Cela n'a échappé à personne, la période de transition en Tunisie est un moment de grande confusion. Le débat actuel sur la date de l'élection de l'assemblée constituante en est le parfait exemple. Et le rythme de la transition devient un facteur important et déterminant de la réussite de la révolution.
La difficulté réside dans le fait que le rythme de transition doit être suffisamment rapide pour satisfaire les attentes et les espoirs de la population, leur donner de nouveaux repères et apaiser leurs inquiétudes. Mais le changement ne doit pas non plus se faire dans la précipitation au risque de fragiliser les bases d'une future démocratie.
Exercice difficle quand on sait la propension actuelle des acteurs politiques et des citoyens à s'emporter, à trancher rapidement et à se diviser sur à peu près tous les sujets de débats, alors que l'importance du moment exige de nous d'avancer de façon concertée, pragmatique et dénuée de tout calcul partisan.
Fini le temps de la fougue révolutionnaire, place à la dure réalité de la transition : celle d'un pays qui passe en quelques semaines d'une dictature de parti unique qui dirigeait d'une main de fer à une situation de foisonnement de partis, de projets et d'idéologies qui demeurent inconnus de la majorité de la population. Tout est à reconstruire et en l'absence de gouvernance légitime, la seule issue pour prendre des décisions acceptables reste celle de la négociation et du consensus.
Pour arriver à ce consensus, il faudra réussir à extraire nos débats et nos réflexions de tout idéalisme, pessimise, égocentrisme et autres théories du complot. Il faudra être le plus réaliste possible dans l'évaluation des difficultés et le plus engagé aussi dans la concrétisation des objectifs de la transition.
Si la Haute Instance Indépendante pour les Elections, le gouvernement de transition et les partis politiques arrivaient à s'entendre sur le rythme de la transition, on aura franchi un grand pas et le débat dépassera les questions de dates et de crédibilité pour se centrer sur la réussite de la transition avec le moins de risques possibles sur les plans sécuritaire, social et économique.
Alors qu'ils se sont précipité dans leur parade électorale, que les principaux partis politiques nous prouvent d'abord qu'ils sont capables de servir l'intérêt du pays avant le leur. Et pour que le gouvernement de transition gagne en crédibilité, qu'il démontre sa bonne volonté à respecter l'indépendance des différentes parties et à partager la prise de décision.
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1 commentaire:
merci Selim! t'as traduit tout ce que je pense :)
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