14 avril 2008

Chômeurs mais pas cons...

Une des manifestations pacifiques conduites par les jeunes d'Om Larayès depuis le mois de Janvier a été de poser une tente devant le siège de l'U.G.T.T. pour défendre leur droit au travail. D'où le qualificatif de "jeunes des tentes".
Sous leur tente, ces jeunes diplômés n'ont pas "chômé", si j'ose dire...Ils ont réfléchi à des solutions pour lutter contre le chômage qui touche dans la localité près de 4600 diplômés du supérieur dont 1600 titulaires de maîtrise, 1800 techniciens supérieurs et 1200 titulaires de licences appliquées et fondamentales. (Chiffres de la commission locale de la défense des chômeurs diplômés du supérieur à Om Larayès.)

Parmi leurs propositions: Offrir une opportunité de travail dans les directions locales des différentes administrations, essentiellement là où l'on enregistre un manque de cadres qualifiés, créer des directions locales des établissements publics comme la STEG, la CNSS, la CNAM..., offrir des opportunités d'embauche dans le domaine de l'enseignement entre autres, sous forme de Maître Auxiliaire Catégorie A, créer des grands projets de développement dans la région susceptibles de résoudre les problèmes de l'emploi dans la zone...Le Temps

Ces jeunes qui sont les mieux placés pour connaître les problèmes de leur région et pour proposer des solutions efficaces soulèvent là un point important: la faible présence des services de l'État dans une localité peuplée de près 30 000 personnes. A part les services de la Poste tunisienne qui sont présents dans les localités les plus enclavées du pays, les grands établissements publics tunisiens sont généralement centralisés soit à Tunis la capitale, soit dans les grands centres urbains du littoral. Désengagement de l'État ou rationalisation de l'administration publique? La question se pose...
Bien entendu, aucune réponse n'a suivi ces propositions. N'est-il pas contradictoire d'appeler les jeunes au dialogue et à la concertation, et d'ignorer ensuite leurs propositions?

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Avec quoi espères tu financer tout cela ?
Même en france, on compte ne plus renouveler tous les départs à la retraite ce qui rien que dans l'enseignement et selon les détracteurs du gouvernement sarkozy, engendrera peut-être des classes plus nombreuses . La tendance est à l'économie et la tunisie n'est pas mieux placée que les autres pays pour y échapper .Ca serait bien , s'ils commençaient par ne plus renouveller le départ en retraite des fonctionnaires de police .De cette manière, peut-être que l'argent économisé, pourrait être consacré à des micro-crédits pour les gens de cette région .Il y a certainement des choses à développer dans cette région, vu que la main-d'oeuvre ne manque pas .

Anonyme a dit…

je ne crains qu'ils ont besoin de recourir aux grands moyens pour avoir des réponses à leurs demandes, les juristes en Tunisie ont dû faire plus que 'PROPOSER' pour avoir ous les acquis qu'ils ont obtenu dernièrement, leur conseil a fait parler de lui pendant longtemps au delà des frontières pour ce but.
@idefix: quand les bilans économiques seront aussi transparents qu'ils ne le sont en France,quoique le nouveau salaire de Sarkozy n'a démontré ue l'impuissance des français, ce jour là, on pourra redresser tous les détournements de fonds pour donner au jeune tunisien sa chance légitime de vivre et d'exister...

Anonyme a dit…

Ce que je trouve bizarre dans les propositions de ces jeunes gens, dans ces têtes bien formées, est l'absence totale de l'esprit entrepreneurial. S'ils avaient demandé des crédits, des exonérations fiscales ou des impulsions à la création d'entreprise afin de prendre leur destin en main ce serait un meilleur signe de conscience collective. Je sais que ce n'est peut etre pas le moment de soulever une telle réflexion puisque le temps est à la solidarité mais je n'ai pas pu m'empecher de me dire que ces propositions vont contre le sens de l'histoire.

منداف a dit…

@anonyme, l'esprit d'entrepreneuriat dans un climat de corruption et une économie de mafia est illusoire

Selim a dit…

@Anonyme: D'accord avec Mendef. En quoi vois-tu qu'ils manquent d'esprit entrepreneurial? Auraient-ils pu avoir un crédit aussi facilement que tu le dis? Ce sont des gens pauvres, sans apport personnel, quelle banque leur prêterait de l'argent, à part peut être la BTS, et encore...? En lançant ce cri d'alarme, ils prennent justement leur destin en main. Enfin, toute réflexion est bonne dire.