Il est triste et honteux de voir à quel point, et après plus d’un demi-siècle d’indépendance du pays, les libertés sont réprimées en Tunisie. Et il est choquant de voir avec quelle violence l’Etat tue à chaque fois toute tentative d’émancipation de ces libertés.
Après seulement 4 jours de sa première émission satellitaire, la jeune radio indépendante Al Kalima, qui diffusait jusque là ses programmes sur Internet, vient d’être interdite avec une violence et un acharnement inégalables : Siège des locaux de la radio, enlèvement d‘un journaliste y travaillant, violence physique envers un autre journaliste dont les images ci-dessus peuvent attester, action judiciaire envers les rédacteurs en chef et saisie du matériel…Une opération Commando visant tout simplement à anéantir ce projet et à supprimer ce nouveau canal de liberté d’expression.
La longévité de toute dictature constitue son propre mal. Plus elle dure dans le temps, plus son caractère autocratique se renforce pour sauvegarder le peu de crédibilité qui lui reste. Il est illusoire d’attendre d’un tel régime une quelconque ouverture au débat. Encore moins à la veille d’échéances électorales dont le seul objectif est de reconduire la même politique, avec les mêmes vieilles habitudes.
Une telle répression est souvent justifiée par l’impératif de sauvegarder l’image du pays. Mais de quelle image parle-t-on encore? Malgré tous les efforts de promotion, à coups de propagande nationale et internationale, il ne reste plus grand-chose de positif dans l’image que le monde a de la Tunisie aujourd’hui. Censure, torture, dictature, propagande, corruption…sont les mots qui reviennent le plus souvent quand on aborde la situation du pays…L’Economie est le seul registre qui sauve encore un peu cette image. Mais en contexte de crise Economique et Sociale, que restera-t-il pour la Tunisie ?