29 août 2007

Sexe, alcool et drogues chez les jeunes tunisiens

"(...) Une consultation nationale sur les jeunes menée il y a quelque temps pour étudier le profil de la tranche d'âge 15-29 ans qui représentait d'ailleurs, 29 % de la population tunisienne en 1999. Interrogés entre autres sur la santé mentale, 75,2 % des jeunes considèrent que la consommation de l'alcool est la première cause de déséquilibre individuel et social. Presque la moitié manque d'informations sur la santé mentale et 32,6 % n'ont pas de données sur le sujet.
La consultation a aussi démontré qu'un nombre important de jeunes sont mal informés quant aux maladies sexuellement transmissibles et leurs dangers. Les chiffres révèlent que plus de 23 % n'ont pas d'information sur le SIDA, le quart ignore les conséquences des comportements à risque essentiellement les filles. Les jeunes issus des milieux ruraux sont de leur côté mal informés sur le sujet.
Par ailleurs, une autre consultation a été organisée en 2005 pour tracer les nouveaux comportements à risque des adolescents. Les résultats sont plus inquiétants car ils ont dévoilé l'émergence d'une multitude de pratiques dangereuses à savoir ; le sniffage de la colle, l'usage des différentes drogues et les relations sexuelles anarchiques. La consultation a tiré la sonnette d'alarme car, le tiers de nos jeunes jugent que ces habitudes ne sont pas nocives à la santé. Autre fait inquiétant, est que plus de la moitié de cette frange de la société a besoin d'informations sur la santé de la reproduction.
Les rapports sexuels.
Toujours dans la même perspective, le ministère de la Santé publique avait déjà organisé en 1990 une enquête qui a démontré, entre autres, que plus de trois quarts des adolescents pensent que les jeunes de leur âge ont eu des relations sexuelles et que cela s'est fait dans plus de la moitié des cas avec des partenaires différents et sans l'utilisation des moyens de protection (préservatifs, moyens de contraception...). L'âge du premier rapport est estimé à 17,4 ans pour les garçons et de 16,4 ans pour les filles. Ainsi, il est important d'accorder plus d'attention à ces comportements puisque les MST et la grossesse non désirée représentent un vrai danger qui a des conséquences lourdes. Il faut en fait multiplier les programmes de sensibilisation et toucher davantage cette population en arrêtant les moyens adéquats pour faire passer les messages.
L'enquête a aussi démontré que l'âge moyen de la 1ère cigarette est estimé à 13 ans et que les garçons consomment le tabac sept fois plus que les filles. Cette consommation augmente avec l'âge pour les deux sexes.
Pour ce qui est de la consommation d'alcool, pratiquement le quart des adolescents ont consommé au moins une fois une boisson alcoolisée dont plus de 33 % des garçons et 7,5 % des filles. Ce comportement a été enregistré le plus auprès des ados issus des zones urbaines que ceux du milieu rural. Parmi les garçons qui ont goûté à l'alcool, presque les trois quarts ont été ivres au moins une fois et pratiquement la moitié plusieurs fois. 30 % des filles ont passé par cette expérience toujours d'après l'enquête.
Facteurs ... à risque
Indéniablement, plusieurs facteurs favorisent les comportements à risque. Ils sont notamment d'ordre familial, individuel, éducatif et socio-économique. Les troubles comportementaux des parents, l'alcoolisme, la violence conjugale et celle familiale sont un champ propice pour l'émergence de ces comportements auprès des jeunes. Quant au facteur éducatif, il s'agit notamment du mode d'éducation des parents, de la garde et de la surveillance des enfants. Avec le changement du rythme de la vie, les parents confient davantage leurs progénitures aux crèches et aux garderies. Ces espaces ont certes un impact sur la formation de la personnalité dès le jeune âge, car ils contribuent à l'enracinement des comportements agressifs ou de la soumission. L'environnement a aussi son mot à dire. Les facteurs socio-économiques et culturels tracent le profil des jeunes, leur personnalité et leurs conduites. La pauvreté accompagne très souvent les comportements à risque. Elle est conjuguée à l'isolement, le stress et les problèmes familiaux.
De même, les pères influent les jeunes au moyen de la pression exercée sur les amis. Les supports de communication et l'ouverture du paysage médiatique sur les chaînes satellitaires ne cessent d'avoir un impact sur les jeunes. La télévision est devenue l'accompagnateur des jeunes et des enfants. Ils sont par conséquent influencés par les messages qu'elle diffuse.(...) "
Source: "Le Temps"






2 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est bien notre malheureuse réalité ... même que je suis dubitative sur les chiffres ... je crois qu'ils ne disent pas les vrais et qu'ils sont plus...
Mais imaginons, toi... que proposes tu comme solution... comment doit on faire pour rendre la situation moins alarmante? Comment protéger nos enfants ?

Selim a dit…

Lili, je n'ai pas la prétention de détenir une quelcquonque solution. Mais je pense que le plus important, c'est d'en parler ouvertement avec ses enfants et de laisser tomber les tabous qui entourent ce genre de sujets dans la famille