09 janvier 2008

Entre le croissant et le bâton...





Invité hier lors d'une conférence de presse à s'exprimer sur sa politique internationale, Nicolas Sarkozy a affirmé qu'il vallait mieux "aider" Abdelaziz Bouteflika et Hosni Moubarek, que de devoir traiter avec "les talibans en Algérie" et "les frères musulmans en Egypte"...

Le raccourci pris par le président de la rupture est assez habile pour justifier le choix de la continuité en ce qui concerne la diplomatie française dans le monde arabe. Et cette opinion figée est largement partagée en Occident: il n'y aurait que deux modèles de gouvernance possibles dans les pays arabes: les islamistes sanguinaires ou les dictatures trentenaires...

On peut se demander d'où vient ce mythe? Il est vrai que la récente histoire politique des pays arabo-musulmans ne nous révèle guère plus d'alternatives: en ne tenant pas compte des rares monarchies musulmanes, seuls des Etats islamiques et des dictatures se sont succédés ou perpetués dans ces pays. En l'abscence d'une forte opposition démocrate (ce qui est souvent le cas dans les pays concernés), l'islam politique s'impose souvent comme l'unique alternative à un gouvernement autoritaire et corrompu. De la même manière, un chef sécuritaire et autoritaire s'impose comme l'unique rempart aux mouvances islamiques dures. Ces deux formes de gouvernance se perpétuent et se complètent, l'une ayant besoin de l'autre pour subsister.

Mais l'occident n'a pas créé ce mythe. Cette croyance a été largement soutenue et défendue par les dictatures elles-mêmes, pour se crédibiliser et se maintenir. "Soutenez-nous, sinon c'est aux islamistes que vous aurez affaire!" : c'est en gros l'argument avancé par les chefs arabes depuis des années, et ca marche! Pour mettre tout le monde d'accord et se conforter dans ses croyances de part et d'autre, des contrats en milliards de dollars et de la bonne coopération en matière d'immigration suffisent généralement...

Il reste donc aux peuples arabes de choisir entre les deux alternatives, entre deux maux...Quel triste sort!!...Un dicton populaire tunisien dit "il n'y a rien à choisir dans un tas de merdes"...Dicton certes pas très fin, mais à méditer quand même...

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Ben je dirais que vous me faites bien pitié .

Aziz a dit…

De retour !

Bonne année en passant (2008 et 1429 ) ;-)

Selim a dit…

@Aziz: Bon retour et Meilleurs voeux pour la nouvelle année! A bientôt

Aziz a dit…

Non Carpe Diem je voulais dire que tu etais de retour cela faisait plus d'une semaine que tu n,avais rien mis dans ton blog ;-)

Selim a dit…

lol je t'ai mal compris! Oui, j'étais bien occupé ces derniers jours, début d'année assez stressant mais là ca se stasse un peu...Suis de retour:)

Aziz a dit…

okay ravi d'entendre ca !!

A bientot.