérieur, 1923 sites internet. L’étude a révélé que globalement, 187 (10%) des sites testés étaient bloquées de l’intérieur du pays
La censure sur Internet emploie divers moyens : des lois restrictives (des lois qui punissent d’emprisonnement « la diffamation des officiels du pouvoir » ou « la publication de fausses nouvelles »), du matériel technologique de filtrage du web hautement sophistiqué (l’utilisation de l’outil de filtrage SmartFilter, un produit de l’entreprise américaine Secure Computing), et des pressions informelles pour limiter l’accès. Toutes les voix d’accès à Internet sont contrôlées :l’Agence Tunisienne d’Internet (ATI) étant l’unique fournisseur de réseau aux différents fournisseurs d’accès, le filtrage se fait donc en amont. La majorité des internautes tunisiens ont accès au web via des Publinets qui assurent le traçage des usagers (Contrôle de la navigation sur tous les postes par l’administrateur du Publinet, l’obligation de communiquer son numéro de carte d’identité nationale
L’étude identifie 4 catégories principales de sites censurés : les sites d’opposition politique, les sites de défense des droits de l’homme, les sites renseignant sur les moyens de détournement de la censure et les sites au contenu pornographique
Pour couvrir le maximum de sites bloqués, trois types de listes de sites ont été identifiés et testés : une liste de sites à « fort impact » spécifiques à la Tunisie et de nature à être bloquées pour leurs contenus (par exemple, opposition politique), une « liste globale » de sites couvrant des contenus divers (allant des sites d’actualités aux sites d’information sur le hacking), et une liste de sites bloqués automatiquement par l’utilisation de SmartFilter
Quelques graphiques illustrant le résultat des tests
L’étude révèle deux points importants : la censure ne se contente pas uniquement du filtrage automatique effectué par SmartFliter, mais « personnalise » en quelques sortes le contenu à censurer. Et puis la censure « double » son travail de censure en filtrant les sites qui permettent de contourner le blocage