Les lendemains d' "élections" ont toujours été difficiles en Tunisie, particulièrement pour les voix libres. La vague de répression habituelle qui s'abat sur le pays juste après le plébiscite sonne comme une punition collective pour tous ceux qui critiquent la situation trouble dans laquelle la Tunisie continue de s'enfoncer. Les journalistes et les blogueurs semblent être la cible privilégiée cette fois. Et c'est avec colère et tristesse que nous avons appris l'arrestation de notre amie blogueuse Fatma :
"La blogueuse et professeure de théâtre Fatma Arabicca, de son vrai nomFatma Riahi, a été convoquée le 2 novembre 2009 par la police de Gorjani à Tunis. Libérée le soir même, elle a été de nouveau convoquée le lendemain et placée en état d’arrestation. Des policiers l’ont escortée à son domicile à Monastir pour fouiller son appartement et saisir son ordinateur." Le Blog de soutien de Fatma
Fatma est soupçonnée d'être derrière le blog DebatTunisie. Il est pourtant facile de vérifier que ce n'est pas le cas. Ils semblent donc vouloir envoyer un signal fort aux blogueurs, en faisant payer la note Fatma. Selon l'avocate , aucune charge n'est encore retenue contre elle. Si elle devait passer devant le procureur lundi 9 Novembre, il peut décider de la libérer, ou de la présenter devant un juge quelques jours après...
Que reproche-t-on à Fatma? Est-ce d'avoir partagé avec nous ses textes et sa soif de liberté? Ou alors d'appartenir à une communauté de blogueurs qui, malgré la censure, a su sauvegarder sa liberté de ton et d'expression, chose intolérable en Tunisie aujourd'hui? Un fort mouvement de solidarité est né spontanément sur la toile, en témoignent la blogosphère et le groupe Facebook qui a rassemblé en 24h plus de 1000 membres. Global Voices Advocacy, Aljazira, RSF et le Los Angeles Times ont aussi relayé son cas. Nous espérons qu'avec toutes ces voix qui lui apportent du soutien, Fatma soit le moins isolée et vulnérable possible face à une justice qui peut être instrumentalisée. Fatma, nous sommes avec toi!
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