16 février 2012

Tunisie : cachez-moi ce sein...





La publication de la photo d'un corps nu serait-elle plus heurtante, condamnable et passible de poursuites judiciaires que la tournée de prédication haineuse qu'un défenseur farouche de l'excision féminine vient de réaliser dans plusieurs villes du pays?


La morale et la vertu, qu'on pense vouloir faire respecter par la censure et par l'action en justice, vaut-elle mieux que la paix sociale, qui elle est bien mise en danger par le radicalisme religieux des prédicateurs importés?


La violence des propos tenus par le faussaire religieux est telle que le ministère de la santé a cru bon de lancer un message de prévention sur les dangers de l'excision. Pourtant, personne ne l'a empêché de tenir ses discours, au nom de la liberté d'expression...


Par contre, la gêne qu'aurait pu causer cette photo et la provocation qu'elle pourrait représenter aux yeux des plus pieux sont suffisantes pour justifier l'arrestation de journalistes et leur poursuite en justice...


Par cette politique du deux poids deux mesures, on ne cherche certainement pas à garantir notre liberté d'expression. Mais plutôt à la halal-iser, en réduisant  son champ et son application, petit à petit, sous couvert de puritanisme. Hier, on s'est battu contre la censure politique. Aujourd'hui, c'est la censure morale qui nous guette et qui menace de nouveau nos libertés.